lundi 16 février 2009

Laos - Vers les hauteurs

C'est avec plus de 3000 km au compteur que nous traversons le pont qui mène vers la frontière du Laos. Pour nous, ce pont marque la fin du Cambodge, mais étrangement, il marque aussi la fin des paysages cambodgiens. Les champs de riz laissent la place à une forêt clairsemée. Il faut l'avouer, le Cambodge fût très exigeant sur plusieurs aspects. Par contre, nos 4 jours de congé près de la frontière nous ont redonné l'énergie pour conquérir un troisième pays en autant de mois.



En attendant notre passage vers le Laos, nous cumulons les belles rencontres avec des cyclistes de longues routes. Nous avons croisé, par hasard, le couple Suisse qui voyage sur un tandem. En comparant nos itinéraires, nous avons convenu qu'il serait agréable de rouler ensemble quelques jours. Leur prochaine destination étant la Chine, il sera possible de les suivre jusqu'au Nord du Laos, oû nous couperons vers le Vietnam. Pour l'instant, nous tenons à profiter de nos derniers jours de congé au Cambodge. Nous tenterons de les rejoindre plus tard, sur la route vers Vientiane.

Nous avons passé une partie de la nuit avec un couple de cyclistes Espagnols fort sympathiques. Deux jeunes adeptes de la fiesta qui voyagent avec une simplicité déconcertante. Leur joie de vivre nous redonne de l'énergie qui semble se faire plus rare ces derniers temps.

Et notre chemin croisa aussi celui d'un couple plus âgé qui poussent leurs pédales depuis plus de 2 ans. Leur solide background de cyclistes nous fait rêver. Nous avons profité de cette rencontre pour prendre quelques conseils qui rendent la route plus agréable. Ce genre d'information, on ne le trouve ni dans des livres, ni sur internet. Chacun voyage à sa façon, mais nous apprenons beaucoup des gens que nous rencontrons sur la route. Nos habitudes de routards sont aujourd'hui très différentes de celles du début. Depuis cette rencontre, nous cuisinons maintenant la majorité de notre nourriture. Il est vrai que les restaurants asiatiques offrent leur menu à faible prix. Par contre, les petites portions ne conviennent pas trop à la faim infinie de cyclistes affamés! Dès maintenant, je deviendrai le spécialiste du riz et des pâtes, tandis que Geneviève fera la gestion des légumes. Dorénavant, nous mangeons végétarien! Nous profitons alors de nos passages dans les villages pour visiter les marchés de légumes qui sont, en général, seulement fréquentés par les locaux. Nos soirées sont maintenant agrémentées par des repas divins servis en quantités monstrueuses!

Nous sommes maintenant prêt à affronter le Laos et ses montagnes qui font déjà peur à la vision de notre carte topographique. Notre passage à la douane laossienne ressemble à celui du Cambodge. Le douanier joue la carte de la corruption; Nous répondons par un refus total de contribuer à cette cause. Lorsque nous les menaçons de monter la tente devant le poste frontalier, ils apposent leurs étampes sur nos visas. Voila! Nous pédalons maintenant sur les terres du Laos!

Nous faisons notre premier arrêt sur une île qui baigne dans le Mekong. Zone ultra-touristique, nous en profitons pour nous évader dans un kayak d'une qualité lamentable. La force de nos bras et de nos épaules n'existe plus... le vélo nous laisse avec des membres supérieurs plus faibles que jamais. Par chance, Geneviève est habile de la rame, sinon nous serions en train de redescendre le Mekong en direction de Pnom Penh!

Le sud du Laos est une grande zone désertique. Le paysage semble avoir pris des couleurs d'automne et la route s'étire souvent sur des longues lignes droites de plus de 30 km. Pas de sites touristiques (sauf les îles), pas de point d'intérêt non plus. Les villages ressemblent à ceux des films spaghetti western. Il y a des maisons ici et là, mais personne à l'extérieur, sinon que de rares fermiers avec des chapeaux de cowboy. Il faut parfois demander la charité pour trouver une endroit où dormir, car les distances sont énormes entre chaque ville.

Geneviève et moi sommes de bonne humeur. La monotonie du paysage est oubliée par la musique dans mes oreilles qui motive chacun de mes coups de pédale. En une semaine, nous rejoignons Thabok, où nos amis Suisse nous attendent avec leur tandem prêt pour les montagnes!

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