vendredi 29 avril 2011

Rallye-Brasserie

Un jour, Geneviève me demandait quelle rencontre fût la plus marquante pour moi, depuis le début du voyage. Normalement, c’est le genre de question dont on fournit difficilement une réponse. On nous demande souvent « Quelle est le plus beau pays que tu aies visité? », « Où sont les gens les plus sympathiques? », etc. Toutes ces questions aboutissent rarement à des réponses précises. Nous avions rencontré un nombre phénoménal de gens en Australie. Mais au bout du chemin, que restera-t-il de tout cela? Malheureusement, la majorité des gens rencontré seront oubliés. Seulement quelques un resteront marqués dans nos mémoires.

 
Malgré tou cela, il était plutôt facile, pour moi, d’identifier la rencontre qui me marqua le plus en Australie. Alors que nous passions dans un petit village de l’arrière-pays, un camion s’immobilisa au milieu d’une rue. Le conducteur voulait visiblement nous parler. Nous venions de croiser le chemin d’Erko, un voyageur originaire d’Estonie qui avait trouvé du travail dans ce trou perdu au milieu de nulle part. C’était vers midi et Erko travaillait jusqu’à 5 heures. Il nous donna son adresse et nous invita à passer l’après-midi chez lui en attendant son retour. La clé était sous le tapis de l’entrée. Déjà, c’était plutôt spécial. De nos jours, il n’y a peu de gens qui donnent les clés de leur maison à des inconnus rencontrés dans la rue. La confiance aveugle n’existe plus. Cela nous intriguait donc, de découvrir qui était ce personnage différent des autres.
 
Erko, nous rejoint chez lui pour le souper et nous cuisina un risotto qu’il partagea avec les quatre autres colocataires qui habitaient la maison. Nous le connaissions seulement depuis quelques minutes et il agissait avec nous comme si nous étions des frères pour lui. Erko avait la bonne habitude de ponctuer chacun de ses phrases de grands éclats de rires et de larges sourires, une manie qui rendait son discours très florissant. Certaines personnes semblent être des messagers de la bonne humeur. Il fait partie de ce petit groupe sélect qui donne beaucoup d’énergie dans leurs interractions avec les autres. Je ne pouvais m’empêcher de penser à Simon et Anne-Marie, au Québec, qui ont les mêmes pouvoirs. 

Erko nous raconta comment il a grandi dans une commune d’ex-URSS avec des gens comme lui, qui favorisait une meilleure communication entre les gens du village. La commune grandit en popularité et fût nommée responsable d’organiser toutes les activités de la communauté. A la blague, Erko nous disait que « s’il n’y a pas de cinéma où tu habites, il faut faire son propre cinéma. » Dans cette petite municipalité d’Australie, il s’était donc inscrit dans la chorale et connaissait maintenant tout le monde. Marcher dans les rues du village avec lui me rappelait les sorties au pub universitaire avec Simon. Il ne passait pas 10 secondes sans que quelqu’un l’intercepte pour lui parler. Erko prenait toujours soin de rendre chaque rencontre très colorée. Pour cette raison, Erko gardera une place bien spéciale dans notre mémoire.   

La vodka (une rencontre avec des Russes l'oblige) avait bien fait son effet et nous sommes repartis avec un solide mal de tête. Heureusement que le vent s’était retourné! Nous avions désormais un vent de dos qui nous gardait de bonne humeur malgré la gueule de bois. 
 
Nous avions alors gardé l’habitude de faire du camping sauvage tous les soirs. Une nuit, nous avons posé la tente sous une passerelle qui supportait  une voie ferrée. C’était le seul endroit que nous avions pu trouver à l’écart de la route. Nous roulions sur une plaine sans arbre et les abris pour itinérants se faisaient rares. Ce qui nous semblait une bonne idée au départ fût, en vérité, une énorme erreur. Le trafic ferroviaire fût incessant cette nuit-là. A chaque heure, le passage d’un train au-dessus nous tira hors du sommeil en simulant une fin du monde sonore. Une expérience assez traumatisante. 
 
Lorsque nous avons rejoint Port Lincoln, la seule vraie ville que nous aillions croisé depuis deux semaines, deux jeunes femmes sont venus à notre rencontre, intriguées par l'allure de nos vélos. Les deux Australiennes étaient des journalistes pour ABC, une chaîne de radio nationale. Elles cachaient difficilement leur intérêt pour notre voyage. En fait, elles désiraient nous inviter à la station pour en discuter publiquement, en onde. Nous étions un peu gênés d’accepter l’invitation, croyant que nos histoires ne sauraient éveiller l’intérêt du grand public. Nous avons quand même tenté notre chance. 
 
De retour à Port Pirie, après avoir rebroussé chemin devant de désert, nous ne savions plus trop où aller. Nous étions dans une attente éternelle pour voir l’application de Geneviève se faire accepter en tant que physiothérapeute.  Il nous fallait donc étirer notre route en attendant. Nous avons donc décidé de reprendre la route vers la vallée de Clare, une région reconnue internationalement pour ses bons vins, plus précisément ses rieslings et ses shiraz.  
 
Fidèles à leurs bonnes habitudes, David et Kaylene nous ont invités à un déjeuner familial dans un parc près de Port Pirie. Ici aussi, nous pouvons profiter de ces bons vieux déjeuners anglais : œufs, bacon, fèves au lard, etc. Avant notre départ, Kaylene prit soin de nous laisser les coordonnées de sa sœur qui habite dans la région de Clare. 
 
C’est ainsi que nous avons fait la rencontre de Fiona, la sœur de Kaylene. Dans sa maison juchée au sommet d’un vignoble, elle nous reçut chaleureusement dans une ambiance décontractée. Autour d’un BBQ typiquement australien, elle nous raconta plusieurs anecdotes sur la région. Elle qui est propriétaire du seul salon de coiffure du village en avait beaucoup à raconter. J’ai toujours su que toute bonne coiffeuse se doit d’avoir un côté social très développé. Du moins, c’est de la façon dont je les imagine. Cela fait des années que j’évite les salons de coiffure! 
 
Notre tour de cyclotourisme prenait alors des tournures de rallye-brasserie. A chaque arrêt dans un vignoble, nous profitions des dégustations gratuites de vins qui se vendaient généralement dans les trois chiffres. Geneviève appréciait particulièrement la descente du dispendieux liquide dans le gosier. Personnellement, je me sentais un peu mal de pas faire de différence entre mon bon vieux cochon-mignon et ces bouteilles qu'on nous sert le petit doigt relevé. Dans ces institutions réservées à la haute société, on sent la nécessité de simuler une certaine connaissance du produit. Le mensonge me paraît un peu gros dans mon cas. Enfin, après une vingtaine d’arrêts dans des vignobles renommés dans la vallée de Clare et dans la vallée de Borrassa, je ne suis pas plus connaisseur et j’apprécie tout autant ma bonne vieille piquette à 5$!
 
Entre deux gorgée de vin, nous avons visité une mine de cuivre, telle que recommandée par Ariane. Malheureusement, nous n’avons pas pu rencontrer de minier à l’œuvre, car la mine à ciel ouvert était fermée depuis près de 100 ans. Mais, comme tu le dis Ariane, « la géologie c’est vraiment intéressant ». Voici donc à quoi ressemble donne une mine de cuivre à ciel ouvert inondée : des couleurs hallucinogènes éparpillées comme un travail de fin de session d'un gradué de la maternelle. 
 
Autre expérience hallucinogène, nous avons dormi sur un terrain de camping où séjournaient une cinquantaine de cueilleurs de fruits Français. Pas un anglophone autour, nous avons assisté à une soirée bruyante, enfumée et colorée telle qu’on les connait bien en France. Ce genre de soirée nous faisait sourire, mais ne cadrait pas très bien dans nos objectifs de voyages.  
 
Nous avons plutôt cherché les endroits pour faire un peu d’activité physique. En route, il y avait plusieurs terrains de golf très accessibles, mais aucun d’eux ne louaient des bâtons.  Fait particulier, les faibles précipitations de l’Australie ne permettent pas d’entretenir des verts convenablement. On taille alors des vieux pneus en grenailles de caoutchouc qu’on utilise pour surfacer le tour des trous. Il faut donc passer un coup de râteau dans les traps et sur les verts! En raison de notre manque d’équipement, nous nous sommes rabattus sur le Tennis. Nous avons cruellement réalisé que nous n’étions plus en forme pour ce genre de sport. Pendant trois jours j’ai eu de la difficulté à me déplier le dos! Je vous l’assure, le vélo n’est pas un sport tellement complet!

Le temps de prononcer « Nabuchodonosor-roi-de-Babylone », nous étions de retour à Adelaïde! Juste à temps pour que Geneviève assiste à un cours d’acuponcture destiné aux physiothérapeutes. Maintenant, qu’ils lui donne le droit de travailler ici! Bientôt, elle sera trop qualifiée pour eux!


samedi 23 avril 2011

On the Road... Again!

Nous étions de retour sur la route.  Après un long séjour avec David et Kaylene qui nous ont traités comme des rois. Pour l’instant de dix jours, nous étions redevenus des sédentaires paresseux bien engraissés par une abondance omniprésente. Il a donc fallu combattre la loi du moindre effort et enfourcher nos vélos de nouveau. Ce ne fût pas chose facile, mais nous savions que notre vrai domicile était sur la route.

Pour devenir de meilleures personnes, nous avons choisi de vivre comme des nomades. Nous avons préféré courir à la rencontre des gens qui ont beaucoup à partager, mais qui sont retenus par une société froide et individualiste. En parcourant des milliers de kilomètres à vélo, on se place dans une situation de faiblesse qui ouvre la porte à toutes sortent d’échanges entre les humains. L’altruisme est à son paroxysme. Il y avait donc une  bonne raison de retourner sur la route, là où ne connaissions personne. Nous avons alors réapprivoisé  nos vélos et nous sommes partie sur la côte de la péninsule Eyre, sans aucun autre but que de laisser le hasard nous surprendre. 
 
La route déserte s’étirait au bord de la mer en traversant des forêts d’arbres géants. Parfois, nous avions l’impression de voyager dans un tunnel organique. Les arbres se rejoignaient au-dessus de nos casques, cachant la vue sur le bleu qui colorait le ciel en cette journée ensoleillé. Malgré que nous avions perdu notre forme physique, le paysage nous motivait à pousser un peu plus loin. C'était une journée fraîche, parfaite pour l’exploration. Une superbe journée pour aller jouer dehors et respirer un peu d’air salin. Lorsque le soleil tourna vers le rouge, nous avons bifurqué vers une dune de sable qui allait mourir dans l’océan. Nous savions que ce n’était pas recommandé de planter sa tente sur une dune de sable, mais nous nous sommes dit qu’on s'en foutait pas mal des recommandations. Nous ne l’avons pas regretté. Jamais il n’y a eu autant d’étoiles dans le ciel.
 
Alors que nous faisions notre route vers le Nord, nous étions surpris à quel point la route était déserte. À chaque jour, nous croisions seulement quelques fermiers dans leur camion. La route était à nous. Nous étions bien heureux de pouvoir rouler côte à côte. Il est plutôt rare qu’on puisse se raconter des histoires en roulant. J’ai toujours apprécié la présence de Geneviève. Chaque jour, elle ne manque pas de me faire rire d’une manière ou d’une autre. Heureusement qu’elle était là, car la population des villages que nous croisions se comptaient en dizaines. Il y avait peu de monde à rencontrer. Il y avait peu de monde pour apprécier la beauté de l’endroit. 
 
Alors que nous pédalions au bord d’une falaise qui se jette dans la mer, nous avons fait la rencontrer de trois jeunes surfeurs en train de cirer leurs planches. Pour une session de surf de quelques minutes, ceux-ci doivent prendre de grands risques. Cela commence par la descente du mur de la falaise avec une planche en main. Le surfeur doit ensuite s’élancer dans l’eau glacée au bon moment pour ne pas se faire prendre par une vague qui vient se fracasser contre le rocher. Il suffit ensuite de surfer au-dessus d’un récif de corail ultra coupant en s’assurant de ne jamais tomber. Une chute sur un corail assurerait de vilaines blessures.  Enfin, quelques gouttes de sang suffiraient pour attirer les grands requins blancs qui sont très présents sur les côtes sud australiennes. En discutant avec les surfeurs en présence, l’un d’eux me confia le truc pour éviter la catastrophe. Il suffit de rester concentré et de garder le focus sur l’important : surfer la vague. Une logique à toute épreuve.
 
Un jour, nous sommes passés dans le petit village d’Elliston afin de faire le plein de pain et de beurre d’arachides. Nous sommes tout d’abord arrêtés au kiosque d’information touristique afin de vérifier nos directions. La bénévole en fonction nous décrivit avec passion tous les attraits de la région. Selon elle, il fallait absolument faire la boucle de 40 km  qui nous mènerait au bord de la mer et qui nous ferait voir les différentes sculptures des artistes locaux. Le seul problème c’est que nous étions en vélo et que nous avions visiblement la mine fatiguée. La journée était bien avancée et il ne restait que peu de motivation pour allonger notre route dans la mauvaise direction. Mais la dame refusa de nous voir partir sans avoir tout d’abord monté toutes les collines de la région. Elle entreprit donc de nous faire visiter son village dans sa voiture personnelle. Un geste généreux qui lui valut le méritas de bénévole touristique de l’année, discerné par  Geneviève et Pierre! En échange, elle nous fît promettre de passer le mot sur la magnifique municipalité d’Elliston. Voilà madame, c’est fait!
 
Alors que nous étions dans la voiture de cette gentille dame, nous avons aperçu deux vélos aussi chargés que les nôtres. Un couple de cyclistes roulait dans la même direction que nous.  Nous avons donc fait un arrêt pour aller à leur rencontre. Harry et Imka sont originaire d’Autriche et Allemagne. Ils étaient, eux aussi, au milieu de leur traversée du grand pays. Cette rencontre nous rappela un peu celle de Fransesco et Romina en Asie. Nous avions tant de bons souvenirs de cette rencontre que nous avons sauté sur l’occasion pour partager la route avec eux. 
 
Harry est un homme de 40 ans au cœur jeune de 20 ans. Il a déjà traversé les États-Unis, le Nord de l’Australie, la Tasmanie, le Canada et plusieurs pays d’Europe sur son vélo. Un ‘’vrai’’ comme on peut le qualifier. Imka, 36 ans qui ressemble à une fille de 25 ans, en est à son premier voyage à vélo. Elle qui a soutenu son copain pendant  10 ans alors qu’il roulait partout sur la planète. En 2011, elle a décidé de se joindre à l’expédition. 
 
Nous étions maintenant quatre à rouler, à se soutenir et à partager des repas et de nouvelles histoires. Le hasard avait bien fait son travail! Les moments partagés sur la route furent mémorable. Ensemble, nous avons fait quelques détours pour visiter une pointe ou se réfugient des loutres de mer. Nous avons aussi roulé vers cet endroit qui laisse croire que les extraterrestres sont venus sur Terre. Au milieu d’un champ se trouve cinq gros rochers façonnés par le temps à la manière d’énorme vagues. Un décor surréaliste qui suggère aux visiteurs de se laisser aller sur la prise de photos. 
 
Alors que nous avions de nouveaux compagnons de route, nous apprenions beaucoup sur leur façon de voyager. Contrairement à nous, ils se refusaient systématiquement tout camping dans les villes et villages. Ils préconisaient plutôt le camping sauvage dans la forêt et les douches froides des airs de repos. Cette façon de voyager leur permettrait de traverser le pays en dépensant seulement la modique somme de 1500$. Un exploit que nous saluons bien bas. Cette rencontre nous fît réaliser que, malgré tout, nous vivions une vie luxueuse de nomades. Il nous arrivait souvent de se payer un terrain de camping afin de prendre une douche chaude et se cuisiner un peu de kangourous sur le BBQ. Nous avions désormais le sentiment de surconsommer. Nous avons donc convenu de ralentir notre rythme de vie et de se limiter à l’essentiel, comme nos amis. Ce fût le début d’un voyage plus fort en aventure. Merci Harry et Imka!
 
Nos deux amis se dirigeaient alors à l’entrée du désert. Pour les raisons mentionnées dans le message précédant, il nous était impossible de les suivre dans cette nouvelle aventure. Nous avons donc dû rebrousser chemin. Douloureux retour en arrière. Physiquement parce que le vent se retournait contre nous et mentalement, surtout, parce que nous renoncions au défi qui se présentait devant nous. Nous avons donc fait nos adieux à nos deux amis et leur avons fait promettre de profiter du désert pour nous! Pour aider notre sort, dame nature nous servit une journée froide avec une pluie intense qui dura 10 heures. Chaque instant nous portions notre lourd fardeau de doutes sur notre choix de rebrousser chemin. Il sembla même que la nature luttait contre cette décision. Nous avons quand même fait à notre tête et avons roulé sans arrêt pendant six heures. Nous ne pouvions nous arrêté de peur de geler sous cette pluie glaciale et ce vent froid de 10 degrés. Nous avons donc dîné sur nos vélos, sans jamais arrêter.

Alors que nous étions loin de toutes grandes villes, la population aborigène d’Australie se faisait de plus en plus présente. Cette communauté présente de fortes ressemblances avec les Amérindiens du Canada.  Peuple fortement supporté par le gouvernement fédéral, on assiste aujourd’hui à la dégradation de leur traditions et coutumes au profil de la boisson, des drogues et de la violence. Le racisme chez l’Australien moyen est palpable. Ici aussi on sent la rage des contribuables qui financent la déchéance de cette population qu’on tente de redresser à coup de milliards de dollars. Il faudra peut-être un jour se rendre à l’évidence, l’argent n’est pas le remède contre tous les maux. Souvent, il est plutôt le poison qui les entretiennent. 

Erreur de planification, distraction au programme, nous avions oublié de faire le plein de nourriture avant que le weekend ne commence. Pour trois jours, tous les supermarchés des villages seraient fermés et il ne nous restait plus de carburant dans les sacs. Nous avions seulement trouvé un sac de pain sec acheté à fort prix dans un truck stop d’un trou perdu. Nous avons alors débuté une longue croisade à la recherche de nourriture. 

Cela commença par la rencontre de ce long barbu de soixante quelques années dans sa camionnette VW. Il revenait d’un voyage de pêche qui s’est étiré sur plusieurs mois dans la nature de la Tasmanie. Adepte de la solitude et de la nature, il reconnut en nous un semblant de confrérie. Il nous offrit donc des thés chauds, pain aux fruits et biscuits secs pour nous donner l’énergie de rouler encore quelques kilomètres. Avec le froid qui commençait à sévir, un peu de carburant ne ferait pas de tort!

Un peu plus loin (ou peut-être c’était un autre jour), nous avons fait une pause dans un village désert. Nous avons cherché, mais impossible de trouver la moindre âme vivante. Une ambiance lugubre, surtout lorsqu’on manque de nourriture, de sommeil et de soleil. Au tournant d’une rue poussiéreuse, nous avons alors aperçu une dame qui venait à notre rencontre. Elle reconnut que ce n’était pas des conditions pour trainer dans la nature et elle nous invita chez elle, la seule maison fleurit du village. Un peu de chaleur et de nourriture nous donna encore l’énergie de poursuivre notre route.

Un autre jour, alors que nous étions encore à cours de vivres, nous avions planté la tente au bord de la route, dans un endroit tranquille, isolé de tout. Dans un autre coup de chance, une camionnette de style hippy vient s’installer tout près de notre tente pour y passer la nuit. Les Français qui la conduisaient nous offrirent vin, chocolat et fruits! Quel régal! Encore une fois, nous avions l’énergie de poursuivre. Le lendemain, nous avons rencontré une jeune instructrice de kayak qui se dirigeait vers l’ouest avec sa voiture transformé en campeur. Elle nous a offert une dizaines de muffins que sa mère lui avait cuisiné avant son départ. Nous nous comptions très chanceux. 
 

Encore une fois, il était étonnant de réaliser à quel point les gens pouvaient être généreux. Évidemment, on ne désire jamais se retrouver dans cette situation, mais finalement, nous nous en sommes sorti plutôt bien. En quelques jours, nous avions rencontré plus de gens que jamais auparavant. Nous avons enfin rejoint un supermarché ouvert et, pour deux dollars, nous avons pris une douche chaude dans un truck stop. Nous étions comme neufs! En pleine forme et prêts pour une autre série d’aventures. 

samedi 16 avril 2011

Travailler à l'étranger

Malgré nos allures d’éternels vacanciers, nous étions à la recherche de travail en Australie. Nous cherchions un endroit où nous pourrions nous poser quelques mois afin de mettre nos cerveaux en fonction.  Ce n’est pas que nous manquions d’argent. Ce n’est pas que nous étions fatigués des longs voyages à vélo. Nous avons appris avec le temps que pour apprécier les paysages à leur juste valeur, nous devions mettre une pause à notre vie nomade. Il faut un certain temps pour digérer toutes les images et les rencontres que nous avons fait sur la route. Pour ne pas que cela devienne une routine banale, nous devions expérimenter quelque chose de nouveau. En Chine, nous nous  étions arrêtés un mois pour apprendre le Mandarin dans une université du Yunnan. En Australie, nous croyons que de se trouver un emploi nous permettrait de s’introduire dans le quotidien de la population.

Facile, nos métiers (physiothérapeute et ingénieur logiciel) se retrouvent au sommet des qualifications les plus en demande en Australie. Les ententes entre le Canada et l’Australie semblent même jouer en notre faveur. Nous étions de jeunes professionnels avec un peu d’expérience. Nous n’avions pas encore d’enfants. On nous laissait alors entendre que nous étions en demande ici, au pays des kangourous. Ce fût le début d’une longue et pénible saga.

Si les derniers messages laissent entendre que notre voyage se déroulait comme prévu et que tout se passait dans la facilité, celui-ci remettra les pendules à l’heure. Le présent message sera moins intéressant pour ce qui est des aventures de voyage, mais il est nécessaire pour comprendre ce que nous vivons ici. Pour atteindre nos objectifs en Australie, nous avons mené un combat de tous les jours. Notre quotidien était parsemé de lourdeurs bureaucratiques qui ne laissaient pas entrevoir une conclusion heureuse.

L’obtention du visa de travail fût raisonnablement aisée. Il ne suffisait que d’envoyer une rayon-X de nos poumons à l’ambassade Australienne avec un chèque pour payer les salaires des bureaucrates, ces maestros de l’immigration. Moyennant quelques visites chez le médecin et des frais qui tournent autour de 500$, tout cela était réglé. Rien d’exceptionnel, nous avions désormais le droit de vagabonder et de travailler chez nos amis Australiens. 
 
Pour ma part, il ne suffirait que de me trouver un emploi. On n’est généralement pas très exigeant lorsque vient le temps d’embaucher une personne capable d’appuyer sur quelques boutons devant un ordinateur. Celui qui est assez patient pour y passer 40 heures par semaine jouit ordinairement d’un salaire ridiculement élevé. Pour Geneviève c’était différent. Un cauchemar nous attendait l’autre côté de la planète. 
Il faut savoir que la majorité des travailleurs du domaine de la santé font partie d’un ordre professionnel. Que ce soit en Australie ou au Québec, les ordres professionnels sont responsables de la sécurité du public. Ils s’assurent que les professionnels soient suffisamment qualifiés pour soigner la population. La mission de ces organisations est totalement légitime et défendable. Il fallait donc que Geneviève s’enregistre au sein de l’Ordre des physiothérapeutes d’Australie.

Nous avons donc entrepris les démarches en juin 2009, soit 6 mois avant notre départ. Cela semblait amplement suffisant. Le site web était clair; pour les travailleurs des régions éloignées les conditions d’enregistrement étaient simplifiées. Encore mieux, pour les diplômés de McGill, l’enregistrement des physiothérapeutes se faisait automatiquement! Il ne suffisait que d’envoyer une copie certifiée du diplôme canadien quelques semaines avant de débuter un contrat. Merveilleux! Nous désirions justement s’installer en région rurale. 

En novembre 2010, lorsque vint le temps d’envoyer les documents, quelle fût notre surprise de réaliser que tous les règlements avaient changés depuis juillet 2010! Il n’y avait plus d’exception pour les régions rurales. L’association des physiothérapeutes d’Australie demandait un enregistrement complet avec une quantité astronomique de documents certifiés par en notaire. Certificats, diplômes, relevés de notes, descriptions de tous les cours d’université, résumés de stages, lettre de références, curriculum vitae, attestation de police et OFFRE D’EMPLOI. Panique. Il fallait d’abord que Geneviève se trouve un travail avant de pouvoir appliquer. Dans un temps record, Geneviève a trouvé une offre d’emploi dans une petite municipalité de l’ouest Australien. Nous avons aussi rassemblé 1000 pages de documents que nous avons fait certifier au Québec. Juste avant de s’envoler pour Fidji, nous avons envoyé le 5kg de documents en Australie. Nous avions payé les 600$ demandés, il suffisait d’attendre une réponse.

Nous voici donc en Avril 2011, toujours en attente d’une réponse après trois rejets du dossier de Geneviève. A chaque refus que nous avons reçu de ces cravateux, nous étions époustouflés de constaté le ridicule des raisons fournies : Manque une entête couleur, manque une phrase au bas de la page, le style n’est pas adéquat, etc. « Mais, pour 500$ vous pouvez réappliquer… vous y êtes presque, il ne manque que quelques ajustements». La carotte au bout du bâton. Les documents rassemblés ont maintenant fait le magnifique voyage Sydney-Montréal 2 fois aller-retour. Regardez les chiffres de la poste Australienne et Canadienne et ne soyez pas surpris de voir des augmentations de profits en 2011. Nous en sommes en partie responsables. Et les fonctionnaires de l’Ordre des physiothérapeutes d’Australie auront probablement un beau party de Noël cette année. J’aimerais bien y être invité pour rencontrer ces gens qui n’osent jamais signer leur message, ces gens qu’on ne peut contacter par téléphone. Lorsqu’on envoi des messages à cette honorable organisation, on reçoit un copier-coller d’un règlement après 7 jours ouvrables, signé « L’Association ». C’est à se demander s’il y a des gens intelligents derrière ce monstre sans nom. Au nom du règlement 7.24b, des physiothérapeutes qualifiés ne peuvent travailler en Australie. Les listes d’attente sont remplies dans les régions éloignées. Les employeurs se bousculent pour engager Geneviève, mais les responsables de la protection du public s’obstine à bloquer l’accès à ces emplois parce qu’il manque de la couleur sur une entête de page. Nous sommes fatigués, découragés. 
 
Toute cette connerie de paperasse sale nous tira beaucoup d’énergie. En camping dans la nature, l’accès à internet, un photocopieur, un notaire et un téléphone n’est pas chose facile. A chaque visite dans un village, nous passons une quantité incroyable d’heures à la bibliothèque pour faire avancer les dossiers. Et le désert qui se présentait devant nous… Nous avions préparé la traversée de ce long étendu depuis longtemps. Ce n’était pas du domaine de l’impossible, nous le savions. Par contre, nous étions alors dépendants du téléphone et d’internet pour faire progresser le dossier de Geneviève. S’évader au milieu du désert nous assurément un échec sur un des objectifs importants du voyage : travailler en Australie. 



Pour cette raison, nous avons dû rebrousser chemin. Nous avons fait demi-tour alors que les arbres se faisaient de plus en plus rares et que le vent commençait à souffler librement sur le sable chaud. Il fallait un moral solide pour ne pas classer cette affaire comme un revers. La majorité du temps, le défi n’est pas de pédaler sur des milliers de kilomètres. Les vrais obstacles se retrouvent dans tout ce qui n’est pas physique.

vendredi 1 avril 2011

David et Kaylene


Enfin, nous avions rejoint la première destination intermédiaire : Adelaïde (ou plutôt Port Pirie). Ce long voyage nous a reconduits chez David et Kaylene, deux Australiens que nous avons hébergés l’an dernier au Québec. 

C’était en 2009, quelques mois après notre retour d’Asie. Nous hébergions alors une quantité incroyable de voyageurs dans notre petit appartement de Québec. La majorité d’entre eux étaient des âmes libres, vagabonds à petit budget que nous avons rencontrés via le site web Couch Surfing. Nos amis étaient au courant que nous aimions recevoir ces gens. Certains nous téléphonaient lorsqu’un de leurs amis était de passage dans la vieille capitale. Notre porte était toujours ouverte. Un jour, c’est Isabelle qui nous appela de Magog. Elle avait invité un couple Australiens pour son mariage. Les deux explorateurs étaient alors en route pour Québec. Nous n’étions pas disponibles, mais nous avons laissé les clés dans la boîte aux lettres et mis de la bière au frigo. Cela faisait partie du peu qu’on avait à offrir, mais nous l’offrions toujours avec plaisir. A notre retour, quelle fût notre surprise de rencontrer ces voyageurs qui n’avaient rien de pauvres backpackers sortis du cégep! David et Kaylene étaient dans la cinquantaine. Ce n’est pas qu’on appréciait moins la présence des gens qui ont l’âge de nos parents, mais le confort très limité de notre appartement n’était peut-être pas très approprié. Nous les avons accueillis sans trop se casser la tête, comme d’habitude. Après une semaine à faire du camping dans notre chambre à débarrât  (dire ``chambre d’invitées`` seraient de l’abus de langage) ils nous ont promis de nous recevoir à leur tour à Adelaïde en Australie. 
 
Voilà, nous avons donc planifié la traversée de ce grand pays en divisant notre périple en deux étapes. La première commençait à Sydney et se terminait à Adelaïde, sur une distance de 1500 km; Un réchauffement avant de traverser le désert de 2000 km  qui sépare Adelaïde de Perth. Quelques jours avant d’arriver à Adelaïde, nous avons contacté David et Kaylene afin de confirmer notre date d’arrivée et leur adresse. Surprise! Ils n’habitaient pas à Adelaïde, mais bien à Port Pirie, un village à 300 km plus au Nord. Changement de cap éminent, nous étions sur la mauvaise route! C’est souvent ainsi pour nous. Être lunatique et nonchalant, oblige quelques ajustements de dernières minutes. En fait, les plans changent à chaque jour. Au début, on s’amusait à dire qu’on change de plans comme on change de sous-vêtements. Nous avons finalement réalisé que les plans changent beaucoup plus souvent que les sous-vêtements!  
 
En route, cela faisait toujours rigoler les gens lorsque nous leur affirmions que nous nous dirigions vers Port Pirie. Imaginez un Australien qui voyagerait en vélo au Canada, plus précisément de Vancouver à Warwick. Warwick?! Ça sonnait toujours bizarre dans leurs oreilles de nous entendre dire que notre destination était Port Pirie. 

Nous étions donc là, à Port Pirie. De l’autre côté de la track. En attendant que le train passe, nous étions au téléphone avec nos amis qui étaient en route dans notre direction pour nous escorter jusqu’à leur maison. Ils étaient de l’autre côté de la track. Un scénario de film d’amour facile. Le maudit train qui empêche les deux amoureux de se rencontrer. Après 2000 km de vélo, nous avions besoin de cette pause-confort autant que l’héroïne du roman-savon avait besoin du gros french de son cowboy préféré. Mais le train était toujours là, interminable.
 
Les voilà! Une main qui sortait de la voiture de l’autre côté et nous avancions à leur rencontre. Lorsqu’on investit autant d’énergie pour retrouver quelqu’un, on s’attend souvent à une rencontre peu ordinaire. Je m’avançai près de leur fenêtre et adressai les premiers mots avec beaucoup d’énergie. Étrange, je ne me souvenais plus que David ait ce look. Kaylene semblait avoir pris 10kg. Le cerveau travaillait pour retrouver des points de repères et reconnaître nos deux amis…  jusqu’à ce que j’entende Geneviève qui me faisait de grands signes derrière. David et Kaylene n’étaient pas ceux avec qui j’avais commencé la conversation! Ils étaient plus loin dans la rue et nous attendait avec des boissons froides! Ces inconnus dans leur voiture ont dû se poser bien des questions! Pourquoi ce barbu sur deux roues avait l’air si content de leur dire bonjour!? 
 
Nous avons alors commencé une vie de confort et d’excès avec nos deux amis. Nous avons eu un choc de réaliser à quel point ils sont financièrement aisés. On ne peut pas compter sur une seule main le nombre de résidences leur appartenant en Australie. Bateaux, voitures de collection, garage, chalets au bord de la mer, etc, il ne manquait que le jet privé. Nous repensions à ce que nous leur avions offert lors de leur passage à Québec. C’était gênant. Nous n’avions jamais réalisé que nos invités auraient pu facilement s’offrir une chambre au château Frontenac. Il était venu pour nous rencontrer et ils nous ont confié que leur visite au Québec les a fait beaucoup réfléchir sur l’importance du matériel, sur ce qu’il faut pour être heureux dans la vie. Je ne sais pas si on y est pour quelque chose, mais ils ont déjà vendu quelques voitures et toutes leurs maisons sont à vendre. David et Kaylene planifient maintenant de partir sur la route, pour longtemps.
 
David est un Australien typique et fier de l’être. Il s’empressa donc de faire chauffer son BBQ pour nous griller quelques pièces de kangourous. Kaylene est une Australienne et fière de l’être. En sirotant sa coupe de blanc, elle nous prépara une salade de choux agrémentée d’ananas. Nous étions alors attablés devant un souper traditionnel Australien qui s’arrosait obligatoirement de bonnes bouteilles de rouge. 
 
Le matin suivant, nous avons sauté dans la bagnole de David et nous avons filé vers les Flinders, une chaîne de montagnes rouges qui rappellent le Grand Cayon. Nous avons profité de la journée ensoleillée pour visiter les amis qui habitent dans la région. Une dame possédait un vignoble, un ami  tenait un café-grano logé dans les hauteurs, un autre faisait la culture des olives. Cette première journée de repos fût accueillie avec joie. Nos papilles ne se souvenaient plus qu’il existe autre chose que les pâtes et la sauce aux tomates!
 
Nous sommes ensuite partis avec David dans la grande Capitale de l’Australie du Sud, Adelaïde. Malheureusement, Kaylene devait demeurer à Port Pirie puisqu’elle travaillait de nuit. Pour fêter notre arrivée, David avait organisé un BBQ géant et avait pris soin d’invité ses filles et leur copain. Nous commencions à comprendre le concept; le BBQ prend une place importante au sein de la communauté Australienne. Chaque occasion spéciale est une bonne opportunité de faire griller de la viande. J’entends déjà les végétariens crier au scandale! 
 
Nous avons jugé bon de commencer l’exploration d’Adelaïde par la visite d’une chocolaterie vieille de 200 ans. Malheureusement, il était interdit de prendre une photo de la grosse Vietnamienne qui travaillait devant une table supportant 100 lbs de chocolat fondu. Si quelqu’un connaît un truc pour rester enfermé dans un magasin après les heures d’ouverture, prière de communiquer avec nous!

Adelaïde est une belle grande ville. On y circule aisément en utilisant un réseau de transport urbain moderne. Un peu comme la ville de Québec, on y retrouve les avantages de la ville, sans trop subir les inconvénients d’une métropole. Contrairement à Québec, ici on fait de la place pour les vélos et les piétons. Le trafic s’en porte mieux. La plage est accessible en moins de 20 minutes de tramway. Qui dit mieux?
 
Nous ensuite retrouvé Kaylene et conduit vers leur chalet situé à Coffin Bay. Un peu comme la Gaspésie au Québec, Coffin Bay est un endroit très prisé des Australiens pour y passer des vacances. Pour s’y rendre, David me lança les clés de sa voiture et me donna ma première leçon de conduite à gauche. J’avais déjà conduit une moto en Inde, mais conduire une voiture dans la voie de gauche est une expérience un peu traumatisante. Les automatismes de la conduite sont durs à briser. Oui, l’accélérateur est à droite, mais les clignotants sont à gauches. Autre fait amusant : les freins sur les vélos australiens sont inversés. Le frein avant se trouve sur la poignée droite! Si quelqu’un comprends pourquoi, nous cherchons toujours!

Pas très loin de Coffin Bay, il est possible de plonger avec les grands requins blancs, l’espèce la plus dangereuse sur la planète. Nous avons déjà plongé en liberté avec les bull sharks, mais ce n’était pas assez. Il fallait essayer les grands blancs! Il faut savoir que les grands requins blancs atteignent plus de 7 mètres à maturité! Rencontrer ce monstre dans l’eau doit être une expérience unique!  Malheureusement les 500$ que coûtaient les 30 minutes de plongée dans une cage nous a refroidit les ardeurs. Nous nous contenterons de réviser nos bons vieux classiques; Les dents de la mer.

Animal plus paisible que le grand requin blanc, le koala est une espèce que les plus privilégiés peuvent observer en Australie. Lors d’une sortie dans un parc national, nous avons eu la chance de voir et même de toucher les oursons endormis dans les feuilles d’eucalyptus. Une chance que même David et Kaylene n’avait jamais eu! Fait cocasse : au moment de la reproduction, le koala émet un son qui ressemble à celui d’un homme saoul qui ronfle. Est-ce que l’homme moderne descendrait du singe ET du koala? Cela est à vérifier…

Par un matin clair et ensoleillé, David mis son bateau à l’eau et nous sommes partis pêcher le whiting king george, un poisson qui ressemble à la morue, mais qui foisonne sur les côtes du sud du pays. Une petite journée tranquille à taquiner le poisson, à observer les dauphins et les phoques qui s’amusaient autour du bateau. Au passage nous avons jeté l’ancre près d’une dune de sable qui se jetait dans l’océan. Le décor était magique. Possiblement le plus bel endroit que nous ayons visité dans ce voyage. 
 
Nous avons vécu 10 jours avec David et Kaylene. Nous ne pouvions croire au nombre de choses que nous avions vécue pendant cette période. Il nous a semblé que nous étions partie à l’aventure plusieurs semaines! Chaque journée était composée de quelque chose d’extraordinaire. Nous ne serons jamais assez reconnaissant envers nos deux amis pour nous avoir fait découvrir leur pays avec un peu plus de moyen que deux vélos. Nous leur disons un gros bravo pour avoir conservé autant de simplicité malgré l’abondance qui les entoure. Peu de gens auraient pris 10 jours de congé dans le simple but de nous faire plaisir. Il reste encore des bonnes personnes sur cette planète!  
  
Comme d’habitude, ces bons moments passent si vite et le vélo nous appelle. Nous avons enfourché nos bécanes, avons salué nos amis et nous avons disparu en direction du désert. Les routes devenaient de plus en plus inhabitées. On nous promettait des difficultés et des aventures. Nous étions motivés plus que jamais!