samedi 27 décembre 2008

Thaïlande, la fin d'une aventure...

Quittant Bangkok, la capitale nationale, en la traversant par son centre, nous absorbons les hydrocarbures par grande quantité. Le centre-ville de Bangkok n'est certainement pas un endroit recommandé pour les cyclistes. Le trafic est si intense! Nous nous sommes bien battu pour notre cause! Après 40km de bouchons de circulation, nous voici sortis de la ville. Il nous faudra encore pédaler près de 100km sur de grandes autoroutes comparables à la trans-canadienne. La vitesse des voitures nous donne le sentiment d'être complètement arrêtés.

3 cyclistes. 3 Français. Tour du monde en 1 an. Ils sont fous ces Français! Nous envions rien de leur aventure, car ils ont un agenda plus chargé qu'un entrepreneur chinois. Sans même nous apercevoir de l'autre côté de la rue, ils sont passés, têtes baissées. Nous avons fait demi-tour pour les rattraper!

Nos attentes pour la suite sont bien réduites, car nous savons que la route qui nous sépare du Cambodge est, contrairement à ce qu'on pensait, bien loin de la mer et elle ne présente que bien peu d'attraits. Allons-y! A l'autre bout, des vacances nous attendent! Nous coupons dans les terres pour sortir de l'éternelle autoroute que nous avons sillonnée depuis près d'une semaine maintenant. Pour moi, avoir peu d'attente rime avec beaucoup de surprises. Notre sortie de route nous dirigea vers des terrains agricoles fascinants. La proximité de la mer se fait désormais sentir par la nourriture qui est servie. Désormais, le poulet s'est changé en fruits de mer, à notre grande satisfaction!

La Thaïlande propose plusieurs sites extraordinaires pour les touristes venus passé quelque jours. Parmi ceux-ci, on compte Koh Chang, une petite Ile des plus paradisiaque. Sur cette Ile, plages et montagnes s'affrontent pour former un terrain de jeu exceptionnel, idéal pour des vacances. Nous laissons donc les vélos sur la terre ferme et traversons en bateau pour y passer quelques jours. Enfourchant maintenant une moto, nous nous enfonçons dans une jungle vierge pour y passer une semaine dans une hute près de Long Beach, une plage bien protégée du tourisme sauvage. Treehouse guest house porte bien son nom car les huttes sont dispersés au milieu de la forêt, donnant l'illusion de solitude. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, le Tree House est un endroit très roots. Ici, le toit des huttes est en bananiers et on utilise les plus vieux moustiquaires du monde: les toiles d'araignées! Le soir, couchés dans nos hamacs, il n'est pas rare que des insectes de la taille d'un oiseau viennent nous visiter! Nous avons goûté à plusieurs types d'insectes en Thaïlande, mais jamais je n'aurais croqué dans celles-ci!


La plage est celle d'une carte postale. Ajoutez-y de l'eau, du vent dans les cheveux et le parfum d'une brise marine bien chaude! Lorsque le soleil tombe, nous apercevons le coucher de soleil du haut de notre balcon de notre habitation bien rustique. On démarre ensuite la petite génératrice afin d'alimenter le radio qui nous balance des rythmes reggae. Les voyageurs se rassemblent dans cette ambiance pour une partie de la nuit chaude.


Différentes origines, différentes expériences, mais une même passion: le voyage. Des gens colorés, parfois marginaux, parfois réservés, qui basent leur vie sur une ouverture d'esprit hors du commun. Comme devant une assiette de fruits ou on a hâte de tout goûter, j'avais cette envie d'entendre tous les histoires...

En gros, nous avons fait de belles rencontres, mais l'une d'entre elles m'a particulièrement marqué. La hutte voisine à la nôtre abritait une jeune Hollandais qui voyage plusieurs mois afin de décrire et dessiner les paysages qu'on photographie souvent trop rapidement. Remarquez notre comportement de touriste, lorsque nous passons dans un décor qui nous plaît. L'instant de 2-3 clics de caméra numérique et nous filons vers la prochaine photo. Peut-être que nous, occidentaux, avons intégré la notion ''d'être pressés'' au concept du tourisme? Avons-nous mal compris? Dessiner au lieu de photographier me parrait une idée géniale. Notre voisin artiste le fait avec brio et chaque page tournée dans son livre nous fait vivre des émotions qui seraient difficilement exprimés par une bonne photo. J'ai cette tendance à vouloir tout expérimenter. L'idée me paraît intéressante. Pourquoi ne pas m'initier au dessin? A suivre...

Soirée de Noël que nous passons sur notre île, au bord d'un feu sur notre plage perdue. Soirée exceptionnelle passée bonne compagnie. Guitares, djembes et didgeridoos s'animent devant les flammes! Tout le monde participe!

Le retour de Koh Chang se fait sans grande motivation. C'est avec une mini gueule de bois que nous retournons, en bateau, à Trat, où nous avons laissé nos vélos. De retour sur la route... dans 2 jours nous serons au Cambodge, nos visas thaïlandais étant expirés.

Fin de la Thaïlande, voici les détails techniques (pour les ingénieurs - salut Denis!) du séjour :

Nb jours: 31
Nb jours roulés: 19

distance parcourue: 1450 km

km/jour: 47 km / jour roulés: 76

1 chute de Pierre / 2 chutes de Geneviève

0 crevaison
Bris de la chaîne de Pierre
Frein de Pierre collé - (je suis gentleman)
Pédale de Pierre qui grince

Nuits camping / chez l'habitant: 13
Nuits hotel/auberge/guest house/hute: 17
Nuits a dormir dans un bordel : 0

Douleurs chroniques:
Petits doigts de Pierre
Estomac de Geneviève

Eau bue : 150 litres
Eau suée: 150 litres

Nombre de douches: on économise l'eau!

vendredi 26 décembre 2008

Bangkok

Au réveil, je me sentais très fébrile... nous allions traversé Bangkok en vélo et aller trouver un petit endroit sympatique, profiter de la capitale, voir Gilles-Phillipe et aussi se reposer le corps. Avec plusieurs choix d'autoroutes pour s'introduire dans la grande ville, nous nous sommes égaré un peu! Nous avons tout de même réussit à improviser un trajet! Nous avons roulé sur des autoroutes à 6 voix, traversant ponts et échangeurs. Nous sommes maintenant des professionels!

Enfin, nous sommes près de la destination finale, Khao San, dans le cartier Bang Lamp Phu, le coin très touristique de Bangkok. Dans les guides de voyages, on décrit l'endroit comme un arrêt pour la majorité des backpackers. Nous tournons sur cette rue. Impossible de la parcourrir en vélo, car il y a trop de gens! Trop de touristes! En marchant avec nos vélos, nous croisons un deux autres Français, frère et soeur; Sébastien et Charlotte, arrivant du Cambodge à vélo. Nous sympatisons un peu sur le coin de la rue, attirant le regard des curieux. En nous installant à la même auberge que ces deux nouveaux amis, nous venions certainement de nous trouver deux compagnons pour attaquer l'apéro le lendemain! Sawadee guest house, des petites dames très sympathiques et, içi, nous pouvons enfin parler anglais! Flânage dans les rues touristiques, on boit quelques bières et pour le première fois depuis notre arrivée on se fait achaller pour acheter des trucs inutiles! Nous sommes maintenant en terrain ultra touristique!

Nous avons visité le plus gros marché de Bangkok, le week-end market. Impossible de ne pas se perdre et impossible de trouver ce que tu cherches vraiment. Il y a tout, mais rien en même temps!!! Problème pour Pierre et moi, difficile de trouver des vêtements, car nous ne sommes pas la grandeur "normale"des Thaïs. Nous avons aussi visité le China town avec un tuk tuk, petit taxi à trois roues. Deal: le transport est gratuit. Il faut seulement s'arrêter dans des boutiques touristiques et faire semblant d'être intéressé par la marchandise. En échange, le taxi reçoit des coupons échangeables par de l'essence. Premier arrêt: un tailleur de vestons. Nous rentrons dans la boutique et jouons la comédie. Il y a un moment ou je croyais que Pierre voulait en vraiment un complet... bon comédien!

Apéro avec Sébastien et Charlotte, la bière coule à flot et elle coute presque rien! Serge, un loufoque gaillard, se joint à nous. La soirée se réchauffe tranquilement jusqu'à 10h, ou nous nous faisons mettre à la porte de l'appartement ou nous achetions nos consommations. Il y a un petit stand de soupe ou le petit monsieur travaille depuis 40 ans en face. Il est renommé pour faire une des meilleures soupes de Bangkok. Vers minuit, le cuisinier annonce qu'il paye sa tournée. Il sert du whisky à tout le monde, soit environ 6-7 personnes. Il continue a travailler juqu'au petite heure du matin et on a bien picolé avec lui. Après quatre bouteilles de whisky, plusieurs soupes et des chips au sushis, nous voilà bien satisfaits!


Rencontre de Gilles-Phillipe. Nous étions supossé l'appeler vers la fin de l'après-midi. Pierre et moi avons plutôt décidés de se rendre à son hôtel pour lui faire une surprise. En marchant sur la rue, quelqu'un nous appel: Gilles-Phillipe! On a passé une belle soirée avec lui! Nous sommes maintenant au courant des nouvelles du Québec et du Canada, car Gilles est toujours à l'affût des nouvelles, n'importe ou il est dans le monde. Ce fût plaisant de le rencontrer puisqu' il est maintenant bon connaisseur de l'Asie. Il nous a bien informé et conseillé sur plusieurs sujets. On se sentait presque au Québec avec lui :) Sa rencontre fut brève puisqu'il reprenait un avion le lendemain matin.

Nous avons beaucoup marché dans la ville. On ne voulait surtout pas utilisé nos vélos! Repos complet pour le derrière! On a essayé tous les différents moyen de transport à Bangkok. Ainsi, nous avons essayé le bateau qui fonctionne comme les autobus chez nous, mais avec des arrêts sur le bord de la rivière qui traverse la ville. Le skytrain, lui, ne cadre pas avec le reste de la ville. Très propre et luxueux, avec l'air climatisé! Toutefois, il est difficile de comprendre le montant à payer pour voyage. L'agent de sécuté nous a arrêtés 2 fois pour nous faire payer une amende et pouvoir enfin sortir à destination! Ensuite, taxi, tuk tuk et boîte de pick-up. Tous très différents les un les autres, mais le bateau était très agréable! Tranquillement, nous avons planifié notre départ de Bangkok le lundi 15 Décembre, car nous voulons aller passer noël sur une petite île, koh Chang, près du Cambodge.


1000 km déjà!

Hé oui! On a beaucoup pédalé! Nous avions un objectif: rejoindre Bangkok avant le 13 décembre afin de rencontrer notre ami Gilles-Phillipe de passage pour son travail. Nous l'avions ratté une première fois lorsque notre point de départ avait changé pour Chiang Mai.


Je veux vous faire part de notre petite vie de cyclise en Tailande. Chaque matin, le levé est relativement tôt... je dirais même très tôt, car les coqs sont bien sonores! S'ils sont sacrés en Chine, içi, ils nous ont plutôt fait sacrer! Sinon, dans les petits villages, un haut-parleur hurle les spéciaux du jour à 5h du matin et ensuite à chaque heure. Les Thaïlandais sont donc très matinals! La petite routine s'installe tranquilement. On range la tente, on remet les mêmes vêtements de vélo toujours très propre et on replie bagages! On commence à être ordonné. Avec 10 sacoches, la patience devient un atout lorsqu'il faut chercher la crème solaire ou les fourchettes. On devient meilleurs de jours en jours. Notez aussi que nous sommes de plus en plus léger, car nous avons la fâcheuse habitude de tout perdre! Heureusement, nous perdons seulement du matériel, qui se remplace bien. Notre moral et notre motivation restent!


Nos déjeuners varient beaucoup. Pain avec de la confiture, si nous avons fait les courses la journée précedente. Sinon, un déjeuner typique de riz et d'épices! C'est exactement la même chose pour les trois repas: riz, viande ou légumes. Parfois c'est difficile pour la digestion avant de commencer une journée de vélo! Notre dîner est toujours parmis les locaux. Il s'agit d'une occasion, pour nous, de parfaire notre Thaï. Je dois avoué que Pierre se débroulle plutôt bien! On mange généralement bien, mais nos repas varient beaucoup selon ce que commandent les gens devant nous. Souvent on choisi le ''same same'' :)


Dans le Nord de la Thaïlande, on pouvait se permettre de rouler sur l'heure du midi, car la chaleur n'étais pas trop étouffante. Maintenant, plus on descend vers le sud de la Thailande, plus l'heure de la sieste s'étire! Impossible de rouler entre 12h00 et 14h30... on brûle! Pierre commence à se faire passer pour un locale avec ses bras noirs. Moi, je joue entre le rouge et le brun pâle! Notre vitesse de croisière est très variable selon la période de la journée et des montagnes. 20Km/h est généralement notre moyenne. Je suis celle qui gère la cadance :) En fin de journées, la vitesse augmente souvent avec la hâte d'arriver. Le Nord se caractérisait par des merveilleux paysages et des montagnes. Notre approche de Bangkok se fait en douceur sur 500km d'autoroutes. Augmentation du trafic, paysages plus monotones, nous avons hâte d'arriver! Toutefois, les accotements des routes de Thaïlande offrent suffisamment d'espace pour mobilettes et cyclistes.

Je dois avouer que nous avons eu mal au corps! Les douleurs variaient selon la distance parcourue; particulièrement pour moi. Mollet crampé, irritation des fesses, estomac qui refuse la nourriture locale, rouler tous les jours n'a rien à voir avec rouler pour aller au boulot! Pierre, pour sa part, a pris un énorme coup de chaleur et ses deux petits doigt sont engourdies depuis le début du voyage. Nous sommes des très bons partenaires de voyage et pour tout ceux qui s'inquiètent, Pierre prend bien soin de moi:) Nous avons fait 1000km en 11 jours... sans trop de repos. Maintenant, on va se la couler douce à Bangkok. Repos bien merité!


jeudi 18 décembre 2008

Fête au village

La nuit dernière fût bonne pour nos corps fatigués. Une nuit à l'hôtel signifie, pour nous, douche, lessive, recharge des piles et choix du repas! Nous avons fixé le seuil de tolérance à trois nuits dans la nature, hors de tout confort. Nous avions atteint la limite!

Tout frais, tout neuf, nous étions prêt pour d,autres aventures!
- Geneviève, ouvre bien les yeux et les oreilles!
Sur notre carte, pas de villes en vue, donc pas d'hôtel non plus. Ça s'annonce bien!

Le soleil se couche sur Khnau Woralaksaburi, ville qui aura probablement connu son nombre maximum de touristes cette année, soit 2! Dans ce genre d'endroit, il faut user de débrouillardise pour manger, dormir et combler tout autre besoin! Nous voilà donc installés à l'intersection principale du village comme deux squeegees. Nous offrons des sourires à quiconque voudra nous héberger pour la nuit! Faire de l'auto-stop peut parfois donner un sentiment étrange. Demander un lit aux voitures qui passent donne le même feeling, mais amplifié par dis! Peu importe, le timing n'était pas bon, nous essuyons que des refus. Nous continuons donc notre route.

... Quand soudain une voiture insiste bien fort sur le klaxon. Elle fait demi-tour pour nous rejoindre. Deux jeunes femmes se dirigent vers nous pour nous inviter. Victoire! Nous les suivons; eux en voiture, nous en vélos, jusqu'à une école privée qui est aussi leur maison. Nous rencontrons toute la famille: le grand-père, souriant malgré le peu de dents qui lui reste, est manager de l'école. Le père, plutôt effacé, est le directeur. La femme, très intéressée par Geneviève est enseignante tandis que les oncles sont désignés concierges. Toute la famille vit dans cette petite école qu'ils nous décrivent avec fierté. Ici encore, l'anglais est presque inutile, mais nous maîtrisons maintenant mieux le langage des signes!

D'après ce que nous comprenons, il se passe quelque chose de spécial au village. Nous voulons voir! Nous sautons dans la boîte du pick-up accompagné du reste de la famille. Nous roulon dans la nuit poussiéreuse et humide, cheveux au vent. Sentiment de liberté. La jeune fille de la famille conduit devant.

Une fête foraine organisée par les chinois de la province. Dans le stationnement, une vingtaine de voiture modifiées crachent du hip hop thaïlandais audible à 10 km à la ronde. Autour, des jeunes, casquettes sur le côté et lunettes de soleil en pleine nuit, sont hypnotisés par une fille presque nue qui danse sur le capot d'une voiture à néons. Allons voir plus loin...

Trois scènes qui se font face sur lesquels jouent 3 styles de musique différents: traditionnel, rock et dance. Au centre de la fête, c'est la cacophonie la plus totale. Accompagnés par les voitures modifiées, les 3 scènes font un vacarmes qui ressemble à celui d'une scie à chaîne. Personne ne semble s'en plaindre. Nous nous dirigeons vers les tables de jeux et nous installons pour une partie de bingo thaï! Si le jeu parait simple à la base, je vous jure qu'en Thaï c'est bien différent. Nos chances de gagner sont bien minimes, car nous comprenons seulement 2 chiffre sur 3! Mais bon, nous sommes bon perdants et je suis allé me défoulé en lançant des fléchettes sur des ballons. Ici, les ballons sont gonflés à la bouche par des gens et remplacés à la main. Un dur métier... dangereux!

Pendant que les filles vont danser, nous nous installons entre hommes pour vider quelques Leo et manger des insectes. Il en fallait peu. L'oncle supporte mal l'alcool. Il me radote vite ses histoires de gars saoul:
-You strong. You wife beautiful. You very happy. She angel...
Histoires qu'il me fait tourner en boucle jusqu'à la fin de la soirée. Soirée termniée lorsque les filles se sont rendent compte de l'état avancé de l'oncle...

Avant de partir, la famille nous offre de passer quelques jours à l'école, question de donner quelques cours d'Anglais. Mais il faut rouler... Gilles-Philippe nous attend à Bangkok!

samedi 13 décembre 2008

L'homme occido-oriental

Nous roulions déjà depuis quelques jours. La distance qui nous sépare de Bangkok est maintenant divisée par deux! Le corps est fatigué, mais le moral va bien. Les montagnes du nord sont désormais passées derrière nous, sans même qu'on ait pu leur faire nos adieux. Nous connaissons très mal le terrain ou nous roulons, car nous possédons seulement une carte bien approximative des autoroutes de la Thaïlande. Prochain arrêt... Sukhotai. Selon notre Lonely Planet, nous pourrons observer, dans cette grande ville, touristes à l'état sauvage et magasins spécialisés dans les trucs inutiles. 10km à faire et nous y serons!

Un Allemand en vélo nous dépasse à grande vitesse et nous indique de nous arrêter. Nous obéissons. Le type nous invite à une table tout en plongeant sa main dans un bassin d'eau d'un petit stand de bouffe en bordure de route. Se servir soi-même sans demander, quel comportement étrange!


- Do you live here? nous demandons...
- Noo... but I have friends everywhere in Thailand!
- Ok, you help yourself anywhere on the streets?
- Yeah, Thailand is no problem!
Nous sommes visiblement peu convaincus. Il ajoute alors...
- White people think too much...

Il continue ensuite son discours en Thai, langue que nous comprenons que très peu. De retour à l'anglais, sur de grands classiques de vantardise asiatique:
- I know everything about Buddhism...
- I know everything about Thailand...
- I know every road of Thailand...
- The nicest roads you cannot go...
Aux USA, il existe un qualificatif pour ce genre de personne : Wanker.

Il nous invite à dormir à chez lui, ''in the nicest thai house of the nicest thai village''. Geneviève ne semble pas super enjouée de l'offre. Surtout que cela fait plusieurs nuits que nous dormons dans notre tente et que la douche devient plus que nécessaire. Avons-nous déjà tourné le dos à une aventure potentielle? Détour vers le village!


Nous réalisons vite que le ''chez-lui'' dont il parlait était en fait un ''chez-un-ami'' ou il s'était imposé en payant son logement à coup de bouteilles de Leo, bière local. L'alcool fait son effet et son monologue passe à un nouveau sonore qui laisse peu de place à l'échange.

- I'm a very good guitar player... but I don't play on sundays...
... yeah right!!
- I only go with local people
... qu'est-ce que tu fais avec nous alors?
- I ...
... on va se coucher bientôt?


Tout à coup, Geneviève n'en peu plus, il faut aller dormir et partir demain au plus vite. Je suis d'accord, mais son discours plein de contradictions m'amusait. J'ai particulièrement aimé le passage ou il m'assurait que le Dalaï Lama n'était pas bouddhiste!

Il passe 2 jours à nous suivre. Le type ne fait pas peur, il fait pitié! Il faut se sauver... La solution? Trouver un endroit ou il faut payer des frais d'entrée. Nous voilà donc en route vers les ruines de Sukhotai. Deux vélos retrouvent leur liberté!

dimanche 7 décembre 2008

Nam-Tôk

2ieme jour de vélo.

Nous roulons maintenant vers Ban Hong sur une route qui traverse villages, montagnes et 7-Eleven! Chaque village héberge maintenant un de ces dépanneurs américains. Chacun de ces dépanneurs parvient à tuer tous les restaurants et stands familiaux des environs. Bravo!

En progressant vers Ban Hong, les gens s'avancent dans la rue pour nous lancer des HELLO et des SAWA DIII KAAAA ( bonjour en thai). Les voitures, plus sonores, nous signent du Klaxon. Les gens nous encouragent et nous donnent notre petite heure de gloire :)

Nous avons quelque kilomètres de roulés lorsque nous croisons une indication qui nous fera modifier nos plan, encore une fois! NAM-TôK, nous indiquent la direction des chûtes...Nous bifurquons et changeons pour une route TRES secondaire. Nous nous arrêtons pour demander si les chûtes sont à une distance raisonable. C'est maintenant tout le village qui nous suit en riant et en nous indiquant que c'est impossible à vélo. Nous continuons... Un homme en moto nous dessine l'inclinaison qui nous attend: un mur. Il nous décrit ensuite la longueur de la montée: 8km. Nous voilà motivés! Nous allons donc dormir au pied de cette butte et entreprendre son ascension à vélo, sans nos sacs au levé du soleil, le lendemain. Par le fait même, nous organisons notre première nuit de camping dans la jungle. La beauté du site est exagérée. Nous dormons sous une végétation dense, nourrie par l'humidité qui est si intense qu'elle est visible. Une rivière nous fourni en eau, tandis que les arbres au dessus de notre tente nous donnent bananes et pamplemousses. Nous pourrions y vivre des années, malgré la distance qui nous sépare de toutes traces humaines.

Au réveil, nous commencons l'ascention, poussant nos vélos sur cette face de singe. La pente est si abrupte que, jamais, nous pouvons enfourcher nos vélos. Le sentier en terre rouge nous colore la figure de la même couleur. Atteindre ces chûtes en vélo relève du défi! Je dirais même d'un véritable écho-challenge. Il faut grimper, marcher, pédaler et je m'attends à ce que bientôt, nous aillions à nager! Après quelques heures d'efforts, nous atteignons le sommet et le sentier continue en descente vers une autre vallée, mais toujours pas de signe de la chûte. Geneviève en a assez. Elle décide de rebrousser chemin...je pars donc seul en descente sur l'autre versant avec la mission de prendre quelques photos.


Me voici donc au bout du sentier, dans ce village perdu de 3 maisons, il n'y a plus de chemin et pas plus de chûtes.

Namtôk? Namtôk? Une famille vient à ma rencontre et nous échangons quelques sourires. Dans ces montagnes de la Thailande, il n'avais visiblement jamais vu d'occidentaux. Mission échouée... Demi-tour.

De retour à la tente, mes roues veulent fondrent sous mes freins. La suite nous fera découvrir ou se cache cette cascade tant cherchée! Incroyable! Elle était située à 200 mètrs de notre campement! 5 minutes à pied! Pas de montagne à monter! Le débit affaiblie de la rivière en cette saison sèche transformait le torrent en de minuscule filets d'eau. A peine assez pour s'y baigner! Jamais un humain n'aura fait autant d'efforts pour un tel attrait!

Cette aventure nous a fait rire un bon moment sur le chemin du retour. Et le camping dans cet oasis valait certainement le détour!

30 Novembre 2008

Cette date restera marquée dans notre mémoire. Il s'agit de la première journée ou Geneviève et moi avons enfourché nos vélos chargés et emprunté la route. Je le sais, il s'agit probablement d'une révolution dans notre façon de voyage et de découvrir un pays.

Malgré des maux de tête intenses, nous sortons de Chiang Mai sans trop de difficultés. Nous découvrons alors un pays agricole parsemé de petites cabanes en bois rougeâtre. Sur ces routes, de gigantesques arbres font office de garde-fous. Les chauffeurs ivres n'ont qu'à bien se tenir!

Nous roulons donc vers le Sud sans trop de plan précis. Nous apprenons à conduire nos bécanes qui font maintenant le poid d'une moto. Les premiers coups de pédales font osciller notre guidon et nous font presque visiter les fossés! Nous nous demandons comment nous pourrons tenir ce rodéo aussi longtemps. Même après quelques heures, nos bêtes ne semblent pas se laisser contrôler comme on le voudrait.

65 km au compteur, nous appercevons une affiche qui indique l'entrée d'une caverne sur notre gauche. Combien loin? Pas indiqué...
- On d'y va?
- Ben kin!

Nous pédalons maintenant au pied d'une impressionnante montagne sans jamais penser que nous allions avoir à la monter. Deux baba bobo (fous en Thai)! Tandis que le soleil descendait bien bas, nous étions en route vers le sommet. Nous nous enfonçons alors dans une jungle épaisse qui tapisse les 15 km de montée et nous croisons que 2 cabanes! Notre première journée de vélo sera probablement couronnée d'une première nuit de camping, nous le savions. A cette heure, il était peut probable que nous puissions visiter la caverne. Peu importe, nous irons demain! A 7 km/h la route semble sétirer à l'infinie et nous n'avons toujours pas de trace de cette maudite caverne!

Fin de la route... et un sentier étroit et sombre qui se dessine dans la forêt tropicale. Nous l'attaquerons demain! Le temps de se féliciter de notre première journée, 4 chiots viennent à notre rencontre, suivis de leur maître. L'homme s'avance, bambou bourré de tabac au bec, et nous offre à dormir. C'est ce que nous comprenons lorsqu'il couche ses deux mains sur sa joue. Yé!
Nous faisons la connaissance de ce solitaire des montagnes qui nous allume un feu et nous offre à manger. Nous entammons ensuite une longue conversation en Thai. Résumé de la conversation après 1 heure: Nous venons du Canada et nous aimons les bananes! Ici, l'anglais ne mène nul part et chaque explication ressemble à une partie de Cranium ou il faut utiliser le mime.


Nous dormons ensuite sur des feuilles de bananiers recouvertes d'un toit formé par des feuilles séchées. En Thailande, les feuilles de certains arbres sont tellement grosses qu'elles font un vacarme quand elles tombent au sol. Notre nuit dans la montagne fût froide et humide. Tandis que la nuit nous glace le sang. Le jour nous offre des 35 degrés à l'ombre. Je dois avouer que ces écarts de température mettent à rude épreuve le thermostat interne de Geneviève!

Le lendemain, nous avons visité la fameuse caverne prenant pour guide le plus courrageux des 4 chiots. Après 15 minutes dans les profondeurs, le chien se met à avoir peur! Après 30 minutes, Geneviève commence à avoir peur. Après 45 minutes, tout le monde a la chienne (surtout le chien!!) et nous rebroussons chemin!

vendredi 5 décembre 2008

Bienvenue en Thaïlande!

Mesdames, messieurs, nous voici en Thaïlande!
Après 5 jours de transport éprouvants, nous sommes enfin dans le bon pays! Ok, je l'avoue, nous ne sommes pas exactement dans la bonne ville, mais cela nous importe peu. Nous mesurerons la distance qui nous sépare de Bangkok à la mesure de nos roues (2m). Nous prévoyons compléter ces 1000 km en 2 semaines.


Nouveau point de départ: Chiang Mai. Cité qui se décrit bien en un mot: touristique. Au centre de la ville, 9 bâtiments sur 10 sont destinés à servir les voyageurs en quête d'aventures, de massages, de pizzas et même de sex... Les Phalangs (étrangers), passent par centaine dans les rues en exposant des vêtement très à la mode. Dans cette ville, le touriste qui se respecte, doit arborer ses plus beaux habits de hippy.

Gen et moi sommes sur la même longueur d'onde; il faut sortir des sentiers battus. Nous laissons donc tomber le Lonely Planet et nous nous dirigeons vers des auberges de fonds de ruelles. Draps bien agencés avec les murs jaunis, douches froides et toilettes puantes sont au rendez-vous. Nous sommes heureux! D'autant plus que grâce à ces trous à rats, nous économisons près de 1$ la nuit chaque; une aubaine quoi! :)

Nous passons donc près de 2 jours a visiter les temples et à entrer chez certaines familles pour y découvrir leurs talents culinaires. Assis dans leur salon, nous dégustons un sauté de légumes et un riz frit au curry digne d'un grand restaurant. Les gens nous regarde manger et sont fiers de nous voire nous régaler. Hors des sentiers battus, la barrière de la langue est haute mais notre pouce en l'air pour décrire notre appréciation semble se faire comprendre et se traduit par de grands sourires.


Après 2 jours dans cette ville, l'heure sonne pour nous. Il est grand temps de prendre la route! Pour célébrer notre départ, nous convenons qu'il est de mise d'aller remplir et vider quelques verres de Chang, cette bière locale... Soirée mémorable sur le toit d'un édifice. Pour atteindre ce bar, il faut grimper échelles et escaliers, traverser tunnels et passerelles sombres. Une fois rendu, nous pouvons apercevoir les montagnes qui nous entourent.
-LES MONTAGNES!
Nous l'avons crié au même moment.

Une Chang, deux Chang, trois Chang, nous étions K.O. La bière nous donna une solide gueule de bois au réveil, avant de prendre la route avec nos vélos déjà assemblés.

PS: Geneviève, ou sont les Tylenols?!

mardi 2 décembre 2008

L'aventure commence!!!

Nous sommes assis, tous les deux, dans l'avion avec le sourire accroché aux lèvres. Adieu notre vie du Québec, nous amorçons notre voyage a vélo en Asie. Une fois dans l'avion nous apprenons qu'a note deuxième escale, il y aura un arrêt en ALASKA pour couper les 20h de vol. Est-ce que nous auront la chance de voir le Mont Mckenley? Alors, suite a un petit vol de 1h30 Pour New-York, nous avons 3h d'attendre a l'aéroport avant d'entreprendre notre vol pour Taiwan. Dans la file pour prendre nos billets d'embarquement, nous réalisons que nous avons perdu nos 2 cartes de l'Asie, spécialement commandées des États-Unis et plastifiées par Nicole, la mère de Pierre.




Nous imaginons qu'elles ont du glisser de notre sacoche lors de notre course vers le transfert. Nous tenons absolument a nos cartes. Pierre retourne donc faire le trajet inverse pour les retracer. Il aborde tout le monde, des concierges au gérant de Américain Airline. Il va même jusqu'a regarder dans tous les wagons du "airtrain". Malheureusement, nous devons nous rendre a l'évidence...nous avons perdu nos cartes de vélo!

Pendant les recherches de Pierre, je vais m'obstiner avec les hauts dirigeants de China Airlines sur les coûts supplémentaires payés pour les vélos. Après de longues discussions avec le gérant, il fait sortir une des boîtes de la soute a bagages..."OVERSIZE". Nous sommes déçus. Le gérant décide, en échange, de nous donner des bonnes places pour le vol de 20h car ils nous trouvaient "courageux" et était impressionné par notre plan de voyage. Affamé, nous embarquons dans un avion a 2 étages et attendons le repas qui ne vient jamais...tout le monde dort! De plus, les télévisions sont fermées car nous étions sur un vol de nuit... une nuit de 20h c'est long! Heureusement que nous avons dormi quelques heures durant les 2 vols.

Nous atterrissons dans la nuit en Alaska. Anchorage; ville enneigée au milieu du désert artique. Le nuit tombée, nous avons pu apercevoir et ressentir l'isolement de cette destination. Nous étions maintenant en retard de quelques heures. Nous commencons a nous inquiété de rater notre transfert entre Taiwan et Bangkok. C'est alors qu'on apprend que l'aéroport de Bangkok est fermé et que nous allons séjourner a Taiwan en attendant le réouverture de celle-ci. Hôtel et buffet payés, on s'en pleint pas trop:) Nous avons repris nos heures de sommeil manqués et visité quelques monastères remarquables par leur grandeur.

Ainsi, nous avons fait la connaissance de Pierre et Diane, un couple québécois qui voyage en Asie depuis 1982. Ces voyageurs d'un certain âge, adeptes de la simplicité volontaire, vivent avec un budget limité impressionnant. Pierre, vrai connaisseur de l'Asie, nous décrit le continent avec un flot de mots interminable. A l'hôtel, nous avons aussi rencontré Étienne de Montréal qui venait en Asie pour 2 mois. Il en n'était pas a première visite en Asie, car il avait pris la "fâcheuse habitude" de s'offrir 6 mois de vacances chaque 2 ans. Étienne est un homme qui vit a 100%, il ne rate aucune opportunité de profiter du night life, même avec un énorme décalage horaire!

Donc, après une journée complète et une nuit en Taiwan, on nous informe que le vol 833 pour Bangkok est détournée vers Chiang Mai, en Thailand. Située a 900km de Bangkok, Chiang Mai sera donc le nouveau point de départ de notre long périple!

Sans Domicile Fixe

''ClaaaCKK'' Le bruit de la porte de mon appartement qui se referme derrière moi me donne des frissons dans le dos. A ce moment précis, je me retrouve sans addresse. Le début de la vie de routard, teintée d'un étrange sentiment d'insécurité et de liberté. Pour le moment, je ne saurais dire quel sentiment est le plus fort. Marchant dans les rues de Québec pour un dernière fois, mon IPod passe des chansons qui soufflent des réponses a certaines de mes questions.

- ...I Think I'm just happy... - Nirvana.

Quelque fois, j'imagine une complicité entre moi et mon lecteur mp3! Parfois, on se comprend!
Et le 25 Novembre arrive enfin. - Bonne Fête Annie!! - Nous voila a l'aéroport avec nos 225 lbs de bagages. Certains cyclistes anglophones nous avaient prévenus: voyager en avion avec des vélos ''is a real pain in the ass''. Notre expérience fût toute différente. En enregistrant le tout au comptoir d'Americain Arilines, tout se passe bien pour nos fesses, mais c'est le porte-feuilles qui écoppe! Il nous coûtera vraisemblablement le prix d'un vélo neuf pour voler avec nos montures! Geneviève convient qu'il faut lâcher prise, mais je grince quand même des dents puisqu'on devait, normalement, transporter nos vélos gratuitement.


Les roues de l'avion quittent le sol enneigé du Québec. Vous allez nous manquer! Nos péripéties ne font que commencer!