dimanche 26 avril 2009

Prendre son Temps

Toute règle à une exception. Nous devons l'avouer, il y a tout de même quelques bonnes âmes au Vietnam. A quelques reprises, nous avons rencontré des gens fiers de leur pays qui nous ont accueillis chaleureusement. A chacune de ces occasions, nous repartons avec l'idée que, finalement, ce n'est pas si terrible que ça! Il y a tout de même cette dame qui nous a donné rendez-vous plus tard le soir nous promettant de nous faire découvrir la culture vietnamienne. Voila qui était bien. Nous l'avons attendu encore et encore pour enfin réaliser que nous nous étions fait poser un lapin. Est-ce que cela faisait parti d'une leçon culturelle vietnamienne?

Nous tournons les pages du calendrier et dehors les saisons changent. La saison des pluies approche visiblement! Il n'y a plus un jour où nous pouvons rouler sous un ciel rassurant. La température nous rappelle celle de notre belle province. Ciel variable pourait-t-on dire... Notre équipement passe le test, tout reste au sec! Seulement les routes du pays se transforment en rivières. A certains endroits, l'eau des routes passe la hauteur des sacoches. Comme des enfants qui jouent dans l'eau, cela nous amuse bien! N'allez pas croire que nous allons nous plaindre de la température, car en 4 mois de voyage, nous avons roulé sous la pluie pendant une heure seulement!

Nous voici donc à Cao Bang. Une grande ville; un immense marché. Nous rechargeons nos batteries et faisons le plein de fruits avant de s'enfuir vers le Nord. Nous avons dessiné sur notre carte une boucle qui s'improvise sur des routes qui n'existent peut-être même pas! Les chemins choisis apparaissent sur une seule de nos trois cartes. Ainsi, nous espérons visiter la caverne où Ho Chi Minh se cachait pendant la grande guerre.

L'endroit se nomme Pac Bo. Après 30 ans de vie en exil, le leader du communisme est venu s'y installer afin de mettre à terme ses travaux révolutionnaires. Qu'on aime ou non le personnage, on doit reconnaître son bon goût pour les décors. Le site est très enchanteur! Les rizières bien vertes, en guise de tapis d'honneur, mènent à un lagon bleu que l'oncle Ho a baptisé Lenin en l'honneur du grand-père du communisme. L'eau est si clair qu'on peut y voir les poissons à une trentaine de mètres! Au bord du ruisseau, existent encore 3 morceaux de pierre qui lui servaient de table. On suggère que les dernières grandes idées de Ho Chi Minh on été pensées ici. Plus loin derrière, se cache une montagne qui a été baptisé Karl Marx. Caché dans cette caverne en 1941, il était facile pour lui de se réfugier en Chine en cas d'urgence. Située à moins de 2 km, la frontière se franchit facilement à pied! De sa cachette, l'homme de 50 ans a dirigé la révolution avec succès.

Nous avons ensuite fait tourner nos roues en direction d'un parc national où nous avons posé notre tente dans une vallée où la quiétude fait sa loi. Qu'il faisait bon de retrouver notre petite tente 2 places! Je vous jure, elle nous manque énormément! Seul le bruit du vent qui fait claquer la toile de la tente, le calme était parfait. Nous avons passé un petite soirée sous un ciel qui explose d'étoiles. Loin de tout, nous ne manquons de rien. (Note de Geneviève : Elle aurait tout de même pris une poutine de la cantine Fortier.)

Le lendemain nous entreprenons une descente vers l'ouest où une chute chevauche la frontière chinoise. Malgré le faible débit de la rivière, nous sommes ravis par l'endroit! On aurait dit un barrage hydroélectrique naturel qui fuit de partout! Des centaines de jets sont pulvérisés partout dans la colline verte. Nous en profitons pour faire un pic-nic près du torrent pendant qu'un groupe de touristes fraîchement débarqués d'un autocar nous prennent en photos comme si nous étions des animaux exotiques. Leur mine intriguée en disait long... Ils n'avaient jamais vu de cyclistes auparavant!

Après 4 jours, nous complétons une boucle très difficile en raison de la qualité des routes. Cependant, nous sommes heureux d'avoir découvert cette merveilleuse région. Il est vrai que les chemins de mauvaise qualité et les montagnes qui n'en finissent plus commencent à nous fatiguer. Nous avons très hâte de rejoindre le terrain plat et de revenir vers les routes plus touristiques. Dans les montagnes, certains endroits sont tellement isolés que nous sentons la solitude nous envahir. Une nostalgie des bons moments passés avec Francesco et Romina. Des soirées à penser à ceux que nous avons hâte de revoir à la maison...

Le grand souci de Geneviève cette semaine: que je passe une journée d'anniversaire inoubliable. Elle nous guide donc vers le lac de Ba Be où il est possible de vivre dans une famille traditionnelle. L'expérience est vraiment extraordinaire! Du balcon de la maison sur pilotis, nous apercevons les pêcheur faire des prises incroyable. A chaque fois que le filet remonte à la surface, le monstre du Loch Ness est capturé. A table avec la famille et d'autres étudiants de la capitale, nous enchaînons vin français, vodka russe et alcool de riz vietnamien. Si la diversité culturelle est une chose souhaitable, la diversité des alcools dans mon estomac en est autrement... A la manière d'un gamin de 13 ans qui s'initie aux pratiques des grands, je fût malade pendant une journée complète (sans compté la gueule de bois qui ma suivi pendant 2-3 jours!).


Malgré tout, les échanges pendant la soirée furent exceptionnels! Des gens super sympathiques et respectueux qui nous on beaucoup fait rire. A un moment dans la soirée, le père de la famille me tend la guitare et me demande de jouer. Jouer quoi? N'importe quoi, il me répond. En essayant quelque chose d'un peu oriental à la guitare, il est partie de son côté en mode freestyle, chantant les beautés de la région. Wow! Cela ressemblait à une vieille complainte amérindienne! Même si Geneviève et moi ne comprenions rien aux paroles inventées, la sonorité du chant nous a donné quelque frissons! Définitivement, le Vietnam marque des points! (N'achetez pas vos billets d'avion tout de suite, il nous reste certainement d'autres mésaventures à vivre dans le prochain mois!)

Alors que nous nous approchons de Hanoi, nous recevons le mail de Yan et Géraldine, deux amis rencontrés au Cambodge au jour de l'an :
...
Toujours au Vietnam?
Nous serons à Hanoi dans 10 jours.
...
En dépliant notre carte routière sur le lit, nous dévions notre trajectoire pour ajouter des kilomètres à notre parcours. Nous avons eu tellement de bons moments avec ces Français que nous ne voulons pour rien au monde manquer ce rendez-vous! En attendant que nos deux amis rejoignent la belle capitale, nous pédalons vers de Sud dans des endroits inconnus, comme cela, au hasard. Certains appelleraient cela perdre son temps... nous préférons appeller cela prendre son temps!


mardi 14 avril 2009

Hors Routes

La descente pour quitter Sapa est impressionnante! 35km sans jamais donner un coup de pédale! Nous retrouvons le soleil avec la joie de Robert Gratton qui atterrit à Santa Banana. Crème solaire, lunettes de soleil, Aaaaalouette!

Nous arrivons dans cette ville grise qu'est Lao Cai. Pas même le soleil tropical n'arrive à donner envie d'y rester. L'endroit a le charme d'une cours à scrap. Par contre, nous sommes curieux de voir ce qu'il y a de l'autre côté du pont situé au bout de la ville. De l'autre côté de la rivière, c'est la Chine! Encore mieux, le Yunan! C'était comme goûter au gâteau avant le déssert. Il nous reste plus d'un mois à découvrir le Vietnam, donc pas question de traverser ce pont pour l'instant! De l'autre côté, nous arrivons quand même à déceler les affiches et édifices aux enseignes chinoises. Ce ne sera pas de tout repos à décrypter!

A partir de maintenant, nous longerons la frontière qui sépare le Vietnam de la Chine. Notre trajet est dessiné dans des montagnes qui promettent des paysages spectaculaires. Nous espérons aussi participer à des petits marchés isolés dans les montagnes. La tenue de ces marchés est faite en fonction du calendrier lunaire chinois. Finalement, la suite révélera que nos calculs étaient mauvais, nous tomberons donc sur 2 endroits déserts!


En route, lorsque nous demandons notre direction, nous obtenons souvent la même réponse: un"NO" prononcé comme si c'était le chien qui est en train de mordre le canapé. En vérité, nous avons appris que cela peut avoir trois significations:

1- (La plus probable): "Je ne parle pas Anglais et je n'ai pas envie de me concentrer pour comprendre ce que tu me dis en Vietnamien."
2- (Souvent dans les montagnes): "Vous ne pouvez jamais vous rendre avec des vélos, c'est trop loin, trop haut, trop difficile, trop..."
3- (Grand classique des balades hors routes): "Je ne connais que mon village dans ce pays, alors je n'ai aucune idée de ce qu'il y a 10 km plus loin."
Le même genre de "No" est aussi entendu lors de visites au restaurant. La confusion dans ces cas est encore plus grande. J'y reviendrai dans un prochain message...

Sur une jolie route de campagne, nous sommes émerveillés par les paysages. Au loin devant, nous apercevons les montagnes qui seront les défis des prochains jours. Tout près derrière, un chien me prend en chasse sous les yeux amusés de son propriétaire. Sans même que j'aie le temps de réagir, la bête avait planté ses crocs dans ma sacoche arrière laissant 2 trous bien visibles. Par chance, ce n'était pas mon mollet! La prochaine fois, je me le promets, je décharge mon poivre de cayenne! Un Vietnamien, un chien, n'importe quoi... celui qui nous agressera mangera épicé pour quelques jours!

Malgré l'incident, nous sommes heureux, car le parcours choisi nous permet de faire ce que nous appelons "du cyclotourisme de qualité". Le genre de paysage qu'on pourrait visiter avec un tour guidé qui coûte une petite fortune.


Un peu plus loin, Geneviève glisse et se retrouve à l'horizontal deux fois en moins de cinq minutes. Une vilaine flaque de boue... Les pneus, usés par 5500 km de chemins de qualité très variable, tiennent moins bien la route qu'auparavant. Heureusement, les deux chutes de Geneviève nous ont servi de leçons. Plus question de se laisser aller à 50 km/h dans les descentes. Même si Geneviève s'en sort sans blessure, sa confiance est ébranlée. Pour quelques kilomètres, le focus est plutôt tourné vers le négatif. Geneviève, sans trop le savoir, cumule les expériences de cycliste et elle m'impressionne par sa progression sur deux roues!



Derrière nous, la ville disparaît. Le bruit des motos laisse la place aux bruits de la ferme. Plus de klaxon, nous entendons seulement les cochons et les vaches qui remplissent les chemins de gravier. Là où nous allons, on peut s'y rendre en 4X4 seulement. Je réalise alors que les possibilités de trouver une endroit où dormir sur cette route sont nulles. Il faudra se débrouiller pour dormir ce soir! ...aventures en vue! Hier soir, dans la chambre de notre guesthouse, Geneviève et moi avons inventé un jeu de mémoire où il faut se souvenir des moments marquants notés dans notre journal de bord. Quel plaisir de réaliser qu'après seulement trois mois, nous avons vécu tellement d'aventures! Nous avons bien profité de la vie et des péripéties qu'elle peut offrir!


Après cette nuit passée dans un lit qui est en train de se faire bouffer par les termites (bruit d'enfer!), nous visitons les plus beaux marchés. D'un côté, les femmes vendent des poules et des fruits, tandis que les hommes, plus loin, égorgent les chiens et les cochons entre deux verres d'alcool de riz. L'homme qui s'en retournerait à jeun du marché serait rejeté par sa femme qui croirait que son mari n'a pas d'amis. Vraiment, c'est un monde à l'envers!



Et nous quittons, comme toujours, vers la montée du jour. Servie chaude sur des montagnes de rizières, nous en avons pour notre argent! La route est vivante. Après le marché, c'est le retour des gens vers leur village respectif. Chaque village porte fièrement ses propres couleurs, comme une équipe de hockey. L'atmosphère est à la fête et le quotient intellectuel des gens frôle souvent le négatif. Un vietnamien de grande finesse nous a alors appris une excellente blague que voici: Il suffit de faire semblant de trébucher afin de toucher la poitrine de Geneviève. Dommage que je n'étais pas là pour rire avec eux... Parfois, je me demande quel animal est le plus dangereux pour un cycliste, le chien ou le Vietnamien? Dans ces régions où le savoir-vivre est aussi rare qu'un pot de beurre de peanuts, je suis maintenant sur mes gardes. Je roule désormais près de Geneviève.



En deux grosses semaines de montagnes, nous avons traversé les plus beaux décors de notre vie. A certains endroits, nous avions carrément la sensation de rouler sur la Lune! Un paysage de pierres qui donne un sentiment d'éloignement et de désolation. Nous passons, avec l'envie de s'arrêter à tous les 100 mètres pour prendre une photo. Rien à faire, le paysage est trop grandiose pour entrer sur une 6X8. Regarder un beau paysage est une chose, mais il n'y a rien de tel que d'interagir avec celui-ci. Ces montagnes que nous regardons, nous les montons, nous les touchons. Leur forme détermine nos journées. Après avoir erré lentement sur ces routes, après avoir bu l'eau des rizières, après avoir senti l'odeur de la végétation, les photos ne font plus trop de sens. Traverser ces décors en voiture ou en autobus nous dégoûterait.



Il y a une phrase que Geneviève m'a dite l'autre jour et que j'ai bien aimé:"Le fait qu'on ait pas de maison nous oblige à profiter au maximum de l'extérieur". Certes, ce n'est pas la vie la plus confortable, mais est-ce que le confort mène réellement au bonheur?

mercredi 1 avril 2009

Au sommet de l'Indochine!

Nous avançons sur une route qui sera inondée dans les prochains mois par le nouveau projet hydroélectrique. En préparation à la grande catastrophe, les bulldozers s'affairent à construire des routes qui seront taillées plus haut dans les montagnes. Le nouveau chemin en construction surplombe d'une centaine de mètres celui où nous roulons. Lorsque plus haut, une pelle mécanique déclenche une avalanche de pierres qui menacent de nous écraser, il faut pédaler fort pour éviter d'y laisser sa peau. A défaut d'avoir des normes de sécurité sur les chantiers de construction, un klaxon d'enfer signal les dangers qui proviennent de tous les côtés.

Nous quittons cette vallée (qui deviendra un lac) pour pédaler sur une route qui nous a été conseillé par Denis (famille Roux). Un col de 30 km, 2000m de dénivelé sans jamais dépasser les 6 km/h! Pour Denis, ancien coureur du tour de France, cela devait être un détail qu'il a oublié de nous dire, mais pour nous c'était du jamais vu! Nous affrontons le monstre sous un ciel bleu foncé, sans trace de nuage. Le soleil nous frappe sur la caboche. La montée est si abrupte et longue qu'elle nous donne l'impression que ce que nous tentons d'accomplir est exagéré. Malgré l'effort nécessaire pour atteindre le sommet, nous ne pouvons nous habituer au paysage qui nous entoure. A chaque courbe du lacet, une nouvelle vue sur la vallée qui s'efface tranquillement derrière un filet fin de brouillard. 25 km plus loin, nous voyons le minuscule tronçons de route que nous avons utilisé pour amorcer l'ascension. En regardant ce qui nous avons accompli, nous ne pouvons nous empêcher d'être fiers de nous et, plus que jamais, nous sentons la force de notre volonté!


Récompense après tant d'efforts; nous passons dans un village de 5 maisons qui abritent une tribut de ''Red Dao'', un minorité ethnique spectaculaire du Vietnam! Au lieu de jouer à l'ordinateur et de s'exercer au sling-shot sur les passants, les gens pratiques l'art de la broderie pendant toute leur vie. Les techniques sont transmises de génération en génération. Dans leurs habits qui explosent de couleurs, les femmes sont très jolies. Leur réaction à notre approche nous donne notre petite heure de gloire. Personne ne peut croire que nous sommes montés jusqu'ici avec des bicyclettes aussi lourdes que des motos! Il y a cette façon dont les femmes regardent Geneviève. Deux cultures qui s'entrechoquent. Ils ont entendu parler des peaux blanches des pays lointains, mais en réalité, peu en ont observées. Leur regard sur Geneviève est celui d'un enfant qui visite un zoo pour la première fois. ''Maman, pourquoi l'animal il a de grands yeux?!''. Il y a des signes qui nous disent que nous sommes hors des sentiers battus. Notre guide de voyage déconseille cette région aux touristes, car elle est trop peu invitante et hostile pour les occidentaux.

Nous quittons le petit village logé au sommet des montagnes par un matin ensoleillé. Une légère brise nous donne quelques frissons. La vue est tout simplement magnifique. souvent, je repense à tout le chemin que nous avons parcouru pour arriver ici et le fait d'être au milieu de ces montagnes me semble irréel. Comme Joël me disait avant de partir: ''Petit train va loin...''. Je dirait plutôt: ''Petit train va loin et haut!''. Le paysage dans lequel nous pédalons n'est pas celui typique d'une randonnée de vélo, c'est plutôt le paysage observé lors d'un vol intercontinental!
- Mesdames, messieurs, attachez votre casque et préparez-vous à l'atterrissage!

En moins de quelques épingles abruptes, nous pénétrons dans la couche épaisse de nuages.
-Nous avons perdu l'image mon capitaine!
Le brouillard permet une visibilité d'à peine 5 mètres. La descente qui donne sur une autre vallée sera longue, humide et froide! Dans la descente, nous traversons des villages de minorités ethniques sans jamais les apercevoir. Nous entendons les enfants chanter dans les écoles sans porte et fenêtre. Les échos du village nous permettent d'imaginer l'activité de l'endroit, mais jamais nous ne voyons davantage que les quelques mètres d'asphalte devant nos roues.

Un pont qui traverse une minuscule rivière annonce la fin de la descente et le début d'une nouvelle montagne. C'est lorsque nous sommes de retour au dessus des nuages que nous retirons nos habits d'hiver pour profiter du soleil qui nous réchauffe à nouveau après une longue journée humide. Juchés sur le bord d'un précipice, nous sortons les fruits que nous avons pris en chemin. Le festin au soleil n'a pas de prix! Étendus dans l'herbe au bord du chemin désert, nous étions seuls au monde!

De retour sur la route, nous poursuivons notre ascension pour atteindre la plus hautes passe du Vietnam! Du haut de la ''Tram Ton pass'' nous apercevons les plus hauts sommets d'Indochine, dont le Fanxipan à 3200m. D'un côté de la montagne, une température tropicale nous a fait suer à grosses gouttes et de l'autre, la descente se fait dans des conditions horribles de température! Humidité au maximum, 5 degrés qui gèlent le squelette en profondeur, nous ne pouvons plus parler tellement nous claquons des dents! Nous ne sommes malheureusement pas équipés pour ce genre de conditions. En hypothermie, nous rejoignons Sapa afin de profiter d'un ''repos'' de quelques jours. Sapa!! Avant de partir du Québec, cette destination était un point important dans notre voyage. Nous ne voulions absolument pas manquer cette station dans les montagnes. Des rizières en forme de balcons s'observent à partir d'une vue à 360 degrés. Nous y étions! Après 5500 km, nous avons rejoint le gigantesque marché où toutes les tributs des montagnes se rencontrent pour échanger poules, vaches, chiens, légumes et fruits (ici on mange du chien comme du poulet!). De notre côté, nous cherchons plutôt les manteaux chauds et les mitaines! Si le paysage était prometteur, nous sommes déçus par l'endroit. Une température horrible nous garde congelés chaque journée de notre séjour. Mais nous sommes patients, car nous nous préparons pour l'ascension du Faxipan dans quelques jours!

Même si le plus haut sommet d'Indochine n'est pas si élevé comparativement aux Himalayas qui ne sont pas très loin, il s'agit d'une montagne réputée pour être difficile d'accès. Son ascension en 2 jours est peu technique, mais elle exige une bonne forme physique. Pour s'y rendre nous faisons affaire avec un guide qui dit avoir trouvé une troisième personne pour se joindre à l'expédition. Je ne vous expliquerai pas notre surprise en rencontrant cette troisième personne: Jean-Marc de Montréal! Une drôle de coincidence! Pendant la grimpe, nous avons longuement discuté de la réalité des cyclistes vs backpackers lors des longs voyages. A chaque matin, le backpacker doit se demander dans quelle autobus il devrait sauter pour rejoindre une autre destination vacance. Le pays est vite bouclé et la question qui revient de jour en jour est: Où aller après? En vélo, les déplacements sont tellement lents que la question se pose une fois par 2 semaines! Nous avons toujours un objectif en tête cela nous donne une bonne raison de se lever tôt le matin! Les destinations sont seulement un prétexte pour se motiver, mais en vérité, c'est la route qui nous apporte les vrais moments magiques!

Après plusieurs heures de marche et de discussions intéressantes, nous voici donc sur le toit de l'Indochine!