samedi 27 décembre 2008

Thaïlande, la fin d'une aventure...

Quittant Bangkok, la capitale nationale, en la traversant par son centre, nous absorbons les hydrocarbures par grande quantité. Le centre-ville de Bangkok n'est certainement pas un endroit recommandé pour les cyclistes. Le trafic est si intense! Nous nous sommes bien battu pour notre cause! Après 40km de bouchons de circulation, nous voici sortis de la ville. Il nous faudra encore pédaler près de 100km sur de grandes autoroutes comparables à la trans-canadienne. La vitesse des voitures nous donne le sentiment d'être complètement arrêtés.

3 cyclistes. 3 Français. Tour du monde en 1 an. Ils sont fous ces Français! Nous envions rien de leur aventure, car ils ont un agenda plus chargé qu'un entrepreneur chinois. Sans même nous apercevoir de l'autre côté de la rue, ils sont passés, têtes baissées. Nous avons fait demi-tour pour les rattraper!

Nos attentes pour la suite sont bien réduites, car nous savons que la route qui nous sépare du Cambodge est, contrairement à ce qu'on pensait, bien loin de la mer et elle ne présente que bien peu d'attraits. Allons-y! A l'autre bout, des vacances nous attendent! Nous coupons dans les terres pour sortir de l'éternelle autoroute que nous avons sillonnée depuis près d'une semaine maintenant. Pour moi, avoir peu d'attente rime avec beaucoup de surprises. Notre sortie de route nous dirigea vers des terrains agricoles fascinants. La proximité de la mer se fait désormais sentir par la nourriture qui est servie. Désormais, le poulet s'est changé en fruits de mer, à notre grande satisfaction!

La Thaïlande propose plusieurs sites extraordinaires pour les touristes venus passé quelque jours. Parmi ceux-ci, on compte Koh Chang, une petite Ile des plus paradisiaque. Sur cette Ile, plages et montagnes s'affrontent pour former un terrain de jeu exceptionnel, idéal pour des vacances. Nous laissons donc les vélos sur la terre ferme et traversons en bateau pour y passer quelques jours. Enfourchant maintenant une moto, nous nous enfonçons dans une jungle vierge pour y passer une semaine dans une hute près de Long Beach, une plage bien protégée du tourisme sauvage. Treehouse guest house porte bien son nom car les huttes sont dispersés au milieu de la forêt, donnant l'illusion de solitude. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, le Tree House est un endroit très roots. Ici, le toit des huttes est en bananiers et on utilise les plus vieux moustiquaires du monde: les toiles d'araignées! Le soir, couchés dans nos hamacs, il n'est pas rare que des insectes de la taille d'un oiseau viennent nous visiter! Nous avons goûté à plusieurs types d'insectes en Thaïlande, mais jamais je n'aurais croqué dans celles-ci!


La plage est celle d'une carte postale. Ajoutez-y de l'eau, du vent dans les cheveux et le parfum d'une brise marine bien chaude! Lorsque le soleil tombe, nous apercevons le coucher de soleil du haut de notre balcon de notre habitation bien rustique. On démarre ensuite la petite génératrice afin d'alimenter le radio qui nous balance des rythmes reggae. Les voyageurs se rassemblent dans cette ambiance pour une partie de la nuit chaude.


Différentes origines, différentes expériences, mais une même passion: le voyage. Des gens colorés, parfois marginaux, parfois réservés, qui basent leur vie sur une ouverture d'esprit hors du commun. Comme devant une assiette de fruits ou on a hâte de tout goûter, j'avais cette envie d'entendre tous les histoires...

En gros, nous avons fait de belles rencontres, mais l'une d'entre elles m'a particulièrement marqué. La hutte voisine à la nôtre abritait une jeune Hollandais qui voyage plusieurs mois afin de décrire et dessiner les paysages qu'on photographie souvent trop rapidement. Remarquez notre comportement de touriste, lorsque nous passons dans un décor qui nous plaît. L'instant de 2-3 clics de caméra numérique et nous filons vers la prochaine photo. Peut-être que nous, occidentaux, avons intégré la notion ''d'être pressés'' au concept du tourisme? Avons-nous mal compris? Dessiner au lieu de photographier me parrait une idée géniale. Notre voisin artiste le fait avec brio et chaque page tournée dans son livre nous fait vivre des émotions qui seraient difficilement exprimés par une bonne photo. J'ai cette tendance à vouloir tout expérimenter. L'idée me paraît intéressante. Pourquoi ne pas m'initier au dessin? A suivre...

Soirée de Noël que nous passons sur notre île, au bord d'un feu sur notre plage perdue. Soirée exceptionnelle passée bonne compagnie. Guitares, djembes et didgeridoos s'animent devant les flammes! Tout le monde participe!

Le retour de Koh Chang se fait sans grande motivation. C'est avec une mini gueule de bois que nous retournons, en bateau, à Trat, où nous avons laissé nos vélos. De retour sur la route... dans 2 jours nous serons au Cambodge, nos visas thaïlandais étant expirés.

Fin de la Thaïlande, voici les détails techniques (pour les ingénieurs - salut Denis!) du séjour :

Nb jours: 31
Nb jours roulés: 19

distance parcourue: 1450 km

km/jour: 47 km / jour roulés: 76

1 chute de Pierre / 2 chutes de Geneviève

0 crevaison
Bris de la chaîne de Pierre
Frein de Pierre collé - (je suis gentleman)
Pédale de Pierre qui grince

Nuits camping / chez l'habitant: 13
Nuits hotel/auberge/guest house/hute: 17
Nuits a dormir dans un bordel : 0

Douleurs chroniques:
Petits doigts de Pierre
Estomac de Geneviève

Eau bue : 150 litres
Eau suée: 150 litres

Nombre de douches: on économise l'eau!

vendredi 26 décembre 2008

Bangkok

Au réveil, je me sentais très fébrile... nous allions traversé Bangkok en vélo et aller trouver un petit endroit sympatique, profiter de la capitale, voir Gilles-Phillipe et aussi se reposer le corps. Avec plusieurs choix d'autoroutes pour s'introduire dans la grande ville, nous nous sommes égaré un peu! Nous avons tout de même réussit à improviser un trajet! Nous avons roulé sur des autoroutes à 6 voix, traversant ponts et échangeurs. Nous sommes maintenant des professionels!

Enfin, nous sommes près de la destination finale, Khao San, dans le cartier Bang Lamp Phu, le coin très touristique de Bangkok. Dans les guides de voyages, on décrit l'endroit comme un arrêt pour la majorité des backpackers. Nous tournons sur cette rue. Impossible de la parcourrir en vélo, car il y a trop de gens! Trop de touristes! En marchant avec nos vélos, nous croisons un deux autres Français, frère et soeur; Sébastien et Charlotte, arrivant du Cambodge à vélo. Nous sympatisons un peu sur le coin de la rue, attirant le regard des curieux. En nous installant à la même auberge que ces deux nouveaux amis, nous venions certainement de nous trouver deux compagnons pour attaquer l'apéro le lendemain! Sawadee guest house, des petites dames très sympathiques et, içi, nous pouvons enfin parler anglais! Flânage dans les rues touristiques, on boit quelques bières et pour le première fois depuis notre arrivée on se fait achaller pour acheter des trucs inutiles! Nous sommes maintenant en terrain ultra touristique!

Nous avons visité le plus gros marché de Bangkok, le week-end market. Impossible de ne pas se perdre et impossible de trouver ce que tu cherches vraiment. Il y a tout, mais rien en même temps!!! Problème pour Pierre et moi, difficile de trouver des vêtements, car nous ne sommes pas la grandeur "normale"des Thaïs. Nous avons aussi visité le China town avec un tuk tuk, petit taxi à trois roues. Deal: le transport est gratuit. Il faut seulement s'arrêter dans des boutiques touristiques et faire semblant d'être intéressé par la marchandise. En échange, le taxi reçoit des coupons échangeables par de l'essence. Premier arrêt: un tailleur de vestons. Nous rentrons dans la boutique et jouons la comédie. Il y a un moment ou je croyais que Pierre voulait en vraiment un complet... bon comédien!

Apéro avec Sébastien et Charlotte, la bière coule à flot et elle coute presque rien! Serge, un loufoque gaillard, se joint à nous. La soirée se réchauffe tranquilement jusqu'à 10h, ou nous nous faisons mettre à la porte de l'appartement ou nous achetions nos consommations. Il y a un petit stand de soupe ou le petit monsieur travaille depuis 40 ans en face. Il est renommé pour faire une des meilleures soupes de Bangkok. Vers minuit, le cuisinier annonce qu'il paye sa tournée. Il sert du whisky à tout le monde, soit environ 6-7 personnes. Il continue a travailler juqu'au petite heure du matin et on a bien picolé avec lui. Après quatre bouteilles de whisky, plusieurs soupes et des chips au sushis, nous voilà bien satisfaits!


Rencontre de Gilles-Phillipe. Nous étions supossé l'appeler vers la fin de l'après-midi. Pierre et moi avons plutôt décidés de se rendre à son hôtel pour lui faire une surprise. En marchant sur la rue, quelqu'un nous appel: Gilles-Phillipe! On a passé une belle soirée avec lui! Nous sommes maintenant au courant des nouvelles du Québec et du Canada, car Gilles est toujours à l'affût des nouvelles, n'importe ou il est dans le monde. Ce fût plaisant de le rencontrer puisqu' il est maintenant bon connaisseur de l'Asie. Il nous a bien informé et conseillé sur plusieurs sujets. On se sentait presque au Québec avec lui :) Sa rencontre fut brève puisqu'il reprenait un avion le lendemain matin.

Nous avons beaucoup marché dans la ville. On ne voulait surtout pas utilisé nos vélos! Repos complet pour le derrière! On a essayé tous les différents moyen de transport à Bangkok. Ainsi, nous avons essayé le bateau qui fonctionne comme les autobus chez nous, mais avec des arrêts sur le bord de la rivière qui traverse la ville. Le skytrain, lui, ne cadre pas avec le reste de la ville. Très propre et luxueux, avec l'air climatisé! Toutefois, il est difficile de comprendre le montant à payer pour voyage. L'agent de sécuté nous a arrêtés 2 fois pour nous faire payer une amende et pouvoir enfin sortir à destination! Ensuite, taxi, tuk tuk et boîte de pick-up. Tous très différents les un les autres, mais le bateau était très agréable! Tranquillement, nous avons planifié notre départ de Bangkok le lundi 15 Décembre, car nous voulons aller passer noël sur une petite île, koh Chang, près du Cambodge.


1000 km déjà!

Hé oui! On a beaucoup pédalé! Nous avions un objectif: rejoindre Bangkok avant le 13 décembre afin de rencontrer notre ami Gilles-Phillipe de passage pour son travail. Nous l'avions ratté une première fois lorsque notre point de départ avait changé pour Chiang Mai.


Je veux vous faire part de notre petite vie de cyclise en Tailande. Chaque matin, le levé est relativement tôt... je dirais même très tôt, car les coqs sont bien sonores! S'ils sont sacrés en Chine, içi, ils nous ont plutôt fait sacrer! Sinon, dans les petits villages, un haut-parleur hurle les spéciaux du jour à 5h du matin et ensuite à chaque heure. Les Thaïlandais sont donc très matinals! La petite routine s'installe tranquilement. On range la tente, on remet les mêmes vêtements de vélo toujours très propre et on replie bagages! On commence à être ordonné. Avec 10 sacoches, la patience devient un atout lorsqu'il faut chercher la crème solaire ou les fourchettes. On devient meilleurs de jours en jours. Notez aussi que nous sommes de plus en plus léger, car nous avons la fâcheuse habitude de tout perdre! Heureusement, nous perdons seulement du matériel, qui se remplace bien. Notre moral et notre motivation restent!


Nos déjeuners varient beaucoup. Pain avec de la confiture, si nous avons fait les courses la journée précedente. Sinon, un déjeuner typique de riz et d'épices! C'est exactement la même chose pour les trois repas: riz, viande ou légumes. Parfois c'est difficile pour la digestion avant de commencer une journée de vélo! Notre dîner est toujours parmis les locaux. Il s'agit d'une occasion, pour nous, de parfaire notre Thaï. Je dois avoué que Pierre se débroulle plutôt bien! On mange généralement bien, mais nos repas varient beaucoup selon ce que commandent les gens devant nous. Souvent on choisi le ''same same'' :)


Dans le Nord de la Thaïlande, on pouvait se permettre de rouler sur l'heure du midi, car la chaleur n'étais pas trop étouffante. Maintenant, plus on descend vers le sud de la Thailande, plus l'heure de la sieste s'étire! Impossible de rouler entre 12h00 et 14h30... on brûle! Pierre commence à se faire passer pour un locale avec ses bras noirs. Moi, je joue entre le rouge et le brun pâle! Notre vitesse de croisière est très variable selon la période de la journée et des montagnes. 20Km/h est généralement notre moyenne. Je suis celle qui gère la cadance :) En fin de journées, la vitesse augmente souvent avec la hâte d'arriver. Le Nord se caractérisait par des merveilleux paysages et des montagnes. Notre approche de Bangkok se fait en douceur sur 500km d'autoroutes. Augmentation du trafic, paysages plus monotones, nous avons hâte d'arriver! Toutefois, les accotements des routes de Thaïlande offrent suffisamment d'espace pour mobilettes et cyclistes.

Je dois avouer que nous avons eu mal au corps! Les douleurs variaient selon la distance parcourue; particulièrement pour moi. Mollet crampé, irritation des fesses, estomac qui refuse la nourriture locale, rouler tous les jours n'a rien à voir avec rouler pour aller au boulot! Pierre, pour sa part, a pris un énorme coup de chaleur et ses deux petits doigt sont engourdies depuis le début du voyage. Nous sommes des très bons partenaires de voyage et pour tout ceux qui s'inquiètent, Pierre prend bien soin de moi:) Nous avons fait 1000km en 11 jours... sans trop de repos. Maintenant, on va se la couler douce à Bangkok. Repos bien merité!


jeudi 18 décembre 2008

Fête au village

La nuit dernière fût bonne pour nos corps fatigués. Une nuit à l'hôtel signifie, pour nous, douche, lessive, recharge des piles et choix du repas! Nous avons fixé le seuil de tolérance à trois nuits dans la nature, hors de tout confort. Nous avions atteint la limite!

Tout frais, tout neuf, nous étions prêt pour d,autres aventures!
- Geneviève, ouvre bien les yeux et les oreilles!
Sur notre carte, pas de villes en vue, donc pas d'hôtel non plus. Ça s'annonce bien!

Le soleil se couche sur Khnau Woralaksaburi, ville qui aura probablement connu son nombre maximum de touristes cette année, soit 2! Dans ce genre d'endroit, il faut user de débrouillardise pour manger, dormir et combler tout autre besoin! Nous voilà donc installés à l'intersection principale du village comme deux squeegees. Nous offrons des sourires à quiconque voudra nous héberger pour la nuit! Faire de l'auto-stop peut parfois donner un sentiment étrange. Demander un lit aux voitures qui passent donne le même feeling, mais amplifié par dis! Peu importe, le timing n'était pas bon, nous essuyons que des refus. Nous continuons donc notre route.

... Quand soudain une voiture insiste bien fort sur le klaxon. Elle fait demi-tour pour nous rejoindre. Deux jeunes femmes se dirigent vers nous pour nous inviter. Victoire! Nous les suivons; eux en voiture, nous en vélos, jusqu'à une école privée qui est aussi leur maison. Nous rencontrons toute la famille: le grand-père, souriant malgré le peu de dents qui lui reste, est manager de l'école. Le père, plutôt effacé, est le directeur. La femme, très intéressée par Geneviève est enseignante tandis que les oncles sont désignés concierges. Toute la famille vit dans cette petite école qu'ils nous décrivent avec fierté. Ici encore, l'anglais est presque inutile, mais nous maîtrisons maintenant mieux le langage des signes!

D'après ce que nous comprenons, il se passe quelque chose de spécial au village. Nous voulons voir! Nous sautons dans la boîte du pick-up accompagné du reste de la famille. Nous roulon dans la nuit poussiéreuse et humide, cheveux au vent. Sentiment de liberté. La jeune fille de la famille conduit devant.

Une fête foraine organisée par les chinois de la province. Dans le stationnement, une vingtaine de voiture modifiées crachent du hip hop thaïlandais audible à 10 km à la ronde. Autour, des jeunes, casquettes sur le côté et lunettes de soleil en pleine nuit, sont hypnotisés par une fille presque nue qui danse sur le capot d'une voiture à néons. Allons voir plus loin...

Trois scènes qui se font face sur lesquels jouent 3 styles de musique différents: traditionnel, rock et dance. Au centre de la fête, c'est la cacophonie la plus totale. Accompagnés par les voitures modifiées, les 3 scènes font un vacarmes qui ressemble à celui d'une scie à chaîne. Personne ne semble s'en plaindre. Nous nous dirigeons vers les tables de jeux et nous installons pour une partie de bingo thaï! Si le jeu parait simple à la base, je vous jure qu'en Thaï c'est bien différent. Nos chances de gagner sont bien minimes, car nous comprenons seulement 2 chiffre sur 3! Mais bon, nous sommes bon perdants et je suis allé me défoulé en lançant des fléchettes sur des ballons. Ici, les ballons sont gonflés à la bouche par des gens et remplacés à la main. Un dur métier... dangereux!

Pendant que les filles vont danser, nous nous installons entre hommes pour vider quelques Leo et manger des insectes. Il en fallait peu. L'oncle supporte mal l'alcool. Il me radote vite ses histoires de gars saoul:
-You strong. You wife beautiful. You very happy. She angel...
Histoires qu'il me fait tourner en boucle jusqu'à la fin de la soirée. Soirée termniée lorsque les filles se sont rendent compte de l'état avancé de l'oncle...

Avant de partir, la famille nous offre de passer quelques jours à l'école, question de donner quelques cours d'Anglais. Mais il faut rouler... Gilles-Philippe nous attend à Bangkok!

samedi 13 décembre 2008

L'homme occido-oriental

Nous roulions déjà depuis quelques jours. La distance qui nous sépare de Bangkok est maintenant divisée par deux! Le corps est fatigué, mais le moral va bien. Les montagnes du nord sont désormais passées derrière nous, sans même qu'on ait pu leur faire nos adieux. Nous connaissons très mal le terrain ou nous roulons, car nous possédons seulement une carte bien approximative des autoroutes de la Thaïlande. Prochain arrêt... Sukhotai. Selon notre Lonely Planet, nous pourrons observer, dans cette grande ville, touristes à l'état sauvage et magasins spécialisés dans les trucs inutiles. 10km à faire et nous y serons!

Un Allemand en vélo nous dépasse à grande vitesse et nous indique de nous arrêter. Nous obéissons. Le type nous invite à une table tout en plongeant sa main dans un bassin d'eau d'un petit stand de bouffe en bordure de route. Se servir soi-même sans demander, quel comportement étrange!


- Do you live here? nous demandons...
- Noo... but I have friends everywhere in Thailand!
- Ok, you help yourself anywhere on the streets?
- Yeah, Thailand is no problem!
Nous sommes visiblement peu convaincus. Il ajoute alors...
- White people think too much...

Il continue ensuite son discours en Thai, langue que nous comprenons que très peu. De retour à l'anglais, sur de grands classiques de vantardise asiatique:
- I know everything about Buddhism...
- I know everything about Thailand...
- I know every road of Thailand...
- The nicest roads you cannot go...
Aux USA, il existe un qualificatif pour ce genre de personne : Wanker.

Il nous invite à dormir à chez lui, ''in the nicest thai house of the nicest thai village''. Geneviève ne semble pas super enjouée de l'offre. Surtout que cela fait plusieurs nuits que nous dormons dans notre tente et que la douche devient plus que nécessaire. Avons-nous déjà tourné le dos à une aventure potentielle? Détour vers le village!


Nous réalisons vite que le ''chez-lui'' dont il parlait était en fait un ''chez-un-ami'' ou il s'était imposé en payant son logement à coup de bouteilles de Leo, bière local. L'alcool fait son effet et son monologue passe à un nouveau sonore qui laisse peu de place à l'échange.

- I'm a very good guitar player... but I don't play on sundays...
... yeah right!!
- I only go with local people
... qu'est-ce que tu fais avec nous alors?
- I ...
... on va se coucher bientôt?


Tout à coup, Geneviève n'en peu plus, il faut aller dormir et partir demain au plus vite. Je suis d'accord, mais son discours plein de contradictions m'amusait. J'ai particulièrement aimé le passage ou il m'assurait que le Dalaï Lama n'était pas bouddhiste!

Il passe 2 jours à nous suivre. Le type ne fait pas peur, il fait pitié! Il faut se sauver... La solution? Trouver un endroit ou il faut payer des frais d'entrée. Nous voilà donc en route vers les ruines de Sukhotai. Deux vélos retrouvent leur liberté!

dimanche 7 décembre 2008

Nam-Tôk

2ieme jour de vélo.

Nous roulons maintenant vers Ban Hong sur une route qui traverse villages, montagnes et 7-Eleven! Chaque village héberge maintenant un de ces dépanneurs américains. Chacun de ces dépanneurs parvient à tuer tous les restaurants et stands familiaux des environs. Bravo!

En progressant vers Ban Hong, les gens s'avancent dans la rue pour nous lancer des HELLO et des SAWA DIII KAAAA ( bonjour en thai). Les voitures, plus sonores, nous signent du Klaxon. Les gens nous encouragent et nous donnent notre petite heure de gloire :)

Nous avons quelque kilomètres de roulés lorsque nous croisons une indication qui nous fera modifier nos plan, encore une fois! NAM-TôK, nous indiquent la direction des chûtes...Nous bifurquons et changeons pour une route TRES secondaire. Nous nous arrêtons pour demander si les chûtes sont à une distance raisonable. C'est maintenant tout le village qui nous suit en riant et en nous indiquant que c'est impossible à vélo. Nous continuons... Un homme en moto nous dessine l'inclinaison qui nous attend: un mur. Il nous décrit ensuite la longueur de la montée: 8km. Nous voilà motivés! Nous allons donc dormir au pied de cette butte et entreprendre son ascension à vélo, sans nos sacs au levé du soleil, le lendemain. Par le fait même, nous organisons notre première nuit de camping dans la jungle. La beauté du site est exagérée. Nous dormons sous une végétation dense, nourrie par l'humidité qui est si intense qu'elle est visible. Une rivière nous fourni en eau, tandis que les arbres au dessus de notre tente nous donnent bananes et pamplemousses. Nous pourrions y vivre des années, malgré la distance qui nous sépare de toutes traces humaines.

Au réveil, nous commencons l'ascention, poussant nos vélos sur cette face de singe. La pente est si abrupte que, jamais, nous pouvons enfourcher nos vélos. Le sentier en terre rouge nous colore la figure de la même couleur. Atteindre ces chûtes en vélo relève du défi! Je dirais même d'un véritable écho-challenge. Il faut grimper, marcher, pédaler et je m'attends à ce que bientôt, nous aillions à nager! Après quelques heures d'efforts, nous atteignons le sommet et le sentier continue en descente vers une autre vallée, mais toujours pas de signe de la chûte. Geneviève en a assez. Elle décide de rebrousser chemin...je pars donc seul en descente sur l'autre versant avec la mission de prendre quelques photos.


Me voici donc au bout du sentier, dans ce village perdu de 3 maisons, il n'y a plus de chemin et pas plus de chûtes.

Namtôk? Namtôk? Une famille vient à ma rencontre et nous échangons quelques sourires. Dans ces montagnes de la Thailande, il n'avais visiblement jamais vu d'occidentaux. Mission échouée... Demi-tour.

De retour à la tente, mes roues veulent fondrent sous mes freins. La suite nous fera découvrir ou se cache cette cascade tant cherchée! Incroyable! Elle était située à 200 mètrs de notre campement! 5 minutes à pied! Pas de montagne à monter! Le débit affaiblie de la rivière en cette saison sèche transformait le torrent en de minuscule filets d'eau. A peine assez pour s'y baigner! Jamais un humain n'aura fait autant d'efforts pour un tel attrait!

Cette aventure nous a fait rire un bon moment sur le chemin du retour. Et le camping dans cet oasis valait certainement le détour!

30 Novembre 2008

Cette date restera marquée dans notre mémoire. Il s'agit de la première journée ou Geneviève et moi avons enfourché nos vélos chargés et emprunté la route. Je le sais, il s'agit probablement d'une révolution dans notre façon de voyage et de découvrir un pays.

Malgré des maux de tête intenses, nous sortons de Chiang Mai sans trop de difficultés. Nous découvrons alors un pays agricole parsemé de petites cabanes en bois rougeâtre. Sur ces routes, de gigantesques arbres font office de garde-fous. Les chauffeurs ivres n'ont qu'à bien se tenir!

Nous roulons donc vers le Sud sans trop de plan précis. Nous apprenons à conduire nos bécanes qui font maintenant le poid d'une moto. Les premiers coups de pédales font osciller notre guidon et nous font presque visiter les fossés! Nous nous demandons comment nous pourrons tenir ce rodéo aussi longtemps. Même après quelques heures, nos bêtes ne semblent pas se laisser contrôler comme on le voudrait.

65 km au compteur, nous appercevons une affiche qui indique l'entrée d'une caverne sur notre gauche. Combien loin? Pas indiqué...
- On d'y va?
- Ben kin!

Nous pédalons maintenant au pied d'une impressionnante montagne sans jamais penser que nous allions avoir à la monter. Deux baba bobo (fous en Thai)! Tandis que le soleil descendait bien bas, nous étions en route vers le sommet. Nous nous enfonçons alors dans une jungle épaisse qui tapisse les 15 km de montée et nous croisons que 2 cabanes! Notre première journée de vélo sera probablement couronnée d'une première nuit de camping, nous le savions. A cette heure, il était peut probable que nous puissions visiter la caverne. Peu importe, nous irons demain! A 7 km/h la route semble sétirer à l'infinie et nous n'avons toujours pas de trace de cette maudite caverne!

Fin de la route... et un sentier étroit et sombre qui se dessine dans la forêt tropicale. Nous l'attaquerons demain! Le temps de se féliciter de notre première journée, 4 chiots viennent à notre rencontre, suivis de leur maître. L'homme s'avance, bambou bourré de tabac au bec, et nous offre à dormir. C'est ce que nous comprenons lorsqu'il couche ses deux mains sur sa joue. Yé!
Nous faisons la connaissance de ce solitaire des montagnes qui nous allume un feu et nous offre à manger. Nous entammons ensuite une longue conversation en Thai. Résumé de la conversation après 1 heure: Nous venons du Canada et nous aimons les bananes! Ici, l'anglais ne mène nul part et chaque explication ressemble à une partie de Cranium ou il faut utiliser le mime.


Nous dormons ensuite sur des feuilles de bananiers recouvertes d'un toit formé par des feuilles séchées. En Thailande, les feuilles de certains arbres sont tellement grosses qu'elles font un vacarme quand elles tombent au sol. Notre nuit dans la montagne fût froide et humide. Tandis que la nuit nous glace le sang. Le jour nous offre des 35 degrés à l'ombre. Je dois avouer que ces écarts de température mettent à rude épreuve le thermostat interne de Geneviève!

Le lendemain, nous avons visité la fameuse caverne prenant pour guide le plus courrageux des 4 chiots. Après 15 minutes dans les profondeurs, le chien se met à avoir peur! Après 30 minutes, Geneviève commence à avoir peur. Après 45 minutes, tout le monde a la chienne (surtout le chien!!) et nous rebroussons chemin!

vendredi 5 décembre 2008

Bienvenue en Thaïlande!

Mesdames, messieurs, nous voici en Thaïlande!
Après 5 jours de transport éprouvants, nous sommes enfin dans le bon pays! Ok, je l'avoue, nous ne sommes pas exactement dans la bonne ville, mais cela nous importe peu. Nous mesurerons la distance qui nous sépare de Bangkok à la mesure de nos roues (2m). Nous prévoyons compléter ces 1000 km en 2 semaines.


Nouveau point de départ: Chiang Mai. Cité qui se décrit bien en un mot: touristique. Au centre de la ville, 9 bâtiments sur 10 sont destinés à servir les voyageurs en quête d'aventures, de massages, de pizzas et même de sex... Les Phalangs (étrangers), passent par centaine dans les rues en exposant des vêtement très à la mode. Dans cette ville, le touriste qui se respecte, doit arborer ses plus beaux habits de hippy.

Gen et moi sommes sur la même longueur d'onde; il faut sortir des sentiers battus. Nous laissons donc tomber le Lonely Planet et nous nous dirigeons vers des auberges de fonds de ruelles. Draps bien agencés avec les murs jaunis, douches froides et toilettes puantes sont au rendez-vous. Nous sommes heureux! D'autant plus que grâce à ces trous à rats, nous économisons près de 1$ la nuit chaque; une aubaine quoi! :)

Nous passons donc près de 2 jours a visiter les temples et à entrer chez certaines familles pour y découvrir leurs talents culinaires. Assis dans leur salon, nous dégustons un sauté de légumes et un riz frit au curry digne d'un grand restaurant. Les gens nous regarde manger et sont fiers de nous voire nous régaler. Hors des sentiers battus, la barrière de la langue est haute mais notre pouce en l'air pour décrire notre appréciation semble se faire comprendre et se traduit par de grands sourires.


Après 2 jours dans cette ville, l'heure sonne pour nous. Il est grand temps de prendre la route! Pour célébrer notre départ, nous convenons qu'il est de mise d'aller remplir et vider quelques verres de Chang, cette bière locale... Soirée mémorable sur le toit d'un édifice. Pour atteindre ce bar, il faut grimper échelles et escaliers, traverser tunnels et passerelles sombres. Une fois rendu, nous pouvons apercevoir les montagnes qui nous entourent.
-LES MONTAGNES!
Nous l'avons crié au même moment.

Une Chang, deux Chang, trois Chang, nous étions K.O. La bière nous donna une solide gueule de bois au réveil, avant de prendre la route avec nos vélos déjà assemblés.

PS: Geneviève, ou sont les Tylenols?!

mardi 2 décembre 2008

L'aventure commence!!!

Nous sommes assis, tous les deux, dans l'avion avec le sourire accroché aux lèvres. Adieu notre vie du Québec, nous amorçons notre voyage a vélo en Asie. Une fois dans l'avion nous apprenons qu'a note deuxième escale, il y aura un arrêt en ALASKA pour couper les 20h de vol. Est-ce que nous auront la chance de voir le Mont Mckenley? Alors, suite a un petit vol de 1h30 Pour New-York, nous avons 3h d'attendre a l'aéroport avant d'entreprendre notre vol pour Taiwan. Dans la file pour prendre nos billets d'embarquement, nous réalisons que nous avons perdu nos 2 cartes de l'Asie, spécialement commandées des États-Unis et plastifiées par Nicole, la mère de Pierre.




Nous imaginons qu'elles ont du glisser de notre sacoche lors de notre course vers le transfert. Nous tenons absolument a nos cartes. Pierre retourne donc faire le trajet inverse pour les retracer. Il aborde tout le monde, des concierges au gérant de Américain Airline. Il va même jusqu'a regarder dans tous les wagons du "airtrain". Malheureusement, nous devons nous rendre a l'évidence...nous avons perdu nos cartes de vélo!

Pendant les recherches de Pierre, je vais m'obstiner avec les hauts dirigeants de China Airlines sur les coûts supplémentaires payés pour les vélos. Après de longues discussions avec le gérant, il fait sortir une des boîtes de la soute a bagages..."OVERSIZE". Nous sommes déçus. Le gérant décide, en échange, de nous donner des bonnes places pour le vol de 20h car ils nous trouvaient "courageux" et était impressionné par notre plan de voyage. Affamé, nous embarquons dans un avion a 2 étages et attendons le repas qui ne vient jamais...tout le monde dort! De plus, les télévisions sont fermées car nous étions sur un vol de nuit... une nuit de 20h c'est long! Heureusement que nous avons dormi quelques heures durant les 2 vols.

Nous atterrissons dans la nuit en Alaska. Anchorage; ville enneigée au milieu du désert artique. Le nuit tombée, nous avons pu apercevoir et ressentir l'isolement de cette destination. Nous étions maintenant en retard de quelques heures. Nous commencons a nous inquiété de rater notre transfert entre Taiwan et Bangkok. C'est alors qu'on apprend que l'aéroport de Bangkok est fermé et que nous allons séjourner a Taiwan en attendant le réouverture de celle-ci. Hôtel et buffet payés, on s'en pleint pas trop:) Nous avons repris nos heures de sommeil manqués et visité quelques monastères remarquables par leur grandeur.

Ainsi, nous avons fait la connaissance de Pierre et Diane, un couple québécois qui voyage en Asie depuis 1982. Ces voyageurs d'un certain âge, adeptes de la simplicité volontaire, vivent avec un budget limité impressionnant. Pierre, vrai connaisseur de l'Asie, nous décrit le continent avec un flot de mots interminable. A l'hôtel, nous avons aussi rencontré Étienne de Montréal qui venait en Asie pour 2 mois. Il en n'était pas a première visite en Asie, car il avait pris la "fâcheuse habitude" de s'offrir 6 mois de vacances chaque 2 ans. Étienne est un homme qui vit a 100%, il ne rate aucune opportunité de profiter du night life, même avec un énorme décalage horaire!

Donc, après une journée complète et une nuit en Taiwan, on nous informe que le vol 833 pour Bangkok est détournée vers Chiang Mai, en Thailand. Située a 900km de Bangkok, Chiang Mai sera donc le nouveau point de départ de notre long périple!

Sans Domicile Fixe

''ClaaaCKK'' Le bruit de la porte de mon appartement qui se referme derrière moi me donne des frissons dans le dos. A ce moment précis, je me retrouve sans addresse. Le début de la vie de routard, teintée d'un étrange sentiment d'insécurité et de liberté. Pour le moment, je ne saurais dire quel sentiment est le plus fort. Marchant dans les rues de Québec pour un dernière fois, mon IPod passe des chansons qui soufflent des réponses a certaines de mes questions.

- ...I Think I'm just happy... - Nirvana.

Quelque fois, j'imagine une complicité entre moi et mon lecteur mp3! Parfois, on se comprend!
Et le 25 Novembre arrive enfin. - Bonne Fête Annie!! - Nous voila a l'aéroport avec nos 225 lbs de bagages. Certains cyclistes anglophones nous avaient prévenus: voyager en avion avec des vélos ''is a real pain in the ass''. Notre expérience fût toute différente. En enregistrant le tout au comptoir d'Americain Arilines, tout se passe bien pour nos fesses, mais c'est le porte-feuilles qui écoppe! Il nous coûtera vraisemblablement le prix d'un vélo neuf pour voler avec nos montures! Geneviève convient qu'il faut lâcher prise, mais je grince quand même des dents puisqu'on devait, normalement, transporter nos vélos gratuitement.


Les roues de l'avion quittent le sol enneigé du Québec. Vous allez nous manquer! Nos péripéties ne font que commencer!

samedi 22 novembre 2008

Les courageux

Il y a maintenant 4 jours, j’ai quitté mon emploi, je dirais même mes 2 emplois, mon appartement, ma vie que j’appellerais plutôt une course folle depuis ces derniers mois… pour aller parcourir l’Asie en Vélo avec mon chum Pierre. Malgré que je suis depuis toujours une promeneuse, ce projet a stupéfait plusieurs personnes de mon entourage. Il a aussi suscité plusieurs questions. Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que ce périple va t’apporter ? Que feras-tu as ton retour, plus un sou en poche et sans boulot ?

Je n’avais aucune réponse à leur donner, j’en avais aucune pour moi-même…seulement la certitude que je devais partir et que c’étais le moment idéal.

J’ai toutefois réalisé que ces interrogations avaient un point en commun. Elles étaient toutes générées par un mal contagieux: la peur. La leur. L’insécurité à l’idée de se retrouver devant rien, sans salaire, dépouiller de leurs repères et de leurs activités, et de leur identité professionnelle. Et dans un univers étranger, par surcroît.

Certains m’ont posé la véritable question qui les taraudait: as-tu peur? À celle-ci, je pouvais répondre sans hésitation: non. Je ne sais pas de quoi avoir peur. Oui je vais vivre diverses situations pas toujours faciles mais je n’ai pas peur. Mais puisque j’allais affronter différents monstres issus de leur imagination, ils ont qualifié mon geste de ″courageux″. Du courage ? Je ne sais pas. C’est une qualité que l’on entrevoit chez d’autres mais difficilement chez soi.

Mais si de courage il est question, alors j’affirme que je ne suis pas la seule sur cette planète. Des centaines de personnes larguent le métro-boulot-dodo universel comme je vais le faire pour voyager en vélo en Asie ou ailleurs dans le monde. Ces voyageurs émergent des quatre coins du monde avec un ex-boulot, un petit kit de survie et avec la volonté de découvrir le monde. Et dans leur cœur, une même quête : prendre un break, vivre autrement, plus librement.

En Occident, être sans emploi est difficile, tant pour le portefeuille que pour l’ego. La carrière est au centre de nos vies et les cercles sociaux sont généralement intolérants vis-à-vis des gens qui ne travaillent pas. Ce sont peut-être eu les véritable courageux. Car la planète se montre plutôt clémente envers les chômeurs volontaires qui la sillonnent en toute impunité.

Il existe donc encore une échappatoire au travail, un lieu en ce monde où l’on peut prendre une pause sans inquiétude, libéré des pressions sociales qui dictent l’alternative : travailler ou manger ses bas. Peut-être qu’il y a-t-il un seul moyen, le voyage!!!

-D'après un texte d'Annick Poitras

vendredi 14 novembre 2008

Silence on tourne!

Maintenant que le grand départ approche, c’est le silence. Le calme avant la tempête? Je dirais plutôt une interruption PENDANT l’ouragan! Nous sommes maintenant remplis d’une énergie intense qui nous fait accomplir un nombre de tâches assez ahurissant. Il y tant de choses à régler avant de partir que nous avons du mal à apprécier la date du 25 Novembre. La vie des dernières semaines se compare à un jeu vidéo où il faut traverser le prochain checkpoint pour rester en vie. Comme un courant d’air, nous avons donc visité ambassades, dentistes, optométristes, CLSC, acuponcteurs, magasins de vélos et j’en passe. Voila pourquoi le silence était maître de notre blog ces derniers temps.

Cette image que nous avons souvent du voyageur : Un homme simple, qui aime prendre la vie au ralenti et profiter du fait qu’il est libre de faire ce qu’il veut pendant que les aiguilles de sa montre tournent. Ce portrait, je ne le crois plus. Au contraire, le voyageur de longues routes est souvent l’esclave de ses ambitions. Sa soif de réalisation transforme souvent sa vie en course folle.

Profitant de nos derniers instants parmi les nôtres, nous avons multiplié les moments forts pendant les dernières semaines :

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… nous venions de traverser le knife edge, cette bande étroite qui délimite les versants du mont Kathadin en une bande juste assez large pour y dessiner un chemin de 2 km. En le traversant, il y avait cette sensation d’irréel. Sensation amplifiée par l’absence de vent en ce lieu extrêmement exposé et par le fait qu’un pas de travers me ferait possiblement basculé vers la mort. Tout était suspendu, comme si on avait figé le décor dans lequel nous progressions. Et le bleu du ciel! Nous avons cru qu’il n’y aurait plus jamais de pluie en 2008! Hélas!

Pendant que Dominique, clown agréé, nous racontait quelques histoires cochonnes, Geneviève savourait son sandwich et Catherine ne pouvait manger, car elle était trop occupée à rire. Cheese, harmonica à la main, nous envoyait des blues qui voyageaient trop bien à partir du sommet. Et Dan, notre ti-bum, immortalisait le tout dans sa boîte à images. J’en garde un excellent souvenir! Dan et Cheese, je sens que nos aventures ne sont pas finies! Vous êtes des compagnons d’aventure comme on en trouve peu et j’ai de la chance de pouvoir m’évader avec vous! …

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… La table était bien remplie. Et il y avait autour une multitude de jeunes gens qui partageait une fraternité qu’on l’on qualifierait de familiale. La même complicité qu’il y a entre frères et sœurs. Ces secondes entre vieux amis sont suffisantes pour me rendre heureux. La route de certaines amitiés est parfois longue et ponctuée d’épreuves éprouvantes. Mais, une fois de plus, c’est la route qui forge les choses. C’est la route qui nous a liés comme une famille...

Chez Yves, il y avait de tout. Tout d’abord, il y avait beaucoup de lui-même. Une loyauté sincère envers ses amis. Un sens paternel infini. Un sens de l’humour faisant de lui un excellent public. Du moment que je sais que je peux rejoindre Yves sans trop de problèmes, je suis certain de ne jamais être dans la merde sur cette planète. Si la Terre tremble, chacun peut compter sur un ami. Moi je peux compter sur Yves. Accompagné de Dominique, qui ouvre sa porte et exprime une hospitalité exceptionnelle on se sent à l’aise chez eux!


De l’autre côté de la table, Mathieu. Un sourire authentique accroché en permanence au visage. On aime sa présence! Comme deux frères, lorsqu’il parle, je saisie à l’instant l’émotion qu’il communique. Ce qu’il pense, je le pense aussi au même moment. Nous avons tous deux le même nom de famille et je cherche encore où les arbres généalogiques se sont croisés. Et il y avait Mélanie, ce petit bout de femme qui a de l’énergie comme dix. J’ai rarement vu une maman aussi dévouée pour sa famille.

Près d’Yves est assis celui qu’on ne voit que rarement assis. Ce spécimen unique qu’on ne peut attraper qu’au vol. Une espèce en voie de disparition. Trop rare sur cette planète : Simon Bouchard. Un ami qui se définit en un mot : unique. Il n’y a pas d’expressions assez fortes pour exprimer la générosité de Simon. Il m’arrive souvent de me retrouver devant une situation, où, confronté à un choix, je me demande ce que ferait Simon. Sa vie n’est certainement pas tracée sur le chemin le plus facile, mais il marche sur l’avenue des grands hommes. Parfois, lorsqu’on ouvre bien les yeux, nos idoles ne sont pas très loin!

Parties de cartes entre vieux chums, blagues douteuses et un ciel enneigé pour couronner la soirée. Sans oublier la fierté de voir nos amis progresser sur différents chemins…

jeudi 23 octobre 2008

Pénalité pour décrochage

Le matin s’amorça comme la plupart des samedis : le réveille sonna trop tôt et, pour un instant, me donna le feeling que je vie une vie de chien. Un goût amer dans la bouche. Pas que je déteste les matins, c’est que ma cafetière fonctionnait mal. Pourquoi se lever aussi tôt un week-end? Même les clochards ne le faisaient pas…

C’est que Geneviève et moi avions entrepris de réaliser 3 missions durant le week-end :
1. Marcher du Massif jusqu’au mont Sainte-Anne.
2. Le faire avec le plus petit budget possible.
3. Profiter du soleil et de la lune au maximum.

Nous voilà donc tous les 2 plantés au bord de l'autoroute, à quelques mètres du fleuve St-Laurent, le pouce bien droit en l’air. Le soleil qui se lève derrière l’ile d’Orléans parlait anglais : ‘’What a glorious morning! ‘’ Si bien qu’à chaque véhicule qui passait, je ne savais trop si je voulais qu’il s’arrête ou si je voulais rester là, au soleil, avec Geneviève.

C’est quand on ne cherche pas qu’on trouve le plus… 2 bagnoles s’arrêtèrent en même temps!! Je préférais la fille dans la rouge tandis que Geneviève préférais le gars dans la bleue.
- M’en va à Baie-Comeau!!
Nous avions un gagnant! Le type bien sympathique venait à Québec pour un week-end de chasse pour le moins particulière. Le chauffeur nous expliqua qu'il s’agit de se lever tôt le matin, de se cacher dans le bois et de caler un 60oz de téquila avant que le soleil se lève. Ensuite, on retourne se coucher… drôle de sport! Remarquez que ça donne plus de temps pour se remettre avant que le « lendemain » de brosse ne vienne.

Donc, je disais, le type nous emmena en direction du massif. Même s’il n’avait rien d’un connaisseur de la randonnée, il fît tout de même une vérification de l’essentiel de nos bagages:
-Avez-vous de quoi fumer pi boire?
Comme un père pour ses enfants!

Le sentier commence dans un centre de ski de fond. Pas de carte, seul dans le bois, il y avait peu de chance que nous soyons dans la bonne direction. Mais, qu’est-ce que ca changeait au fond? Nous avions sur le dos nourriture et abris pour vivre facilement 3 jours. « … for if he has lived sincerely, it must have been in a distant land » - Thoreau. Voyant notre direction plutôt douteuse sur un cap rocheux qui faisait face au fleuve, je me rends à l’évidence : Nous étions vraisemblablement dans la mauvaise direction.
- Il faudra rationner la bouffe, Geneviève, on n’est pas sorti d’ici!
- Bonne nouvelle!

jeudi 16 octobre 2008

Tandem, Fromage et Bière

Dans la catégorie des véhicules qui se déplacent à grande vitesse j’inclurais sans contredit le Tandem à pédale. Plus particulièrement, le tandem brun que nous avons loué pour le week end de la balade gourmande des Bois-Francs.

Laissez-moi vous expliquer le principe de cet événement. 4 grands enfants affamés - Karlos, Caroline, Geneviève et moi – pédalent de villages en villages pour s’approprier et dévorer, pourrait-t-on dire, les trésors des producteurs agricoles de ma région. Pendant ce temps, les saveurs sont mises en vedette pour le plaisirs des passants. Alors voici 8 jambes musclés, 4 estomacs vides et des vélos bien huilés en direction du premier stop.

Les gens s’affolent, et nous aussi, autour d’une table pleine de saumons, truites et fromages fumés. Pendant que Karl me répète qu’il s’agit-là ``de bons produit``, je cherche désespérément un trou dans la foule afin de m’insérer et de piquer mon cure-dent dans un morceau de truite fumé trop excellent.

Il s'en est suivi d'une course folle de tandem vers la prochaine halte ; Une ferme qui nous proposa une soupe de citrouilles et courges qui aurait pu nous tuer si elle avait été servie à volonté. On a cherché à connaître la recette, mais, pour vrai, tout ce qu’on voulait c’était une autre ration de la potion magique !

La suite fût une série de routes d’automnes colorés, de chocolats, de champs dorés, de fromages, des gens fiers et accueillants, de désserts, de viandes et … LA brasserie. Malgré le semblant de gastro que nous avait donné l’abus de miel lors de la visite de la dernière ferme, nous avons trouvé la force de se rendre au sommet de notre randonné. L’intersection de St-Rémi-de-Tingwick, lieu de production de la meilleure bière noire jamais produite. Oubliez la Guiness, oubliez la Sainte-Pat… On nous a fait une tablée de 12 bières à déguster. Ceci est mon sang, buvez-en tous!

Ehhh, ok, bon… Le retour était moins facile avec quelques bières dans l’estomac et le restant de la caisse dans la sacoche arrière des vélos. Il nous a même semblé que l’halène de bière de Karlos attirait les chiens qui devenaient agressifs à notre passage.

Et ce week end d’halloween pour adulte ses terminé par une raclette no limit où l’abus était au rendez-vous. Fin de semaine signée Karl Roberge !

Cet individu a partagé beaucoup de moments forts avec moi dans les dernières années. Et je lui dois une fière chandelle ! Avec Karl, on s’amuse… vraiment ! La vie est un jeu et il l’a bien compris. La fraternité exprimée par cet ami est intense. Et je ne cache pas qu’il m’a beaucoup influencé en ce sens. En voilà un qui a compris comment profiter de la vie et lâcher son fou.

Ok Karlos, je ne voudrais peut-être plus que tu sois mon boss sur un roof à Calgary, mais je retournerais n’importe quand surfer San Diego avec toi !

mardi 7 octobre 2008

La vie - Théories 1, 2 et 3

Ce levé de soleil je l’avais imaginé de toutes les façons, tournés et dirigé dans toutes les directions. Ce matin-là je le connaissais comme si je l’avais déjà vécu. Pourtant, il faisait parti de mon futur. C’est que j’avais, moi aussi, mon lot d’idées préconçues. Normal, tout le monde en a.

Première journée universitaire; date que j’avais construit dans ma tête avec un peu d’espérance et beaucoup de préjugés. Oh oui, cela me faisait peur de me jeter dans un univers d’extraterrestres aux mœurs étranges qui ne parlent pas le même langage que moi. Cela m’importait peu, j’allais apprendre l’extra terrien et devenir informaticien moi-aussi! Devenir informaticien, je ne pouvais l’imaginer. Mais bon, je me dirige volontiers vers l’inconnu…

-théorie 1-

A quoi bon vivre une vie qu’on a TROP BIEN inventée? Pourquoi ne pas tenter l’aventure et se diriger dans une direction qui nous mène dans un endroit qu’on ne saurait décrire ? Un univers de nouveau… Une 2e vie où il faut réapprendre à manger, lire et parler ! J’y reviendrai… d’ailleurs, c’est essentiellement le sujet de ce blog.

Je disais… j’allais devenir informaticien. Un geek…

-théorie 2-

Heureux est celui qui peut combiner préjugés et ouverture d’esprit. Les deux font bien ensemble. Surtout quand le second l’emporte sur le premier. Tranquillement, la vie offre sa part de surprises. Équitablement? Nooon! L’homme sans idées préconçues ne s’étonne pas. Devant de nouvelles cultures, il les découvre, il les analyse pour capter des faits. - No Surprises – L’étonnement est réservé à celui qui voit ses préjugés abattus un à un. Mesdames, Messieurs, le spectacle va commencer !

Je disais… cette première journée aura modifié mon existence. Pas pour le diplôme. Pas pour la bague. Pour le monde… Pour les gens que j’ai rencontrés.

-théorie 3-

‘’La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes; il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. En travaillant pour des biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison.’’ – Antoine St-Exupéry.

Sur mon chemin, j'ai croisé des gens qui m'ont beaucoup influencé. Certains sont encore près de moi, d’autres qui, aux dernières nouvelles, auraient déménagé à Babylone. Et si je prenais un peu de mon temps pour leur rendre hommage? Si ce n’est que pour les féliciter d’être ce qu’ils sont…

vendredi 19 septembre 2008

Attachez votre ceinture!

Ca s’en vient! Le départ est fixé : 25 Novembre! Le retour ? Quelque part en 2009. Nous avons déniché un excellent billet qui nous donnera le droit de poser nos fesses sur un fougueux vol de China Airlines. Il a fallu faire vite, car il semblerait que nous n’étions pas les seuls prétendants pour obtenir ces places. Et, sans même y penser une seconde, j’ai fait le geste qui bouleversera probablement une bonne partie de ma vie. Je fouillai dans mes poches et tendis la clé du bonheur; une carte de crédit bien chargée! D’un mouvement habile du poignet, le commis vida mes économies des derniers mois. Chlic Chlic… et un petit papier sorti de la machine. Monsieur MasterCard en personne m’envoya un genre de fax pour me remercier de dépenser autant d’argent et me demanda de signer en bas pour approuver que je ne sois pas fou. J’acquiesçai!

Dès lors, les papillons furent invités dans mon estomac. Il n’y avait plus de retour en arrière possible.

- Désirez-vous une assurance annulation Monsieur?

- Non merci

C’était comme dire ‘’Non merci’’ lorsqu’on offre l’Extra, ça vient naturellement, sans remord. Et je quittai le pavillon Desjardins de l’université le sourire aux lèvres. C’est une bien grande entreprise qui se préparait et je trouvai particulièrement amusant de voir le premier épisode de l’histoire se dérouler avec tant d’aisance.

Jusqu’à maintenant il n’a fallu que de petits efforts pour garder cet objectif dans la mire. Tout cela à commencé par la vente de ma voiture, trop inutile en ville. Quel soulagement! Dorénavant, quand les lumières de déneigement allumeront, je pourrai célébrer la neige qui tombe au lieu de chercher un endroit pour foutre ma bagnole. Ensuite, il a fallu laisser tomber mon appartement beaucoup trop grand pour une seule personne… Et de retrouver le plaisir de vivre en colocation! J’ai enfin compris que la vie solitaire en appartement ne conduit nulle part, sinon qu’à une triste fin asociale et individualiste. Enfin, chose qui a été très facile, j’ai réduit mes apparitions dans les bars que je déteste profondément.

Je lisais sur le blog de Mark et Juliette comment ils ont réussit à recueillir assez d’argent pour faire le tour du monde tout en ne travaillant pas plus que la majorité des gens. La recette est simple : ‘’ no mobile phone, car, television, computor or interest in clothes or beer’’. Juliette avoua même avoir intégré la patate comme ingrédient principal de tous les repas! Ok, il y aura toujours des gens plus radicaux. Mark, pour sa part avait un intérêt un peu plus développé pour les gadgets et la bière : il ramassa £10 000 de moins que sa compagne. L’histoire ne dit pas si Mark aime les patates par contre…

mardi 26 août 2008

Une image vaut mille mots

Combien valent 10 images?


25 Novembre 2008


Bangkok

Décembre 2008 - Thailande


Janvier 2009 - Cambodge



Février 2009 - Laos



Mars 2009 - Vietnam

Avril 2009 - Chine




Mai - Juin 2009 - Honk Kong



Une route




Un objectif - Chasser quelques sourires!

mercredi 13 août 2008

5h30, Quelque part au bord du fleuve

Comme dirait Geneviève, la nuit fut « correcte ». Elle utilise ce qualificatif lorsque quelque chose n’est pas tout à fait merdique, mais pas loin de l’être. C’est que le propriétaire du terrain adjacent jugeait que l’été n’était pas assez pluvieux ainsi et avait programmé ses gicleurs pour arroser son étang pendant toute la nuit. Bravo! « Tara ta ta ta ta…… Tara ta ta ta ta » Au début, nous avons cru à l’arrivé de l’armée Canadienne, mais nous avons ensuite compris l’ineptie de la situation. Cette nuit plutôt mouvementée se prolongea avec une grâce matinée royale. Ce matin-là, il n’y avait pas de croissant ni de thé pour le roi et la reine, mais du pain sec avec beurre de peanuts. Et nous sommes partis comme des voleurs.

Suivant le chemin du roi, nous avons découvert de petits villages trop sympathiques, des gens trop souriants, des routes trop extraordinaires et, par-dessus tout, un généreux vent de dos qui nous propulse de contrées en contrées. En arrêtant sur la route pour nous prendre à manger, nous nous sommes longuement questionné à savoir pourquoi les gens de la campagne sont si gentils comparativement à ceux de la ville. Je ne sais pas, mais cela me donne envie de m’y installer. Au milieu d’un champ de blé, une petite maison. Deux jeunes en train de refaire la toiture et derrière, des musiciens donne un concert intime à quelques personnages sortis tout droit des années 70. Cette commune aurait fait rougir tous ceux qui se cachent derrière leur individualisme.

C’est vers midi que nous avons découvert qu’il faisait trop chaud pour avancer davantage. Nous avons donc garé nos montures près d’une rivière à l’écart de la route et nous avons dormi. Combien de temps ? Aucune idée. Mais juste assez pour bien digéré les super sandwiches à saveur de bonne humeur que Geneviève nous avait préparés. Et nous sommes repartis, direction Trois-Rivières!

Le soleil (concept abstrait de nos jours) était maintenant caché par les nuages et nous avions chacun le mal du cycliste, communément appelé le « mal-de-cul ». Entrant à Trois-Rivières, le tonnerre nous suggéra de prendre une pause au gros ‘’M’’ jaune. Mais c’était peine perdu de tenter de demeurer au sec, il a plu le reste de la journée… Cela nous força à prendre un souper bénis des dieux sous le perron couvert d’une église. Le corps du Christ…Amen!

Ensuite, nous avons filé jusqu’à la prochaine halte routière où nous nous sommes installés pour la nuit. Du haut du cap, nous avions une vue imprenable sur le fleuve, mais les rafales de vent, mêlés à la pluie, nous firent se rabattre dans notre tente jusqu’au lendemain. Ok, dormir dans une halte routière est illégal. D’ailleurs, un agent de sécurité est venu nous le rappeler tard dans la nuit.
- C’est pas un camping icitte
- Ok monsieur
- Êtes-vous en vélo ?
- Oui monsieur
- Ah ouuuuuuiiiiin !?!
Le ton avait changé et notre interlocuteur était maintenant notre ami. Il me raconta quelques blagues et me proposa de surveiller nos vélos pendant la nuit.

Le lendemain, nous avons roulé au soleil avec un ami que nous avons rencontré le soir précédent. Fils d’un aventurier qui a traversé l’Amérique à vélo, il en était à son initiation. Il était parti d’un petit village près de Repentigny et se rendait, seul avec son vélo, visiter un ami à Amqui en Gaspésie. Le type était jeune, mais il avait une détermination extraordinaire. Voyager seul c’est dans une catégorie à part. Je respect cela énormément. Tu te souviens de ma résolution de 2008 Geneviève? « Ne jamais attendre les autres pour partir à l’aventure ». Notre ami l’avait compris, lui.

Nous avons roulé vers Québec à la recherche de champs où nous aurions pu cueillir des framboises, mais nous n’avons pas trouvé. Heureusement pour les framboises… elles auraient passé un mauvais quart d’heure, je vous l’assure!

La fin du week-end approchait déjà! Seulement 40 km à faire quand le malheur arriva. C’était un avertissement pour la suite. Il faut toujours être prêt à tout sur la route. Le poids de mon corps et de mes sacoches ont fait exploser un rayon de roue arrière, la laissant complètement tordue et pratiquement inutilisable. Cela nous embêtait particulièrement, car nous n’avions pas les outils nécessaires pour faire la réparation. Mais pas question de marcher les 20 km qui nous séparent de l’atelier de réparation. Je continue sur ma roue fausse en espérant quelle tienne le coup.

Je vous disais que les gens de la campagne sont particulièrement sympathiques? Voici un autre exemple : Pendant que nous avancions tranquillement, mais surement vers Québec, une camionnette nous arrêta au bord de la route. Je connaissais le conducteur, il nous avait dépassés à vélo un peu plus tôt. Voyant que nous étions en mauvaise posture, celui-ci avait foncé vers sa demeure, pris son pick-up et était revenu nous offrir un raccompagnement à la maison. Wow! Mais nous avons refusé. Il fallait finir ce que nous avions commencé. De toute façon c’est probablement ce que Mike Horn aurait fait…

vendredi 8 août 2008

Berri-Uqam 20h30

Sur le quai de débarquement, nous nous trouvons à l’écart du flot en train de resserrer les derniers écrous qui font tenir nos vélos en un morceau. Improviser un atelier de mécanique à l’improviste me fera toujours sourire; pas besoin de rendez-vous au garage et le seul outil nécessaire ne tient que dans le creux de ma main. Pendant que je fais les derniers ajustements, Geneviève réparti les bagages dans les 2 nouvelles sacoches de vélo.
- 1 tente
- 2 sacs de couchage
- 2 matelas de sol
- 2 imperméables
- des sous-vêtements
On voyage léger. C’est tout.

Le soleil est couché depuis quelques minutes et la ville vibre maintenant au rythme de la nuit. Le départ est imminent. Je sens l’excitation dans l’air.
- Es-tu crinké?
- Ohh ooouuiii !
Le regard de Geneviève en dit long : « Quittons vite cette jungle! » Je réalise alors la chance que j’ai d’être accompagné d’une personne aussi intense et aventurière. Je suis fière de toi Ge ;)

Les premiers kilomètres sont applaudis par les klaxons et les sonnettes de la ville. L’air est humide, mais nous sommes bien. Comme dirait Cayouche, « on n’est pas chez nous mais on est ben ». Puis, nous roulons vers l’Est, sans trop de chemin précis, l’air devient plus frais et la lumière se tamise. Mais détrompez-vous, nous étions bien loin du décor romantique escompté. À mesure que mes yeux s’habituent à la noirceur, je découvre l’endroit : Montréal-Est, le royaume du métal rouillé! Sur ce territoire industriel, il n’y a pas de trace de vie. Lorsqu’un jour la Terre se videra de ses humains, c’est comme ca que j’imagine le paysage. Des réservoirs d’essence, des barils d’huiles et des centaines de grues tous harmonisés dans des teintes qui varient du rouille pâle au rouille foncé.

L’absence de trafic en ce territoire nous permet d’échanger pour vrai depuis le départ.
- Semaine de fou !
- Toi aussi ?
- Ouais, même que …
- Est-ce que je t’avais dit que …
- Et là, le gars m’a dit …
- Donc je suis allé …
- …
- …
Et cette conversation se termine lorsque nous réalisons qu’il n’y a plus d’usines autour de nous, que nous sommes en terres de banlieusards et que nous avons vraisemblablement perdu le Nord (ou plutôt l’Est). Arrivé à un ‘T’, ni la gauche ni la droite ne nous inspire. 10 secondes pour y penser et…
- ETES-VOUS PERDU ?!?!
C’était la voie d’un homme en robe de chambre qui nous interpellait du 3e balcon. Le rôle de cet individu dans la vie est de diriger les vélos perdus à 23h30 dans un quartier sans lumière. Du moins, c’est la seule explication que j’ai pu imaginer. « C’est par là » en nous pointant la droite. Nous roulons donc en direction de Repentigny, traversant une série d’échangeurs d’autoroutes plus ou moins réglementaires pour les cyclistes. Quand Geneviève m’a fait remarquer l’illégalité de la situation, nous avons jugé bon d’en rire un bon coup.

Un pont, deux ponts, je ne me souviens pas… mais je me souviens de ce sentiment de liberté lorsque nous avons quitté l’île. Devant, des lumières au loin, derrière, une quarantaine de km nous séparent du point de départ. Pas un bruit, sauf un : celui du vent dans mes oreilles. L’air est bon « et j’espère ne jamais arriver » -J. Leloup.

Bienvenue à Repentigny dit l’affiche pendant que je fredonne les deux mêmes lignes en boucle :
« Bienvenue à Repentigny-by-the-see / On va s’saouler en tabarly »
Lieu de naissance des Cowboys Fringuants et d’environ 75 000 autres personnages, Repentigny nous en met plein la vue avec son fameux Motel Capri. Une façade chromée qui lui voudrait surement un 3 étoiles à Fort Lauderdale. Trêve de plaisanteries, le centre-ville de Repentigny nous semble bien sympathique la nuit. Petites rues de pavés qui, d’un côté, hébergent d’agréables cafés et, de l’autre, offre une vue magnifique sur le fleuve! Ce n’est pas l’envi qui manque, mais nous nous sommes résolus à ne pas piquer notre tente directement au centre-ville. C’était mieux ainsi nous avons convenu J

Nous traversons donc la ville en profitant de chaque instant. Tantôt une voie porte les échos d’un festival sous un chapiteau, tantôt l’effluve d’une boulangerie nous rappel que le déjeuné est notre repas préféré à Geneviève et moi. « Demain on revient ! » Et, tranquillement, comme cela, nous passons des rues. Et encore des rues. Et nous passons cette rue. Celle que j’ai bien remarquée : le cul-de-sac sombre sur notre droite. Un chemin vers nulle part. Pendant que j’y pensais, Geneviève me rattrape pour me dire qu’elle a peut-être aperçu une place trippante pour passer la nuit. « T’as vu la petite rue à droite? »

Le cul sombre du sac débouche sur une séduisante pointe de terre qui s’avance dans le fleuve. Juste assez large pour y jeter notre abri. Immense coucher de lune, ciel étoilé à souhait, brise de la mer.
- C’est la couronne qui vous l’offre mademoiselle
- zzz zzzz zzz
- Geneviève ?!

lundi 28 juillet 2008

Montréal - Québec

La route est longue… Celle qui sépare les deux grandes villes s’étend sur des miles d’asphaltes. Un peu de pelouse entre les deux voies pour éviter tout face-à-face mortel; il y a bien peu de distractions lorsqu’on roule sur la 20 ou sur la 40. Personnellement, je préfère la 20 parce qu’à un moment donné, vers Drummondville, on à la chance de croiser Jurassique Park en version truck stop! C’est l’apogée de l’excitation. Des Monster trucks et des dinosaures rassemblés, je capote! Quelques secondes d’excitation et, complètement las, je fonce en rêvant au stade olympique. L’impatience est à son maximum. C'est la même histoire à chaque fois!

Il existe pourtant une solution à cet écœurement routier: la 138. Je vous le dis : cette route est tellement belle entre Montréal et Québec qu’on lui a donné un nom propre : Le chemin du roi!

Allez-Hop! C’est partie pour un petit week-end de vélo au Québec. Pour reprendre l’expression de Karl que j’aime bien : « cet été je visite mon pays! ». Une première expérience de vélo de plusieurs jours avec Geneviève. Ca s’annonce une belle aventure! Si son genoux tient le coup, nous allions pédaler de Montréal à Québec, soit environ 300km, en 2 ½ jours.

16h vendredi : Fin de la semaine de travail, il faut me rendre à Montréal en bus pour rejoindre Geneviève avec les deux vélos qui sont chez moi, à Québec. Je quitte donc le bureau avec tous mes bagages sur le dos et le vélo à Geneviève sous mes pieds. Ensuite, je transforme le comptoir d’expédi-bus en atelier de mécanique. Je n’ai jamais démonté deux vélos en si peu de temps. 15 minutes, les deux vélos étaient dans des boîtes! Cet exploits me fît suer à grosses goutes et cela faisait bien rigoler les 2 commis au comptoir qui n’avaient visiblement pas envie de me donner un coup de main. Il me restait 15 minutes pour faire le plein de calories avant le départ du bus. Pour la modique somme de 10$ je fie l’acquisition d’un magnifique club sandwich chez Valentine qui allait me graisser le dalot bien égal. A mon retour sur le quai d’embarquement, le distingué conducteur d’autobus me fit remarqué que « tabarnak c’est pas une place pour mettre des vélos » et que « crisse que je suis dans les jambes de tout le monde». Sur ces mots tendres, je désirais connaître le nom de ce sympathique personnage:
- M’en va tel dire moé cé quoi mon nom : Serge monsuiseusu…
- Serge qui?
- Ah ben pi té sourd en plus câlisse!

Ravi d’avoir payé 75$ pour mon billet et de jouir d’un tel service, je pris rapidement une bouchée dans mon club sandwich, ce qui me força à fermer ma gueule pendant quelques secondes, le temps que je laisse passer cette petite frustration que le fâcheux était en train de me transmettre. Je fis ce qui me semblait de mieux en ces circonstances : un beau grand sourire et je le remerciai pour sa gentillesse. Pauvre type…

A suivre...

lundi 7 juillet 2008

Yay!

2000 km dans les pédales…. Ca y est, c’est fait! Aujourd’hui, je comprends mieux le potentiel du vélo. Avant de me lancer moi-même sur la route, j’avais du mal à imaginer comment il est possible de sillonner des milliers de km sans brûler d’hydrocarbure. Maintenant je le sais… je sais que la motivation est le gaz qui peut nous propulser sur de nouveaux chemins pendant toute une vie.

C’est bizarre quand même. Lorsque je franchissais la 2000e borne, je me retrouvais à 50 mètres de l’endroit où j’avais franchi mon premier millier de km. Comme un jeu de Monopoly, j’étais de retour à la case départ. J’ai même l’impression de passer GO à chaque fois que je reçois mon chèque de paye et de faire un peu de prison le jour au travail! Cela me fit réfléchir. Est-ce que cette vie articulée autour d’une carrière n’est pas aussi absurde qu’une partie de Monopoly? Avez-vous déjà remarqué que dans ce jeu, on paye 50$ lorsqu’on prend le train, mais on ne va jamais nulle part? On tourne… jusqu’à ce que la partie soit finie.

Combien de gens vivent et meurent sans jamais sortir de la spirale, parce qu’ils espèrent, un jour, acheter leur maison sur Boardwalk? Le jeu de la société moderne tourne. Peu de gens cherche la sortie. Dans un esprit de conservatisme et de sécurité, on se laisse guider… le voyage est smooth. «On s’engage comme bétail, pas de malheur, pas de bonheur » -R. Desjardins.

M’enfin, me voilà sur cette piste cyclable. Beaucoup d’heures d’effort sous la pluie avec le vent dans le nez, une fatigue grandissante, 5 chutes, 3 crevaisons, des douches polluées au dégraisseur à moteur, des Pontiacs avec leur collant « Liberté » qui me frisent les oreilles, des jeunes insouciants qui s’amusent à me pointer avec leur fusil d’apprenti guerrier : C’était le prix à payer pour échanger sa voiture contre un vélo. En retour, on obtient des soleils généreux, des paysages jamais photographiés, le silence de la campagne, une condition physique à tout casser, une indépendance totale, un compte de banque accessoire. Certes, ce style de vie me convient, mais l’ultime jouissance c’est de se sentir invincible. "I read somewhere... how important it is in life not necessarily to be strong... but to feel strong." –Chris McCandless. Si on accepte cette idée, les obstacles franchis sont des médailles et les épreuves deviennent des opportunités de grandir.

jeudi 5 juin 2008

On se connait

On commence à se connaître… à s’apprivoiser tranquillement. Déjà, sur plus de 1000km, mon vélo m’a conduit sans trop de problèmes! Utiliser un nouveau vélo à tous les jours est un peu comme monter un cheval pour la première fois! Au départ on ne sait pas trop comment il va régir et plus le temps passe, tout rentre dans l’ordre et devient prévisible.

Mon compagnon de route est une monture bien ordinaire qui sort du cabanon de mes parents. Puisque mes parents préfèrent rouler à haute vitesse avec leur vélo de course, le mien était très peu utilisé. Un peu de rouille, mais pas trop. Un peu vieux, mais pas trop.

- Tu penses pas qu’il est trop p’tit pour moi p’pa?

- Un peu petit, mais pas trop!

Bref, c’était la bécane idéale! Il fallait maintenant qu’elle ne soit pas la bécane idéale pour un potentiel voleur… Une cure de vieillissement s’imposait! A tours de Duck-Tape je fis de ma petite reine un vieux bicycle laid comme un pou. Sans marque, sans artifice, sans attrait, c’était l’allure recherchée!

Le problème fondamental avec les marques c’est qu’elles sont toujours affichées en premier plan afin de servir d’outil de prétention. On roule en Mercedes pour l’élégance de l’étoile sur le capot. On porte fièrement le Hugo Boss et le week-end on shine son Harley de façon à ce qu’un maximum de voisins puisse nous voir. Il existe deux théories pour expliquer ce phénomène. La première est le transcendantalisme : Un objet peut devenir un dieu si on lui accorde suffisamment d’importance pour qu’il le devienne. L’objet lui-même n’arbore que peu d’importance, mais ce sont les sentiments envers cet objet qui lui alloue un prestige. La deuxième théorie est celle de l’apparence. Les humains sont drogués de la forme. De nos jours le contenu n’a plus d’importance. On veut de l’image, du brillant. Nos gestes quotidiens sont guidés inconsciemment par une volonté de projeter une belle image.

Le transcendantalisme fait partie de ma vie. Qu’on me vole tout ce que je possède ne me fait pas un pli! Mais j’accorde une importance assez extraordinaire à ma guitare, mon vélo et mes plantes. Le reste, c’est remplaçable!

La théorie de l’apparence me hante au quotidien. Je tente de la bannir autant que possible, mais il faut demeurer respectueux envers les autres. Et surtout, respecter ceux qui ne font pas les mêmes choix que moi…

Cette croisade en Asie ne sera certainement pas une parade de mode. Ce sera une incursion derrière les façades. Une exploration à l’intérieur! Je suis confiant que Geneviève et moi prendrons les bons chemins pour s’y rendre!

mardi 27 mai 2008

Apparente Solitude

Un petit poème en prose que j'ai écrit il y a quelque mois ! Je suis retombé là-dessus et je l'ai trouvé intéressant au point de vouloir le partager :

Les étoiles sont lourdes ce soir
Pour qui brillent-elles si fort?
Par chance la lune me tient
loin de la réalité
Tant de chemins empruntés
Et la peur... Et la peur


Il faut choisir.
L'apparence d'une solitude
ou seulement l'apparence.
Et cette étoile?
Est-elle seulement apparence?
Est-elle seulement solitude?



Comment est-ce possible
Nous qui croyons.
Un début apparent, une fin solitaire.
Mais la vie!
Mais la vérité...
Mais la vraie vie?


Une vie musique
qui puise dans ses racines
Une force divine
Qui force au repos
éternel.

mardi 20 mai 2008

8800

C’est le nombre de coups de pédales qu’il me faut faire chaque jour de la semaine pour aller me reposer au bureau et revenir me reposer dans mon modeste appartement de la rue St-Jean.

Depuis environ 1 mois je dois travailler avec des logiciels top-secrets au travail. Des applications qui vont accomplir de nobles tâches : gérer des situations de guerres, mieux régenter les acrobates de la violence et conduire des affrontements oiseux avec des pays qui refusent de partager leur pétrole sacré. Qu’est-ce que je fais ici ? Aucune idée. Mais il faut que je sois ici.

J’ai des amis adeptes de tout-inclus dans l’sud. Il semble que la devise en ces cas-là est « Ce qui s’passe dans l’sud reste dans l’sud. Ok l’gros? ». Dans notre équipe de travail c’est plutôt : « L’information classifiée maintenue par la base militaire ne dois pas être reçue en dehors des infrastructures de Valcartier. CHEF, OUI CHEF! » Alors voila, je me retrouve donc à l’intérieur des bunkers de la base militaire afin d’y exercer mon travail. Et surtout ne pas oublier : mon travail est important pour ma nation! L’air bête du commissaire à la guérite me le rappel à chaque matin. D’ailleurs, on le surnomme monsieur sourire :)

Faisant appel à mon positivisme, il fallait tirer un avantage de cette situation très absurde. Je vais franchir les 27.5 km qui sépare la rue St-Jean de la base militaire à vélo!! Pas de bouchon de circulation. Pas d’histoires insignifiantes sur le FM. Pas de klaxon, ni de frustration. Les moments à mettre du gaz dans mon char sans trop me demander si le 70$ dépensé en vaut vraiment le coup ne me manqueront pas. C’est la fin d’une époque et je l’annonce fièrement en posant le drapeau de la victoire sur mon bazou : À vendre. 934-7300.

6h30, réveil…..6h45 réveil (2e prise)…. 7h me voici en train de pédaler vers Valcartier en empruntant le corridor des chemineaux. A mon sens, cette piste cyclable a été nommée en l’honneur du café-Brandy du même nom. Y pédaler vous procure un high considérable, mais vous assure aussi de réveils plus difficiles!

Entre 7:30 et 7:45 je croise alors mon premier chum de bike. Un motivé que je reconnais par son casque de couleur rouge. Il me fixe d’un regard insistant et lorsqu’enfin, je me m’aperçois que c’est lui, il me signe de la tête. Ce moment est très risqué, car son mouvement de cou lui ramène le casque dans les yeux et il perd vraisemblablement la vision pendant quelque secondes. Il faut rouler bien à droite quand on le croise!

Ensuite, suit le reste de ma gang. Ils sont 3. Le premier porte une barbe blanche de 8 pouces et pédale sans jamais toucher le guidon. Une activité qui l’empêche de me saluer. Ou peut-être qu’il me trouve trop junior avec ma petite barbe dégarnie pour que la fraternité s’installe entre nous. Comme mes amis Français le disent si bien « Je me prends un vent » à chaque fois que je le salue.

Je me console toutefois en saluant la prochaine complice : une femme dans la jeune trentaine qui a suffisamment de beauté pour se faire remarquer. Lorsqu’on fait partie de cette espèce, le port du casque est prohibé. Premièrement, cela pourrait détruire la mise en plie acquise chez le coiffeur et deuxièmement, ce n’est pas à la mode cette année.

Quelques coups de pédale plus loin je croise monsieur sécurité en personne. Déguisé en signaleur routier, il est visible 5 km à l’avance. Son salue ressemble à un signal pour tourner à droite. Je l’imite en signalant à droite moi aussi: un ami de plus!

8:15 j’ai traversé tout Val-Bélair sur mon rutilant Specialized. Le nombre d’arbres au kilomètre carré augmente… la distance qui me sépare de mon travail diminue.

- Bonjour monsieur sourire!

Par chance je ne pense pas tout haut!

mercredi 14 mai 2008

Pourquoi pas!!

L'AVENTURE, les DÉFIS, les EXPÉRIENCES HORS DU COMMUN et surtout le goût de VOIR DU PAYS nous motivent, Pierre et moi, à planifier un voyage de vélo en Asie...très bientôt et pour une durée indéterminée!!!! Pour le moment, Pierre gère très très bien les préparatifs du voyage, car je suis plutôt occupée à dealer avec la réalité du travail et encore de l'étude.

Pierre, avec sa passion, son goût d'apprendre et de découvrir à tout instant des nouvelles choses ne se plaint point de s'informer et d'assouvir sa soif sur l'Asie et le cyclo-tourisme. Que ce soit pour le matériel et l'équipement idéal à utiliser, les différentes propriétés d'un bon vélo, la réparation et du trajet idéal à entreprendre...Pierre se tient à l'affût des informations pertinentes et essentielles.

Je décrirais Pierre comme un gars qui sait pleinement profiter de la vie, très positif, avec un intérêt fortement développé a ne pas se confondre dans le model préconçu de la société d'aujourd'hui, comme moi d’ailleurs. Faire comme tout le monde n'est pas quelque chose que Pierre fait. Écolo, grano et musicien à ses heures, Pierre est avant tout un sportif à la recherche de défis. Les marathons, des longues randonnées de ski de fond et les montés vers des hauts sommets sont les passions première de Pierre. La nature et le plein air sont les deux premiers critères!

Son emploi, pour ceux qui le connaisse, est un seulement un emploi... mais il est maintenant rendu callé dans son domaine d'informatique. Voila d'où provient ce blog!!

Ensemble en vélo, nous allons aller saisir pleinement le sens de profiter de la vie et aller découvrir les merveilles de l'Asie. Le mode de vie nomade va être une expérience unique, enlevante et enrichissante. J'ai hâte d'entamer ce défi et de nous intégrer au mode de vie des Asiatiques qui, dit-t-on, sont très accueillants et aimables!

A suivre nos péripéties, car avec moi en voyagent… ils se passent toujours pleins d'aventures!!!!!!!

Mélanie et Olivier

C’était il y a exactement 1 an. Il y avait des individus de toutes sortes dans la salle…

- Mesdames et messieurs, Veuillez accueillir Mélanie et Olivier !!

… Visionner l’aventure intéresse tout le monde. Vraiment! Nous sommes ici pour célébrer la détermination de ces deux jeunes qui ont décidé, un bon matin, de partir de la Mongolie et de pédaler vers l’horizon. 8000 km plus tard, ils sont devant nous et tentent de nous expliquer ce qui n’est pas explicable : pourquoi pédaler autant?

Première constatation : Ce ne sont pas des robots, mais plutôt des jeunes comme on en voit à tous les jours sur le campus… mais avec un sourire…

- Shut! Ca commence!

En introduction, on nous sert quelques vidéos d’escalades réalisés dans le passé par Olivier et Mélanie. A ce moment, je repense à Terminator : Peut-être font-t-ils des robots qui ressemblent à des humains maintenant? Les parois grimpées étaient juste trop hallucinantes. S’ils ont mis la même énergie pour y aller à l’horizontal plutôt qu’à la verticale, pas étonnant qu’ils soient allé aussi loin!

Voici la Mongoliieee!! Voici la CHHHIiinneee !! Et Maintenant... le TIBET !!! oulala! Et pour vous mesdames, le Népalllll. Et pour vous messieurs, l'INDEEE!!! Le récit est digne d'une fable. L'exploit est olympien. Les images nous font oublier le Seigneur des Anneaux.

Je regarde mon voisin de gauche : Un homme à la peau rouge, qui transporte son embonpoint à l’intérieur de sa chemise. Je me demande ce qui se passe dans sa tête. C’est surement "dans une autre vie peut-être" ou bien "ca coute trop cher" ou alors "je suis beaucoup mieux chez moi". Plus loin, un groupe de sportifs qui semblent commandités par Shell (!?) cherchent à savoir si leur vitesse moyenne sur la route peut accoter la-leur.

Pour la majorité c’était un 10$ bien investi et un bon 2h de divertissement. Pour ma part, c’était une révélation. Je devais l’essayer moi aussi! Le 2h ne m’avais pas suffit. Pourquoi se contenter de si peu dans toute une vie?

En sortant de la salle, nous traversons les fumeurs, leur fix de nicotine entre les doigts.

- Tu crois qu’on pourrait le faire?
- Quoi? Commencer à fumer?
- Ah niaiseux, pédaler aussi longtemps ?
- Noonnnn surement pas !

Mais moi aussi il me faudrait mon fix… et je crois qu'il se trouve en Asie

Le site de Mélanie et Olivier est ici dans les liens ------->