mardi 29 décembre 2009

Annapurna

Lorsque les roues de l’avion touchèrent le sol gelé du Népal, je repassais, dans ma tête, les images l’aéroport de Katmandu que j’ai visité il y a 4 ans à l’occasion d’un voyage au sous-continent asiatique. Les parfums pénétrants qui se dissipaient rappelaient la proximité de l’Inde. Seulement l’air froid qui gonflait nos poumons nous rappelait que nous étions au milieu des montagnes. Quelle sensation étrange de sentir l’air froid dans ses poumons  pour une première fois depuis près de deux ans! Des femmes en saris aux couleurs écarlates erraient dans les longs couloirs bruns en se trainant les pieds sur les tuiles jaunis et crasseuses du plancher de l’aéroport. Le terminal n’avait pas besoin d’être agrémenté de mille parures. Aussitôt à l’extérieur, le visiteur découvrait la beauté extrême de l’endroit. L’accueil froid à saveur commerciale des douaniers s’est vite fait oublier devant la splendeur des Himalaya!


Après une longue escapade sur la côte Est de la Chine, nous étions de retour dans un pays pauvre où le quoditien consiste à prolongé la survie des gens. Pour nous, s'intégrer à cet environnement ne relevait plus de l’obstacle, mais d’un plaisir certain. C’est connu, la pauvreté favorise le partage rigoureux. Nous voyageons pour partager. Nous trouvions donc notre place au Népal. Il y avait tant de choses à apprendre ici.

Mon dernier passage au Népal m’avait émerveillé. J’avais laissé derrière un précieux ami Népalais et des souvenirs d’un périple extraordinaire dans la région de l’Everest. En tirant Geneviève par la manche, je l’entraînai au milieu du Thamel, quartier animé qui est un camp de base pour tous les montagnards du monde. Tous les personnages légendaires qui ont gravi l’Everest y ont passé! On y retrouvait, comme il y a 4 ans, des boutiques désasorties, guest houses miteux, bars bruyants et vendeurs de marijuana omniprésents. Comme si Katmandu était fixé dans le temps, il n’était pas rare de tomber, au tournant d’une ruelle, un vieux hippy issu des années 70. Seulement, aujourd’hui, un couvre-feu contrôlait la ville afin d’éteindre toute tentative de regroupement qui serait un peu trop manifeste. Alors que nous fréquentions un de ces bars et que nous discution tranquillement de notre expédition à venir dans les Annapurna, la musique s'interrompue et les lumières se tamisèrent pour laisser la place aux chandelles. On tira les rideaux opaques sur toutes les fenêtres et on cadenassa la porte d’entrée. A partir de minuit, il n’était plus question de se trouver à l’extérieur. Le Népal avait bien évolué nous disait-t-on! Ah?

Peu de temps après notre arrivée, nous avons attaqué le long circuit tracé sur la circonférence de l’Annapurna. Nous avons d’abord emprunté un sentier raviné en bordure d’une rivière afin de progresser dans une vallée qui nous mènerait à 5500 mètre d’altitude. Une marche de 150 km parmi les paysages les plus grandioses de la planète; deux semaines de trek dans une nature intouchée sur un fond de carte postal. Il s’agit d’un véritable pèlerinage au cœur d’un univers abandonné par la civilisation. Geneviève trippait à fond… moi pareil! Autrefois, le circuit était considéré comme la randonnée #1 au monde. Aujourd’hui le sentier a perdu un peu de son charme, car on y conduit des 4X4 sur une partie importante de sa longueur.

Tandis que nos muscles s’adaptaient tranquillement à la marche en montagne, notre sang se s'enrichissait en globules rouges – altitude oblige. C’est avec la barbe hirsute et gelée que je finissais dorénavant mes journées de marche. Nos corps étaient un peu endoloris, mais la fatigue se faisait oublier par la sensation de liberté qui dominait! Même si le corps humain n’est pas conçu pour être confortable dans ces conditions hostiles, celui-ci à une capacité d’adaptation incroyable. Il suffit de sortir de sa zone de confort pour que des miracles de produisent! En raison de l’altitude, le visage de Geneviève était boursouflé et je ressemblais à un ivrogne à la sortie d’un bar; deux pas devant, un pas derrière! Après une longue nuit étoilée à marcher serainement sur un plateau de 5500 mètres, nous entamions une descente vers une vallée verdoyante qui promettait de nouveaux paysages exaltants. La beauté des lieux était si pénétrante qu'elle était capable de me donner un frisson de 90 minutes non-stop. Adossé à un rocher, fier au milieu des sommets de plus de 8000 mètres, je ne pouvais m’expliquer comment, avec si peu de moyens, on peu parvenir à un tel paradis.

Pendant deux semaines, nous n’avons donc pas manqué un levé et un couché de soleil! A coup de longues journées à porter nos sacs à dos, nous étions transformés en de véritables maigrichons obsédés pour la bouffe. La quantité de nourriture que nous mangions le soir faisait toujours sourire les Népalais qui nous la servaient. Ils avaient rarement vu cela dans leur village! Le dhal bat, plat typique népalais, était servi à volonté sur des piles de riz. Nous étions rassasiés seulement après trois ou quatre assiettes! Cela devenait gênant lorsqu’on mangeait en présence d’autres voyageurs!

Nous avons finalement bouclé le circuit dans un temps record de 13 jours! Si le sentier était d’une splendeur parfaite, nous avons découvert que sa difficulté était plutôt légère. Le tour de l’Annupurna est effectivement accessible à toute personne en santé! La seule façon de composer avec l’altitude est de prendre son temps. Pour gravir de hautes montagnes, il faut du temps. Ça adonnait juste bien, c’est essentiellement ce que nous avions…. du temps!

dimanche 22 novembre 2009

Ligne d'arrivée

La fin de la route ressemblait à un rêve. A l’approche de Hong Kong, tout ce qu’un cycliste pouvait espérer d’un paysage, le décor nous l’offrait. Malgré cette vie de pauvreté et de simplicité volontaire, nous ne manquions de rien. Depuis longtemps, nos cerveaux étaient dépendants à la dose journalière d’endorphine que nous leur fournissions. Pas de problème, l’activité physique fera toujours partie de notre quotidien. Pour les non-initiés, cette drogue naturelle est produite par l’hypophyse après un effort physique intense, une excitation ou par la nourriture épicée. Lorsque l’endorphine est produite, il en résulte une sensation formidable de bien-être. Ils avaient raison, la meilleure source de bonheur se trouve en nous. Laissez tomber le chocolat, venez faire du vélo avec nous !

Certains signes ne mentent pas. Le retour à la maison était éminent et il en était mieux ainsi. Depuis onze mois, nous avions fait un voyage risqué, mais sans accrochage et sans ennui majeur. Cela relevait du miracle compte tenu des habitudes de conduites asiatiques. Quelques kilomètres avant d’arriver à Hong Kong, une dame sur sa motocyclette s’est engagée sans regarder sur la route où nous roulions, frappant violemment Geneviève de côté. En se retournant pour regarder l’étendue des dégâts, notre maladroite avait oublié d’immobiliser sa moto et elle est venu me heurté, moi qui roulait un peu plus loin devant. Heureusement, cette démonstration de pilotage causa seulement quelques égratignures et un poignet foulé. Pour quelques jours, Geneviève dut conduire sa bécane d’une seule main ! Comme on dit : plus de peurs que de mal.

Tandis que notre dernier jour de vélo approchait, nos montures se transformaient graduellement en pièces de ferraille rouillée. Après 15 000 km, Geneviève roulait sur des roues de plus en plus tordues. Sur les 27 vitesses que mon vélo avait au départ, seulement quatre ou cinq fonctionnaient encore. Nous pouvions toujours avancer, c’était l’important. Il ne restait plus que quatre kilomètres à faire pour atteindre la destination ultime de notre voyage quand Geneviève a entendu le bruit caractéristique d’un rayon de roue qui se brise. Rien de problématique, nous avions déjà réparé une dizaine de rayons auparavant. C’est en se penchant plus près sur le problème que nous avons réalisé que ce n’était pas un rayon qui avait brisé, mais le moyeu de la roue qui était littéralement fendu. Le genre de problème majeur qui nous aurait retenus plusieurs semaines afin de commander une nouvelle pièce. Ouf ! Quelle chance ! Après 300 jours de vélo et 15 081 km, le bris mécanique était survenu la toute dernière journée, à 4 kilomètre de notre arrivée ! Incroyable ! Nous étions bénis des Dieux.

Le temps d’une photo pour immortaliser le moment, nous étions à la ligne d’arrivée de notre long périple. Après 1000 heures à pédaler, nous y étions. Je ne savais pas trop qu’est-ce qu’on pouvait dire à la fin d’une telle aventure. Je voulais remercier Geneviève d’avoir été une si bonne compagne. Après avoir réussit ce défi avec elle, j’avais le sentiment que notre couple n’avait jamais été aussi fort. Nous étions dans la même équipe plus que jamais. Nous avions appris énormément sur nos forces et nos faiblesses. Cela aidait à affronter tous les obstacles. Le bilan du voyage ne pouvait qu’être positif… mais je préférai me taire. Le sentiment était trop étrange pour l’exprimer avec des mots.

Nous avons entreposé les vélos chez un bon samaritain et nous avons embarqué sur un vol qui nous menait au Népal. C’était la fin d’une époque. La fin d’une belle aventure. Nous volions en direction des montagnes avec des projets et des rêves plein la tête. Nous n’étions pas prêts de nous arrêter. Ce n’est pas une question de chance, mais un choix de vie. Pour nous, ça s’appelle vivre…

samedi 7 novembre 2009

Destination finale : Hong Kong !

Les dernières semaines avaient été rudes sur ma carcasse de voyageur. Alors que je m’étais débarrassé de mes béquilles, un virus me pris et tira toute l’énergie que mon corps possédait. Une semaine de fièvre, quatre jours au lit et la vigueur d’un ours qui sort de son hibernation. Les scientifiques donnent un nom à ce virus : H1N1. Les joueurs de Scrabble préfèrent l’appeler influenza. Pour ma part, j’ai compris pourquoi tant de gens sont décédés de la grippe espagnole, un virus qui revient à la mode aujourd’hui.

Les parents de Geneviève nous avaient quittés et nous nous retrouvions à nouveau seuls au milieu de Shanghai. Seuls… avec nos vélos. La liberté d’aller où nous voulions pour les trois mois suivant. La liberté… Allo !? … la liberté ! Normalement, ces trois syllabes suffisent pour allumer l’étincelle au cœur de tout bon aventurier. Pour Pierre et Geneviève, il n’y avait plus de réponse au numéro composé. Hélas, après neuf mois lâchés lousses dans la nature, nous avions épuisé la majorité de nos fantasmes d’aventures. Nous nous retrouvions au dépourvu devant tant de possibilités et si peu de motivation. Repartir sur de longues routes ? L’envie n’y était plus. La vie de routard sur deux roues qui nous excitait tant au départ était devenue routine. Une routine qui avait perdu de la couleur de jour en jour. Presque à chaque jour, nous étions à penser à notre retour au Québec. C’était clair, il nous fallait redessiner le portrait de la fin de notre long voyage.

Nous regardions la carte du monde à la recherche d’un nouveau terrain de jeux. La Chine islamique, côté Xinjiang nous intéressait. Par contre, le cyclotourisme dans cette province éloignée se traduisait par des semaines intensives de vélo sur des territoires hostiles. Des kilomètres et de kilomètres à traverser les plus grands déserts de Chine. Certes, un beau défi, mais nous avions déjà donné beaucoup d’énergie dans la catégorie des défis ! La Mongolie offrait sa part d’attrait, mais à l’approche de l’hiver, il nous faudrait mettre des pneus à neige sur nos vélos ! Le camping dans la neige au milieu de la steppe exposé aux vents Sibériens nous laissait imaginer d’affreuses histoires. Nous avions exploré l’étendu du possible ; Philippines, Japon, Singapour, Malaisie… et regardé ce qu’il reste dans le fond de nos poches. La banque ne permettait plus trop de folies. Malheureusement, nous étions deux cyclistes fauchés qui devaient plutôt être en train de travailler comme tout le monde, mais qui s’obstinaient à parcourir le monde avec un budget qui frôlait le ridicule. Ce que nous cherchions ; une route facile et colorée dans un pays où la vie est simple et gratuite. C’est en regardant les photos de voyage de Fransesco et Romina que la solution m’apparu.

Les aiguilles blanches qui perçaient le ciel bleu illuminaient les visages bronzés de nos deux amis sur leur tandem, perdus quelque part au moyen orient. Des sommets enneigés qui réveillaient un sentiment fort : l’appel des montagnes… l’appel de l’air frais. A ma connaissance, il y avait bien un endroit pas trop loin qui pouvait assouvir notre soif des hauteurs. Un endroit qu’on nomme Népal !

Notre voyage prenait alors une nouvelle tangente ! Geneviève était motivée par la nouvelle proposition. Une finale de rêve dans les Himalaya ! Jamais nous n’avions pensé visiter ce sanctuaire de la montagne au cours de ce périple, mais nous nous laissions guider par nos instincts. La fin de notre route ne se ferait pas à vélo, mais à pied !

Nous nous trouvions environ à 4000 km à l’Est de Katmandu. Pas question de pédaler la Chine à nouveau en sens inverse ! Nous avons plutôt décidé de voler Hong Kong – Katmandu. Rien de trop beau vous en conviendrez ! Nous étions comme deux enfants qui attendent le Père Noël… trop excités dans l’attente. Cependant, avant de déballer notre beau cadeau, il nous fallait bien pédaler les 3000 km qui nous séparaient de Hong Kong. De la petite bière… quand on sait que le Père Noël arrive !

Dans une forme physique relativement mauvaise, nous avons repris la route. Les blessures, les virus et la vie (trop) confortable à voyager d’hôtel en hôtel en transport motorisé nous avaient ramolli le corps. Nous avions alors orienté nos vélos de manière à longer la côte Est de la Chine sur toute son arête. Nous voulions voir l’océan ! Nous allions traverser les provinces de Zhejiang, Fujian et Guangdong ; les territoires les plus riches et industrialisés du pays communiste. On nous avait prévenus ; préparez-vous à découvrir les pires horreurs industrielles. Nos observations furent à la fois surprenantes et dégoutantes. Des usines qui s’étendaient comme des forêts, des routes larges comme des fleuves, des cieux couverts par des fumées grisâtres qui tentaient de se déguiser en nuages, mais qui étaient démasqués par leur puanteur. Shell, Goodyear, China Plastic Industries, Volkswagen ; eh oui, les grands pollueurs de cette planète s’y rassemblaient, monopolisant le bord de la mer comme un groupe de Québécois qui débarque à Forth Lauderdale. Pas moyen d’atteindre l’eau, la côte est une zone industrielle protégée, contrôlée… interdite. Nous apprécions seulement les camions entrer et sortir de cette nouvelle Citée Interdite chinoise. Je me demandais : Pourquoi est-ce mieux de construire les usines au bord de la mer ? Peut-être que c’est plus facile de distribuer ses produits à l’étranger… peut-être que c’est plus facile de se débarrasser de ses déchets toxiques ? Dans un pays où il semble y avoir ni lois ni règles, les anarchistes milliardaires chinois sont aux anges. Fuir. Fuir cette région qui n’était définitivement pas faite pour le cyclotourisme. Sur quelles routes nous étions nous lancés encore une fois ?

Notre progression vers le sud nous mena ensuite sur les chemins montagneux de la province du Fujian. La population y était moins dense et les paysages plus beau. Le bord de la mer était maintenant rendue disponible par de magnifiques plages découpées par des falaises pittoresques. Nous n’avons pas manqué d’y planter notre tente à maintes reprises ! Afin de soigner notre solitude, nous avons aussi participé à la communauté de Couch Surfing. Cette organisation basée sur le web permet aux gens d’offrir un espace pour recevoir des voyageurs. Que ce soit sur un lit, sur un plancher ou un divan, les voyageurs peuvent s’y poser quelques nuits en échange de discussions intéressantes et de nouvelles amitiés. Nous avons souvent dormis chez les habitants qui nous ont fait découvrir la vie dans leur municipalité. L’expérience est inoubliable ! Si vous êtes intéressés à ouvrir vos portes et vos horizons vous aussi, visitez www.couchsurfing.org pour plus d’information. Tout est gratuit, sécuritaire et sympathique !

Plus la fin du voyage arrivait, plus le temps semblait s’accéléré. Quand je me surprenais à penser que, bientôt, nous serions de retour au Québec, je regardais autour de moi et l’envi me prenait de prendre 400 photos du paysage, des habitants et des nuages. L’envi de dire aux gens qu’on rencontre sur la route qu’on est heureux d’être là avec eux. La vie sur la route me manquerait, c’est certain ! Au même moment, nous profitions de la proximité de la mer pour nous offrir, presque chaque soir, un festin en règle de fruits de mer. Pour une somme ridicule, nous mangions comme des grands seigneurs. C’est en dégustant des crevettes fraîches et en regardant les vagues se briser sur le flanc d’une falaise rocheuse que je repensais à mon enfance passée au bord de l’océan. L’eau est une source d’énergie pour moi. La vision de la mer rechargeait mes batteries.

Nous avons ensuite rejoint la province du Guangdong ; la dernière ! Le Guangdong était un vrai paradis du cyclotourisme ! Des petites routes cimentées longeaient de longues plages désertes en traversant des forêts qui sont encore vierges aujourd’hui. Nous traversons des villages de pêcheurs et profitons de nos derniers instants en Chine. Le Mandarin avait alors laissé la place au Cantonais, ce qui rendait certaines discussions plus ardues. Retour au langage des signes ! Après plus de 300 jours à vivre dans nos bagages et près de 15 000 km roulés, nous nous étions parfaitement adaptés à la vie sur la route. Monter la tente, cuisiner le riz et entretenir les vélos se faisaient machinalement sans penser. L’expérience était réussit ; nous étions devenus de vrais nomades.

Dans un bordel de construction typique aux grosses villes de la Chine, nous avons rejoint le poste de douane de Hong Kong. Il n’y avait plus qu’à s’y présenter et la Chine serait derrière nous ! Nous avions peine à y croire ! Comment était-ce possible que cette aventure avait une fin ? C’était comme si nous allions nous réveiller d’un rêve et que, finalement, notre route allait se poursuivre sur des mois et des années. Hélas ! Le 2 octobre 2009, nous quittions le pays qui nous avait tant fascinés pendant plus de 5 mois. La fin d’un chapitre… mais pas la fin de l’histoire encore !

jeudi 1 octobre 2009

Nouveaux Visiteurs!

Nous y étions ! Shanghai ! La grande ville ! Lors de nos premiers tours de pédales en Asie, nous aurions été nerveux d’entrer dans un territoire aussi peuplé sur des bécanes sans moteur. Mais, lorsque nous y étions, après 8 mois de voyage, c’était différent. La fatigue mentale qui nous faisait rêver au moment où nous allions enfin entreposer nos vélos et la confiance acquise pendant les 900 heures pédalées se traduisaient alors par une insouciance assurée. Nous avons foncés droits au cœur de la ville sans se poser de question. Était-ce sécuritaire ? Était-ce légal ? Nous en étions totalement indifférents. Allons terminer cette longue et rude étape le plus rapidement possible!

Nous avions deux jours pour nous refaire une beauté avant que la famille de Geneviève ne vienne nous rejoindre. Nous avions la poussière accumulée sur 4000 km à laver et des vêtements troués qui ne tiennent plus qu’à des fils. Nous avons sorti de nos bagages ce qu’il nous restait de mieux pour les accueillir à l’aéroport : des pantalons déchirés et des t-shirts blanchis par le soleil. Triste…

Nous étions bien excités de revoir la famille après une si longue absence. Est-ce que les parents de Geneviève accepteraient bien le mode de vie que nous vivions ici ? Peut-être que notre mode de vie ne leur conviendrait pas ! Nous revisitions les repères qu’un occidental cherche lorsqu’il atterrit en Asie. Nous voulions par-dessus tout que tout le monde passe du bon temps et que les trois semaines de visites soient remplies de belles découvertes. Pour Marie-Hélène, il s’agissait d’une première expérience avec son sac à dos dans un pays totalement étranger. Nous étions doublement motivés à ce que la petite sœur subisse la fameuse piqûre du voyage ! Nous devons avouer que nous nous étions mis beaucoup de pression pour que tout soit parfait même si, au fond, nous savions fort bien que le simple fait de partager du temps ensemble suffirait pour rendre le voyage agréable.

Le jour avant leur arrivée, une pluie torrentielle nettoyait les rues de marbre du centre-ville. Ces rues qui, même sous un ciel fâché, brillent comme les Mercedes des multimillionnaires Chinois. Une journée où les seuls individus qui s’affaire à l’extérieur le font par nécessité. Sous nos imperméables, nous explorions la concession française quand je glissai hors de mes vieilles sandales. C’est que mes Crocs ont les dents bien usées après avoir marché trop de kilomètres. Résultat : pied droit coupé bien profond par un morceau de tuile cassé sur le trottoir, visite des hôpitaux de Shanghai en vitesse, points de suture et béquilles pour 3 semaines ! Voila qui était peu pratique pour entamer la semaine de visite avec la famille. Geneviève se retrouvait alors avec un blessé contraint au repos au lieu d’un assistant guide !

Après une petite opération à mon pied, nous avons sautés dans un taxi pour accueillir les visiteurs qui seraient avec nous pour trois semaines. Un sentiment très spécial de revoir les proches après avoir vécu parmi des visages étrangers pendant neuf mois. C’était comme si un peu de notre maison et de notre confort revenaient pour un instant. Très réconfortant, je vous l’assure! Ils avaient même pris soin de nous réapprovisionner en objets de subsistance pour cyclistes : vêtements neufs, café, chocolat, pièces de réparation, etc.

A partir du moment où la famille Dupont (à l’exception de la grande sœur) mettait le pied en Chine, nous avons entrepris une grande tournée des principaux endroits touristiques de la Chine moderne. Nous avons aligné sur notre trajectoire pas moins de trois sites faisant partie du patrimoine de l’UNESCO. Des incontournables tels que la Grande Muraille de Chine et le Palais d’Eté de Chengde nous ont émerveillés pendant plusieurs heures de visite.

Une soirée sur la grande muraille avec Geneviève et Marie-Hélène restera gravée dans ma mémoire pour toujours. Nous étions au sommet d’une petite colline, à marcher sur cette merveille alors que le soleil peinturait le ciel d’orange et de violet. La température était celle d’une soirée chaude du Québec où on cherche les terrasses pour aller prendre une bière entre amis. Nous étions seuls dans ce décor merveilleux et silencieux. Au loin, nous pouvions apercevoir la muraille qui serpentait sur le sommet des montagnes voisines. Le calme de l’endroit et la beauté du décor nous procurait un sentiment d’apesanteur indescriptible. Nous comprenions pourquoi des centaines d’aventuriers viennent y passer la nuit alors qu’ils avaient prévu revenir avant la noirceur. Si Marie-Hélène avait un demi-doute sur l’attrait du voyage, je crois qu’à ce moment nous étions tous d’accord sur une chose : il n’y avait pas de meilleur endroit dans le monde ni de meilleur moment dans l’histoire. Il n’y avait qu’un moment présent extraordinaire.

Nous nous étions refusé d’entraîner nos visiteurs dans des trous à rats où nous étions désormais abonnés pour passer nos nuits. De même, nous nous étions entendus pour visiter seulement les restaurants recommandables pour les estomacs fragiles d’occidentaux. Or, nous avons tout de même réussit à sortir des sentiers battus. Avec le père de Geneviève, les visites touristiques se terminaient souvent par une bonne bière froide dans l’entrée d’un dépanneur perdu. La soif nous a souvent guidés sur des chemins magiques ! A la grande déception de Guy, nous n’avons pu trouver un endroit pour faire quelques pas de danse sous les regards des Chinois curieux. Dommage ! Bravo Guy pour ta performance de vélo dans les deux plus grosses villes de la Chine ! Même les moines du spectacle de Kong Fu auraient eu peur du trafic!

Carmen, la mère de Geneviève, était armée d’une motivation de fer pour tout visiter ! Malgré des problèmes d’estomac qui l’ont ralentie tout le temps de son séjour, elle était toujours remplie d’une bonne humeur et d’un enthousiasme contagieux. Par chance qu’elle n’était pas au sommet de sa forme sinon elle aurait fait le tour de tous les jardins de la Chine ! Elle aura surement des bonnes anecdotes à raconter sur la longue file que nous avons fait pour aller voir la carcasse de Mao Tse-Tung ! Deux heures de combats sans règles avec des Chinois fous avant de voir leur idole congelé. Carmen compris vite le ridicule de la situation et y mis autant d’énergie que nous pour garder nos places ! Beaucoup de plaisir !

Trois semaines si vite passées ! Le temps seulement que ma blessure au pied guérisse et la famille repartait déjà vers les pays froids ! Leur visite avait été une succession de bons moments, de bons repas et de belles découvertes. Nous avions alors notre quota de visites des endroits touristiques de la Chine et nous étions prêts pour reprendre la route ! Nous étions cependant moins enthousiastes à l’idée de pédaler de longues distances d’ici la fin de notre voyage. Nous jetions alors le dard sur Hong Kong, la prochaine destination ! De nouveaux projets vannaient de germer dans nos têtes ! De nouveaux pays étaient en vue ! A suivre…

dimanche 13 septembre 2009

Express pour Shanghai (3e partie)

Hunan

Flanqués de nos trois confrères Chinois, nous avons atteint le Hunan, une province de la Chine centrale. Nous sommes heureux de maîtriser un peu de Mandarin afin de pouvoir partager de bons moments avec des gens qui vivent la même chose que nous. Leur itinéraire coupa le nôtre juste au moment où, en regardant la carte, nous étions bien découragés de voir Shanghai aussi loin. Au moment où Geneviève et moi commencions à sentir la solitude qui nous envahissait. Certain moments, nous demandions vraiment pourquoi nous nous donnions tout ce mal pour pousser nos vélos aussi loin. Or, partager notre route avec ces amis pour quelques jours nous redonna le goût d’avancer !

Le Hunan est situé au centre d’un pays qu’on déconseille aux voyageurs pendant la saison chaude. En été, on suffoque souvent sous une atmosphère horriblement chaude et humide (40-45 C) ; Une sensation qui s’apparente probablement aux légumes qui cuisent sous la pression d’un presto. Sinon, on endure des tempêtes tropicales persistantes. Croyez-moi, ces orages n’ont rien à voir avec les petites giboulées du Québec. Bref, la température estivale de la Chine nous garantie de tremper nos vêtements à chaque jour ; soit par la pluie, soit par la chaleur halitueuse. Vous comprendrez alors que nous sommes la risée de bien des gens lorsque nous leur avouons notre résolution à traverser la Chine à vélo pendant cette période.

Heureusement, le Hunan est une province extrêmement riche en fruits et légumes ! Les produits y étaient offerts presque gratuitement. J’ai le souvenir que les pastèques étaient moins chères que l’eau ! Notre consommation de fruits prenait alors des proportions exagérées !

- 10 kg de pastèques, 5 kg de litchis et 5 kg de poires pour emporter svp !

Après plus de 200 jours sur la route, nous nous sentions bien déconnectés de tout ce qui se passait sur la planète. Sans journaux, sans télévision et sans radio, il y aurait pu y avoir une troisième guerre mondiale, nous l’aurions ignoré. Qu’importe, nous étions très bien connectés sur ce qui se passait tout près de nous : les odeurs, les couleurs et les gens que nous avons rencontrés. En effet, c’était notre objectif, c’était le but principal de notre périple !

Un matin, alors que nous roulions sous un soleil de plomb, un phénomène étrange se passa. Comme si Geneviève et moi avions mis nos lunettes de soleil, tout devint sombre autour de nous. Aucun nuage dans le ciel, c’était une de ces journées chaudes qui se préparait. Une heure plus tard, la lumière réapparue et nous convainquit que c’était l’heure de sortir la crème solaire. Phénomène qu’on s’expliquait mal avant que des citoyens des villes nous demandèrent si nous avions observé l’éclipse totale de soleil ! C’était un événement qu’on attendait depuis longtemps en Asie. Nous l’ignorions. Le même phénomène pourra seulement être observé à nouveau en 2045 ! Déconnectés nous disions…


Jiangxi et Zhejiang

Tranquillement, les décors ruraux se transformèrent pour laisser la place à des paysages urbains très ennuyants. Dans les provinces de l’Est, les Chinois regardent fièrement pousser le béton autour de leurs anciennes fermes! La présence des monstrueux édifices est symbole de prospérité pour tous ! Chacun voit son avenir au sommet des constructions à 50 étages. Les énormes villes surpeuplées et surpolluées s’entassaient donc sur notre trajet. Au même moment, nous étions par une effroyable monotonie qui nous laissait bien tristes. Comme dans le jour de la marmotte, les journées passèrent et se ressemblaient tous ! De ville en ville nous roulions, fatigués, dans le simple but d’atteindre Shanghai avant que les parents de Geneviève n’arrivent.

Shanghai

Après 40 jours de vélo intensif, nous avons enfin rejoint la mégapole Chinoise ! Une étape importante de notre voyage se terminait. Certes, nous étions essoufflés physiquement, mais nous étions surtout accablés par une fatigue psychologique intense. La monotonie des derniers jours nous laissait un sentiment de morosité écrasante. Pendant plus d’un mois, nous avons roulé 100 km par jour en moyenne. C’était beaucoup de kilomètres en trop peu de temps. Nous avions perdu la joie de faire du vélo. Jamais nous n’avions pensé abandonner notre projet, mais nous étions désormais peu optimistes à l’idée de pousser nos vélos plus loin après Shanghai.

Heureusement, nous avions près d’un mois devant nous pour nous réconcilier avec nos vélos. A l’arrivée des parents et de la sœur de Geneviève, nous avons entreposé les vélos pour partir avec notre sac à dos ! Des nouvelles aventures en vue ! Mais ca c’est une autre histoire…

lundi 31 août 2009

Express pour Shanghai (2e partie)

Guanxi

Les montagnes et la pluie du Yunnan, comme toutes les choses de ce monde, ont un début et une fin. C’est en atteignant le Guanxi, province voisine, que nous avons atteint les limites de ces deux sources d’ennuie qui, quelque fois, nous paraissent éternelles. Nous avons alors apprécié le soleil qui avait disparu depuis trop longtemps. Un répit qui nous permet de mettre des vêtements secs pour la première fois depuis 10 jours et 10 nuits! De même, la Terre était redevenue ronde sous nos roues et nous pédalions désormais sur des routes bien plates, quel bonheur !

Le Guanxi partage une longue frontière avec le Vietnam. Cette proximité est flagrante par la similarité des paysages. Des petites collines aux formes excentriques qui ont poussé sur des terres ultra-fertiles. Parfois, il est possible d’entendre des conversations dans une langue qu’on devine être du Vietnamien.

Un jour, alors que nous avions fait une courte escale dans une grande cité, un homme véreux vola l’ordinateur de vélo à Geneviève. Voyant que l’objet ne lui était d’aucune utilité, il s’empressa de venir essayer de nous le vendre… se dénonçant du même coup ! En m’exprimant son irrésolution à me rendre l’objet pillé, la discussion tourna rapidement en empoignade. Grabuge qui attroupa un nombre assez suffisant de curieux pour convaincre notre bandit que tout était perdu pour lui. Décidément, le Vietnam n’était pas trop loin !

C’est quelque part au Sud Ouest de la Chine que nous avons franchit une étape importante pour les cyclotouristes que nous sommes : 10 000 km !!! Nous étions fiers de se que nous avions accompli en 6 mois de vélo. C’est devant une vieille maison de campagne en brique que nous avons fêté l’événement avec ce qu’il faut pour être heureux en ces cas-là: un festin de mangues et de litchis frais! Les fermiers autour semblaient bien hébétés de nous voir célébrer je-ne-sais-quoi au milieu de nulle part ! Nous avons alors repensé à tous les efforts que nous avons investis pour se rendre où nous étions. Sans doute, nous avions changé d’idée sur ce qui nous paraissait inconcevable de réaliser au départ. Quel sera donc la distance totale de notre longue route ? Où le hasard nous mènera dans les prochains mois ? Des questions auxquels nous avons peu de réponses…

Un jour, alors que je roulais devant Geneviève, je m’arrêtai au bord de la route pour faire le plein d’eau. Lorsque je repris la route quelque secondes plus tard, j’attendis Geneviève, mais jamais je ne la revis… elle avait disparut ! Je ne la voyais ni derrière ni devant. Le plus ennuyeux c’est que je ne me souvenais plus exactement la dernière fois que je l’avais aperçue. Je me résolu donc à rebrousser chemin pour aller la rejoindre. Elle devait probablement être retenue par une crevaison. Presque chaque jour nous sommes gênés par des débris sur la route qui transpercent nos pneus. Je roulai donc en sens inverse sur plus de 10km. Toujours pas de nouvelles… J’arrêtai donc dans un village pour demander si quelqu’un aurait vue une cycliste sur un vélo qui ressemble à un vaisseau spatial.
-Pas vu…
-Pas vu…
Je stoppai même les camions.
-Pas vu…
-Pas vu…
-Oui, me confia un vieux bonhomme sur son tracteur, elle se trouve dans la direction opposée, à 15 km devant. Il m’indiquait du doigt la direction où j’avais pris l’eau.
Je retournai donc vers le point où je m’arrêtai pour prendre l’eau... En chemin, je continuai de demander aux gens. Contrairement au bonhomme dans son tracteur, personne n’avait vu Geneviève. Or, il faut savoir qu’en Asie, une information donnée par une seule personne ne vaut rien. Il faut toujours confirmer par une source différente. « Je ne sais pas » est une réponse qu’on entend rarement ici. Souvent, les gens prétendent savoir pour ne pas perdre la figure.

De retour au point de disparition, toujours personne n’avait vu passer Geneviève. Il était donc bien peu probable qu’elle soit devant moi ! Elle devait vraisemblablement se trouver derrière moi, mais plus loin ! Je retournai donc une seconde fois en arrière. Cette fois avec la résolution de dépasser mon bonhomme sur son tracteur et de faire au moins 15km pour la retrouver. Toujours rien. Seulement les regards amusés des gens qui me voient passer et repasser sur la même route tel un Sherlock Holmes à l’ouvrage. Ma deuxième tentative de retour en arrière fût inutile. Cette fois, il n’était plus question de revenir en arrière. Geneviève devait finalement se trouver devant tel que le disait le bonhomme.

Geneviève est une grande fille, elle peut très bien se débrouiller sans moi ! Nous nous rejoindrions donc à Yanshuo, où il était envisagé de se rendre. Cette journée-la nous avions prévu parcourir 110 km. Cependant, avec les 50km que je venais d’ajouter à mon compteur en tentant de trouver Geneviève, je doutais que je puisse rejoindre Yanshuo? Néanmoins, il fallait s’y rendre, sinon retrouver Geneviève serait devenue très compliqué.

Je repris donc la route seul en m’imaginant les histoires les plus farfelus, les histoires les plus abracadabrantes et, finalement, les histoires les plus horribles. C’est avec nervosité que je poussais sur mes pédales. Même si je me rendais à Yanshuo, ville de la taille de Québec, comment est-ce que je retrouverais Geneviève ? Je me rappelai alors que, la veille, elle avait parlé d’une auberge jeunesse où il serait possible d’aller. Mon plan était simple : me rendre à cette auberge et lui écrit un email. Si à la tombée de la nuit je demeurerais sans réponse, j’avertirais la police.

Enfin, à mon arrivée à l’auberge je retrouvai Geneviève, les larmes aux yeux ! Lorsque je m’étais arrêté pour prendre de l’eau, elle m’avait dépassé sans m’apercevoir ! Toute la journée, elle fît une course folle pour tenter de me rejoindre, croyant que j’étais devant. Les vendeurs de fruits au bord de la route, tous ignorants qu’ils étaient, lui indiquaient que j’étais tout près devant. Bref, nous avons passé une journée bien angoissante, sans manger et, de mon côté, je venais de faire 150km en un temps record ! Moral de cette histoire : toujours croire les vieux bonhommes sur leur tracteur, mais pas les vendeurs de fruits !

Accompagnés de trois cyclistes chinois que nous avons rencontrés sur la route, nous avons roulé vers le Hunan. Plus que trois autres provinces et nous serions à Shanghai !

mardi 4 août 2009

Express pour Shanghai

Je ne me souviens plus trop de la raison pour laquelle nous nous sommes engagés dans une telle aventure. Je ne sais pourquoi une telle bravade nous a intéressés. Cependant, lorsque la famille de Geneviève nous annonça quelle souhaitait venir nous visiter à Shanghai, nous avons dessiné un itinéraire de 3500km qui nous mènerait à leur rencontre dans l’Est de le Chine. Disposant de 40 jours pour traverser un pays montagneux qui s’étend sur des milliers de kilomètres, nous étions visiblement devant un défi de taille. C’est probablement pour cela que l’idée nous charmait.

Cette course folle vers la Chine urbaine était destinée à nous faire traverser 5 provinces. . Ainsi, chaque province offre un spectacle bien différent de leurs voisins, chaque canton parle son propre langage, chaque contrée sert sa propre (pas toujours propre !) nourriture locale. Un périple, où nous avons salué rapidement une diversité culturelle fantastique. Il aurait fallu y passer des années pour bien comprendre la vie qui s’agitait autour de nous. Pourquoi tant de pauvreté ? Pourquoi tant de richesse ? Pourquoi ces Chinois, tels de bons païens, nous reçoivent avec tant de gentillesse et obligeance ? Nous pédalions trop vite pour saisir le sens de ces circonstances. Tant de territoire à relier sur nos vélos… trop peu de jours nous avions pour vagabonder dans les campagnes. Allons-y ! Voici donc un résumé de cette épreuve fort déraisonnable, mais remplie de péripéties. Une étape qui nous taxa une quantité colossale d’énergie !

Yunnan

Le 26 Juin, nous étions en train d’attacher les bagages sur les vélos après plus d’un mois d’inactivité. Il n’était pas tellement tôt, mais les festivités de la soirée précédente nous laissèrent un poids sur le cerveau. Comme à chaque fois, il nous était impossible de prendre la route en bonne condition physique. Il fallait absolument se donner une gueule de bois avant de quitter… cela était o-bli-ga-toire.

Sensation étrange que de piloter nos bécanes chargées après tout ce temps. Nous nous sentions comme deux cavaliers qui retrouvaient leur monture ! Derniers regards sur Kunming, ville que nous avons aimée et, en peu de temps, celle-ci disparue derrière nous. Maintenant armés d’une connaissance approximative du Mandarin et d’une volonté de se rapprocher de la population, nous étions en route vers de nouveaux récits.

Les premières journées furent difficiles. Une accablante déception s’empara de Geneviève. La forme physique n’était plus... Du moins, elle n’était plus se qu’elle était. Chaque ascension lui brisait le moral. Souvent, les larmes de ses yeux se joignaient à la sueur de son front pour mouiller sa figure attristée. C’est que le Yunnan est une des provinces les plus montagneuses de la Chine. L’effort nécessaire pour franchir les sommets, accompagné des multiples souffrances qui surviennent lorsqu’on passe trop de temps sur un vélo affligeaient Geneviève de tout son être.

Au même moment, nous vivions la vie la plus inconfortable qui puisse être. Pendant 10 jours, nous avons roulé sur des routes perdues sans refuges. Nous avons affronté une météo qui oscillait entre déluges et légères averses sans jamais permettre au soleil de nous réchauffer. La tête callée entre les épaules comme un chien qui reçoit une correction de son maître, nous avons traversé les plateaux élevés en essayant d’oublier l’eau qui transperce nos manteaux et nos bagages. 10 jours d’intempéries… trempes en lavette !

Devant notre condition, l’altruisme des gens était à son maximum. Jamais auparavant nous avions assisté à une telle démonstration de générosité. Je me souviens de cet homme qui nous invita à nous recueillir dans sa misérable demeure située au milieu des terres les plus éloignés dans les montagnes. Il nous offrit le peu qu’il posséda avec la plus grande des fiertés. Deux lits qu’il désigna pour être les nôtres. De peur de décevoir, nous acceptions l’offre. Ce soir-là, lui et sa femme dormirent sur le fauteuil déchiré de leur salon. A l’aube, l’image des deux Chinois somnolant nous toucha beaucoup. Il était clair que dans leur position, ils avaient dû lutter pour trouver le sommeil. Il n’y avait pas de merci assez puissant qui pouvait exprimer notre reconnaissance et pas d’excuse assez cohérente pour formuler notre embarras. Nous sommes repartis sous la pluie avec un sentiment étrange. Est-ce que ces gens seraient aussi bien reçus dans notre pays dont on parle avec tant de bien ? Nous préférons ne pas répondre à la question…

Pendant 10 jours, nous avons aperçu que de rares villages. Nous avons vécu dans la nature parmi les fermiers et les campagnards. Notre éloignement de la ville s’est aussi fait sentir dans notre carnet de dépenses. Après 10 jours de vélos, nous avions chacun vécu sur un budget de 2,5$ par jour! Pas que nous avons été économes, mais il y avait eu peu d’occasion jusque là de sortir notre porte-monnaie.

Nous sommes ensuite arrivés à Nanning avec des vélos qui se plaignent de tous les bruits et des bagages qui sentent les égouts.

- Je crois qu’on mérite un repos Geneviève…
- Tu connais une plage au soleil près d’ici ?
- Oui… dans 3000km seulement !

Guanxi
A suivre...

vendredi 24 juillet 2009

Cadeau (1/5)

Voici quelques photos que nous avons rassemblées de nos premiers moments de voyage en Thaïlande!

http://dl.free.fr/mHrl3l1yG
Le lien sera disponible pendant 30 jours.

mardi 21 juillet 2009

Voyager Différemment

A l’aéroport, j’étais tellement excitée en attendant Geneviève, ma très bonne amie, et Jérôme, son copain. C’était la première fois que nous utilisions les transports en commun dans la ville et de peur d’être en retard, nous les avons attendus plus de 1h30 ! Nous les voyons enfin ! Ma petite Ge, toute blanche, aura de belles vacances au Yunnan. Souhaitons que ce sera suffisant pour les faire décrocher de leur quotidien…


Pierre et moi avons joué le rôle de guides et interprètes. Avec eux, nous avons visité les endroits que nous avions particulièrement aimés à Kunming. Bien entendu, ils ont fait la connaissance de nos amies. Ils ont même eu droit à un repas typiquement chinois cuisiné par Pierre et moi ! Lors de notre séjour à Kunming, notre colocataire, Lui Jian, nous avait donné de bons cours de cuisine.

Près de Kunming, nous avons passé une journée de rois à des bains thermaux japonais que nous nous étions fait recommander. Il avait des bassins de plusieurs couleurs et odeurs : un bassin vert à la menthe, au lilas, au lait, au thé et j'en passe! Il ne manquait que le Jello :) Celui que nous avons particulièrement aimé est le bassin qui avec des petits poissons qui mangeaient s'occupent de dévorer les peaux mortes de notre corps. Une drôle de sensation… interdit pour les chatouilleux!

A Dali, nous avons fait de la randonnée et une excursion en vélo avec des tandems chinois. Nous étions 4 personnes de plus de 6 pieds avec des vélos conçus pour les petits asiatiques. Tous le monde nous regardaient et souriaient de voir nos jambes qui montent jusqu'au menton. Très différent de nos vélos de cyclotouristes. Nous avons eu une pensée pour Francesco et Romina. Bravo à eux! Le tandem est une activité très difficile pour un couple! Nous avons toutefois réussi à découvrir des très beaux coins peu touristiques. Pendant ce séjour, Pierre et un français que nous avions rencontré en ont profité pour aller monter une montagne de 4100m en seulement une journée. Ils ont fait une belle excursion et il y a de très belles photos à l’appuie.


Nous nous dirigions toujours plus au nord. Lijiang est une très belle ville ancienne classée comme un patrimoine mondial de l’UNESCO. Le soir, cette ville a particulièrement un charme avec toutes ses lanternes chinoises et ses chemins pavés de pierres. Nous avons fait de nous de vrais touristes. Cependant, à notre grand plaisir, il n’y en avait pas trop avec nous.

Après quelques jours de préparation mentale pour Jérôme, nous sommes allés au Tiger Leaping Gorges faire une randonnée de 2 jours. Nous avons marché au flanc de cette gorge et dormi dans un endroit paradisiaque. Nous avions une vue époustouflante de notre chambre d’hôtel Pour avoir une pareille vue à Chamonix, nous aurions payé une fortune. Au Yunnan, c’était presque gratuit !

Shangri-la est un village tibétain qui a un cachet particulier comparativement aux autres villes chinoises. Nous avons assisté à la dance quotidienne locale. Avant l’heure du souper, petits, grands, vieux et jeunes se rassemblent sur la place publique et dansent sur des chansons traditionnelles pendant quelques heures. Certain d’entre eux portent fièrement leur costumes traditionnels. Ce fut impressionnant de les voir bouger tous en même temps sur les différents pas de danses. Pour mettre un peu de piquant dans notre voyage, Pierre, Ge et moi avons fait une petite escapade au grand monastère de la ville. Nous voulions le visiter, mais le prix d’entré était ridiculement cher…comme plusieurs endroits touristiques en Chine. Nous avons alors entrepris de trouver notre propre chemin pour s’y rendre sans payer! Nous avons marché et traversé des rizières, des champs et avons atteint le monastère avec succès sans débourser un sous!

Finalement, Deqin a satisfait nos désirs de se retrouver dans les montagnes. La route pour s’y rendre s'étire sur 180km… 180km de lacets, de tape-culs, de passes en altitude (4300m) et de construction qui se parcours en pas moins de 8h ! Située à 3500m d’altitude, Deqin établi à moins de 100 km du Tibet et se compose d’une population essentiellement tibétaine en exile. Les montagnes autour sont à couper le souffle. Beaucoup de sommets enneigés et de montagnes pointues nous entouraient. Nous avons donc entamé une marche pour aller visiter le grand glacier Mingyong. Magnifique, mais malheureusement, nous ne pouvions pas poser nos pieds sur celui-ci… trop dangereux. Nous avons quand même pu observer de nombreuses avalanches de glace qui fondait sous le chaud soleil.


C’est ainsi qu’après 2 semaines, nous nous quittions déjà. Geneviève et Jérôme repartaient en avion pour Pékin, tandis que nous revenions vers Kunming fêter la St-Jean avec des routards Québécois. Ce fut très différent de voyager en autobus, mais l’expérience en valait le coup pour réaliser à quel point nous aimons voyager en vélo. C’est bien reposés après ce mois et demi de congé et en pleine forme que nous repartons avec nos vélos: direction Shanghai !

jeudi 9 juillet 2009

Le nouveau défi!

Alors que le soleil rouge se couchait sur le Vietnam et que nous approchions la frontière de la Chine, nous avons fait une rencontre qui changera le reste de notre voyage. Deux jeunes aventuriers sur des vélos chinois roulaient en direction opposée. Cheveux au vent, sourire aux lèvres ; des cyclistes qui ont fière allure !
Salutation habituelles :
- D’où vous venez ?
- Où vous allez ?
- Il vous manque de quelque chose ?
- Oui ! Des gens sympathiques !
- Patience... La Chine n’est plus très loin !
Les deux Américains travaillent à Kunming ; ville où nous nous dirigions pour apprendre le Mandarin ! Adeptes de Couch Surfing, ils nous proposèrent de nous héberger quelques jours et de nous faire découvrir Kunming. La solidarité entre voyageurs à vélo est sans limite. Le rendez-vous est fixé… Le hasard ne pouvait être plus généreux ! Deux nouveaux amis et un endroit pour dormir du même coup !

C’est dans un minuscule studio de Kunming que Stewart et Juliet nous ont accueillis pour 5 jours. Profitant d’un moment creux au travail (NGO environnemental), Stewart nous a fait découvrir la ville au rythme des locaux. Restaurants traditionnels, coutumes étranges, danses burlesques, spectacles saisissants, sports inconnus… le tout appuyé par des petits cours de Mandarin ! C’est que Stewart et Juliet vivent en chine depuis maintenant 2 ans et qu’ils maîtrisent la langue d’une manière déconcertante ! Les voir faire la conversation à la serveuse d’un restaurant nous étourdi. Comment une langue aussi complexe peut être maîtrisée par des occidentaux. Nous sommes motivés ! Nous avons un mois pour y arriver ! C’est notre nouveau défi !

Dès la première semaine, nous nous sommes introduits dans une ligue d’Ultimate Freesbee. Il s’agit d’un sport où il faut courir comme des enragés pour attraper au vol un disque lancé par un coéquipier. Un sport qu’on réservait aux chiens il y a quelques années ! Geneviève et moi nous sommes bien amusés et avons rencontré beaucoup d’amis qui viennent d’un peu partout sur la planète! Geneviève retrouvait un peu le sentiment du jeu d’équipe qui lui manque depuis qu’elle a quitté le basketball. Pour ma part, j’appréciais les après-matchs atour d’une belle grande table ronde remplie de bières et de mets chinois !

Nous avons ensuite emménagé dans un grand appartement situé dans le quartier étudiant. Partageant la location avec Lui Jian (Chinoise) et Alberto (Italien) la langue de communication officielle de l’appartement était le Mandarin. L’Anglais demeure utile comme bouée de secours ! Ici, tous les étrangers que nous connaissons parlent la langue locale avec une certaine aisance. Dans une soirée où une majorité d’étrangers sont présents, la discussion demeure en Mandarin. Je vous l’assure, ce phénomène est bien propre à la Chine ! Jamais nous n’avons vu un blanc parler le Khmer au Cambodge ! Notre environnement d’apprentissage était bien établi, il ne nous manquait plus que de trouver un professeur de langue !


Nos recherches se sont arrêtées lorsque nous avons rencontré Sicilly. Du haut de ses 150 cm, cette petite femme de 23 ans nous a tout de suite plu. S’exprimant dans un Anglais impeccable et dans un Mandarin de Beijing, elle était la personne qu’il nous fallait ! Elle s’est offerte pour nous donner 2h de cours par jour pendant 1 mois. C’est ce qui est nécessaire pour atteindre un niveau de base en Chinois. Entendons-nous, le niveau de base que nous voulons atteindre nous permettra de commander au restaurant, demander des directions et entretenir une conversation digne de la pré-maternelle. Dans l’apprentissage de cette nouvelle langue, il s’est avéré que Geneviève et moi formions un excellent duo ! Geneviève, véritable dictionnaire sur deux pattes, peut retenir une quantité incroyable de mots. De mon côté, je me débrouille pas trop mal pour prononcer des phrases qui peuvent avoir un certain sens. Il nous manquerait seulement quelqu’un pour bien comprendre tout se que les gens nous racontent dans la rue ! Tant d’accents différents, tant de dialectes ; nous arrivons maintenant à comprendre environ la moitié de ce que les gens nous expriment.

Prendre une pause nous a fait le plus grand bien ! Premièrement, il nous fallait un peu de repos pour bien digéré les derniers 6 mois de vélos, de rencontres, de beaux paysages et d’aventures. La pire chose qui pourrait nous arriver serait de perdre le goût de l’aventure et de ne plus réaliser la chance que nous avons d’être ici. Nous avions donc le sentiment qu’il fallait arrêter un peu pour mieux repartir !

Kunming est une ville super ! Puisqu’elle est située à 2000m d’altitude, sa température est celle d’un printemps ensoleillé. Pas trop chaud, pas trop froid ! En raison de son altitude, le ciel de Kunming est très particulier. Les nuages sont très près et dessinent des forment qu’on observe rarement ailleurs. Les couchers de soleil sont remarquables ! Partout dans la ville, de nombreux parcs ultra propres nous font oublier les dépotoirs que nous avons vus avant. A toutes heures de la journée, les gens s’y rassemblent pour danser, chanter, jouer aux cartes et discuter. Kunming est une belle ville vivante ! La solitude ne semble pas exister chez les personnes âgées. A cet égard, l’occident a beaucoup à apprendre des Chinois chez qui l’esprit de communauté prend vraiment un sens.




Tant de gens nous avons rencontré sur la route. Tant de gens avec qui on aimerait garder contact toute notre vie, mais nous savons bien que cela est impossible. Il y a tout de même des gens qui nous ont profondément marqué et qui, malgré la distance, resteront dans nos pensées pour longtemps. Parmi ceux-ci il y a Sicilia (Italie) et Ally (Calgary) que nous avons rencontré dans une soirée bien sympathique sur le toit d’un édifice de Kunming. Sicilia, musicienne extraordinaire, vous donne un frisson sans limite lorsqu’elle joue de sa flute de pan. Ses discours sur l’énergie humaine sont captivants ! Ally est probablement la personne la plus sociable que nous ayons rencontré. Toujours entouré de dizaines d’amis, son enthousiasme est contagieux. Un soir, alors que l’alcool avait bien fait son effet, elle me proposa l’idée de monter sur la scène d’un bar et de jouer une chanson qu’elle aimerait chanter. Oui, oui…un jour… bien sûr ! Je lui ai répondu en sachant que cette idée ne passerait pas la gueule de bois qui nous attendait le lendemain. Enfin, quelques jours plus tard, nous y étions, Ally, Sicily et moi sur la scène d’un bar du centre-ville en train de jouer quelques morceaux que nous avions pratiqués! Qui aurait cru entendre du Jean Leloup live in China ? Un baptême de la scène pour ma part ! De la bonne énergie comme dirait Sicilia !

Ainsi, nous avons bâtit une petite routine d’étude et de sorties que nous aimions. Après quelques semaines, nous étions déjà bien connus dans le quartier et les gens du voisinage étaient bien fiers de nous saluer au passage. A chaque jour, notre niveau de Mandarin s’améliorait et nos discussions avec les voisins s’approfondissaient. Autant que possible, nous avons tenté d’éviter les contextes où il est possible de parler Anglais. Une fois par semaines, nous faisions des sorties avec le club de vélo local. Dans le groupe, personne ne parlait Anglais alors c’était une excellente occasion de pratiquer ce que nous avions appris ! Fait cocasse : les 120 km de ‘’sport’’ s’étirent sur 12 heures à force de pauses-cigarettes et de copieux repas bien arrosés ! Chaque montée est une bonne raison d’en allumer une ! Fait cocasse #2 : Les chinois ont des vélos de montagne à 5000$ qui brillent. Ils essuient leur vélo avec des papiers mouchoirs après avoir roulé dans la poussière. L’apparence est très importante ici aussi ! Pas question de rouler avec un vélo crotté !

C’est ainsi que nous avons vécu pendant 1 mois à Kunming. Demain, des amis du Québec viennent nous rejoindre! Nous partons avec nos sacs à dos vers la frontière du Tibet avec Geneviève et Jérome ! Ça promet !!!

samedi 27 juin 2009

China!!!

En traversant la frontière du Vietnam à la Chine, notre vie a changé. Instantanément, l’ambiance s’est transformée ; beaucoup plus de sourires, des gens curieux et sympathiques. Nous avons même du remplir un questionnaire de satisfaction pour évaluer le travail des douaniers ! En ce qui concerne la nourriture, nous sommes satisfaits ! Nous trouvons de délicieux légumes de toutes sortes offerts à prix ridicules ! Choc culturelle en vue : on ne peut plus faire la différence entre un salon de coiffure, un restaurant et un garage ! Les affiches en chinois abondent et nous laisse loin d’un monde où l’Anglais est utile.

Nous décidons donc de partir à l’aventure et laissons dernière nous nos amis James et Cecilia qui continuent leur parcours en autobus. Après seulement 15 km de route, nous rencontrons trois cyclistes Allemands qui arrivent de Kunming où nous nous dirigeons. Échange de cartes et de conseils ; ils avaient fait beaucoup de recherches pour tracer un itinéraire parfait. Trois semaines de vélo en Chine, il valait mieux pour eux d’optimiser les beaux endroits. Nous empruntons donc leur route en sens inverse.

Les premiers paysages de la chine sont marqués par la pauvreté. Étonnant de voir tant de misère dans un pays qui est maintenant considéré comme une puissance économique mondiale. Comme nous le faisions au Cambodge et au Thailande, nous avons cherché un endroit pour planter notre tente pendant que le soleil nous quittait. Un séjour chez l’habitant nous semble intéressant ! Avec beaucoup de gestes et de sourires, une dame nous mène chez elle. Dans un village si pauvre qu’il nous remémore le Cambodge. Curieusement, là où la pauvreté est incontestable, la générosité est aussi certaine. Malgré nos tentatives d’explications ils n’ont jamais compris le concept de la tente pour dormir à l’extérieur. Pour eux, il est hors de question de dormir sur le sol. Après un long débat nous avons donc convenu qu’il fallait dormir dans l’étable ! Une petite plate forme de bois entourée de foin et de chevaux nous faisait office de lit d’invités.


La tradition en Chine est d’offrir du porc à l’invité en guise de bienvenue. Pour notre part, la famille était bien fière de nous offrir du gras pur de cochon. Aucune nourriture de cabane à sucre ne pourrait battre le taux de gras de ce que nous avons eu dans notre assiette ! Merci à Pierre d’avoir secrètement vidé mon assiette. Nous avons repris la route abasourdis par la gentillesse des gens. Le Vietnam n’est pourtant pas si loin !

Nos premiers hôtels en Chine sont plutôt rudimentaires. Certains hôtels n’ont même pas de toilette. Il faut se rendre aux toilettes publiques du village ; 2 trous dans la terre où l’intimité est inexistante. Nous sommes heureux de pouvoir faire du camping partout et d’avancé à notre gré sans trop planifier autre chose que la nourriture. Partout où nous allons, les chinois nous accueillent comme des rois. Il n’est plus question de s’égueuler sur les prix, les Chinois sont honnêtes. Pendant notre semaine pour se rendre a Kunming, les litchis abondaient de partout et les arbres remplis de mangues défilaient sur notre route. Des routes de campagnes bien sympathiques entrecoupées de zones industrielles sans charme. La Chine nous réserve bien des surprises ! A l’approche des montagnes, la nature est maîtresse et les paysages sont toujours magnifiques.

Nous n’avons aucune connaissance précise de la position des montagnes en Chine. Alors que nous commençons à monter, une voiture s’arrête pour me donner 2 bouteilles d’eau. La montée sera surement longue ! Sans trop savoir si le sommet est loin, nous avons du planter la tente dans cette montée qui s’étirait sans fin. Le lendemain, nous avons atteint le sommet après plus de 45 km de monté abrupte! Affamés une fois au sommet, nous nous somme payé un festin typique chinois : une assiette d’aubergine, de champignons et d’œufs !


La saleté de la Chine nous a bien marqué dès le début. Les ordures sont distribuées aux quatre vents et les villages s’annoncent par une odeur prononcée d’urine. Par contre, tous les terrains agricoles et les jardins sont impeccables. Aucune mauvaise herbe, des rangs bien droits et des gens minutieux à accomplir leur travail. Le contraste entre les champs et les villages est frappant.


La communication n’est pas facile en chine. Presque personne ne parle l’Anglais. Un jour, alors que Pierre avait fait une crevaison, une foule s’est ressemblé autour de nous. Nous avons donc profité de l’occasion pour demander un endroit pour mettre la tente. Un généreux agriculteur nous a dirigés vers son terrain. La foule suivait derrière. L’hospitalité ne devait pas s’arrêter là. Deux jeunes de notre âge nous ont invités à manger chez eux. Ils nous ont cuisiné un de ses festins. Malgré l’apparence malpropre des maisons, l’intérieur est très surprenant. Des appareils électroniques made in China, des beaux meubles et une énorme télévision. Nous rigolons en essayant de communiquer avec notre nouveau dictionnaire. Nous avons appris que les agriculteurs mangent seulement deux repas : le premier a 10h30 et l’autre à 4h30. Malgré plusieurs obstacles, l’échange culturel se fait bien.


Les routes en Chine sont très imprévisibles. Des belles routes goudronnées aux chemins de terre cahoteux. Le plus surprenant est de voir l’infrastructure présente sur des routes de mauvaise qualité. Protections contre l’érosion, ponts suspendus, tunnels, rien ne manque… sauf la route ! Il n’y a rien à comprendre au système chinois.


Lors d’une nuit dans un de nos hôtels deluxe, nous avons eu droit à un concert de rats dans le plafond de notre chambre. Nous sommes donc repartis pas très reposé pour notre dernière journée de vélo avant un long repos à Kunming. Seulement quelques kilomètres nous séparaient de la ville, mais il a fallu rouler pendant plusieurs heures. Les vélos sont interdits sur les autoroutes et les routes secondaires font des spirales autour de la ville ! De plus, nous nous sommes perdus dans un bordel de trafic et de construction.

C’est ainsi que nous avons franchi notre objectif intermédiaire : Kunming. La différence entre la campagne et la ville est choquante. Les voitures, la mode, les restaurants et les hôtels partout. Kunming est situé à 2000m d’altitude. Malgré ses 5 millions d’habitants, elle est très peu polluée, alors nous pouvons voir un beau ciel bleu en permanence. La température est excellente et l’ambiance est sympathique. Nous avons maintenant un nouveau défi : apprendre le mandarin ! Nous allons donc prendre un repos de 1 mois sans vélo (presque). Le but de notre arrêt est principalement de suivre des cours de mandarin afin de pouvoir communiquer l’essentiel avec les gens lorsqu’on retournera sur la route… Un beau défi !

samedi 16 mai 2009

Mi-Temps

Et nous avons tourné à droite. Sur un chemin qui mène nul part. Celui qui, en fait, nous éloignera de notre destination. Nous comptons bien découvrir de nouveaux paysages avant de rejoindre Yan et Géraldine à Hanoi.
Notre motivation à faire tourner nos pédales est toujours là! A chaque fois que nous prenons quelques jours de repos, nous sommes impatients de retourner sur la route. Nous sommes en parfaite santé en ce moment. Nous croyons donc qu'il faut en profiter au maximum! Les problèmes d'estomac de Geneviève semblent être derrière nous. Par contre, le régime Vietnamien composé exclusivement de riz me pose de petits soucis. Aller aux toilettes est devenu un véritable sport d'endurance, au même titre que la traversée de l'Asie à vélo!

C'est en traversant un village sans nom que nous franchissons notre 7000e kilomètre! Je m'arrête le temps des félicitations habituelles et prends un bon coup d'eau chaude pour fêter l'événement. Nous y étions, environ à mi-chemin de notre parcours, quelque part entre Bangkok et Hong Kong.
- Imagine on fait demi-tour vers la Thaïlande...
- Oublie-ça!! Ça serait beaucoup trop loin!
Pourtant il y a autant de kilomètres devant nous pour rejoindre Hong Kong!

Petite anecdote.
Un jour, nous nous retrouvons dans une ville à visiter un fameux temple maoïste. Dès notre entrée dans la cours intérieure du temple, les gens s'affolent. On nous presse à l'intérieur où une forte odeur d'encens nous parfume le nez. Sitar et chants religieux; une ambiance totalement zen (au Vietnam c'est rare!). Des gens sont agenouillés autour d'un jeune homme vêtu de blanc. On prit je-ne-sait-quel-Dieu en faisant des offrandes à celui qui est au centre. Sans cesse, les gens nous donnent des objets que nous devons, à notre tour, offrir à cet homme. Nous nous retrouvons rapidement à l'avant de la cérémonie. Cigarettes, encens, argent, biscuits... Lorsque nous faisons des offrandes, une euphorie gagne l'assistance. Les gens tentent, malgré tout, de maintenir leur sérénité.
C'est ainsi jusqu'à ce que de jolies dames entrent dans la pièce et jouent le rôle de soubrettes. Au rythme de la musique, elles habillent l'homme de vêtements colorés qui le transformeront en prince. Progressivement, les coups de tambours s'amplifient et la cérémonie prend des allures de fête. Les mains jointes en guise de prière se dénouent et s'activent pour battre le tempo d'une musique devenue joyeuse et dansante. Le prince se lève pour gesticuler dans tous les sens et l'assistance en fait autant. Les spectateurs tournent les yeux pour nous voir apprendre les gestes de leur rituel. A chaque imitation réussit, les exclamations se font entendre. Comme on dit chez nous: "le party est pogné dans cabane!". Le prince ouvre une petite boîte et en sort un trésor: des grosses liasses de billets rouges. Suivant les élans de ses pas de danse, il distribue aux quatre vents les billets qui volent comme des confettis. Mouvement de folie. La foule est en délire. On se marche sur la tête pour attraper les billets. Les dames autour de moi redoublent d'ambition. Les donations ne vont maintenant plus au prince, mais à nous! Malaise... Nous quittons avec les poches pleines de petites coupures qui font l'équivalent de 2$! Les Vietnamiens ont vraiment compris comment attirer les jeunes vers la religion! En rigolant, nous nous dirigeons vers le marché local où nous échangeons notre magot contre de délicieux rouleaux de printemps!

En planifiant notre retour vers Hanoi, nous apercevons sur notre carte la présence d'un grand parc national sur notre chemin. Enfin un endroit pour planter notre tente dans la nature! Le parc est le plus vieux du Vietnam et aussi celui qui offre la plus grande biodiversité. Sur le territoire qui encercle la montagne, on y conserve des espèces de singes en voie de disparition. C'est en cuisinant nos pâtes aux tomates que nous comprenons que nous ne sommes pas les seuls étrangers ici. Il y a aussi James d'Australie et Cecilia de Suède; deux backpackers venus visiter le parc eux aussi. Les liens d'amitié se crés très rapidement avec le couple du même âge que nous! Ils enfourchent leur vélo loué et viennent avec nous découvrir les trésors du parc. Au bout de la route, nous laissons les vélos et nous nous enfonçons dans la foret. Les deux sont des amants de la nature. A chaque deux pas, ils nous arrêtent pour nous faire découvrir des insectes et des plantes jamais vus auparavant. L'expédition devient super intéressante en leur compagnie! Nous faisons de ces deux nouveaux amis des compagnons de voyage en leur donnant rendez-vous a Ninh Binh le lendemain. Nous planifions faire la visite d'un autre petit paradis terrestre avec eux. Ninh Binh
A bord d'une petite chaloupe assez grande pour transporter 3 personnes, nous nous baladons sur un ruisseau qui traverse des collines aux formes originales. Taillées par un quelconque Dieu adepte d'art abstrait, elles évoquent un mystère de la nature. Une dame portant un chapeau traditionnel nous y guide en activant des rames en bois qui ont fait la guerre. En peu de temps, Geneviève remarque qu'une rame supplémentaire se trouve dans l'embarcation. L'ennuie de l'aviron se fait sentir... Voila que Geneviève participe à la tâche. Nous passons les autres embarcations comme si elles étaient arrêtées! Les touristes autour en sont bien amusés. Je ne serais pas surpris de les voir essayer de recruter Geneviève dans la National Chaloupe Association! Trêve de plaisanteries, le lieu est magnifique! Par endroit, la rivière est si paresseuse qu'elle refuse de contourner les montagne. Elle préfère plutôt passer dans des tunnels que nous visitons en ramant. Incroyable! Dans leur bateau, James et Cecilia sont aussi stupéfaitsque nous. Comment un paysage aussi extravaguant peut-il exister? Nous en discutons autour d'un repas (appelons cela une arnaque) qui se termine plutôt mal. Nos tentatives de contourner cette arnaque se terminent lorsque le serveur juge pertinent de me cracher dessus! Lorsque nous quittons, traumatisés, sa femme en rajoute et m'envoie affectueusement son plus beau crachat en me criant des mots doux que je n'oserais traduire. Classe, finesse et distinction...
- Bientôt Geneviève... Bientôt le Vietnam sera derrière nous...

De péripéties en péripéties, nous voici à Hanoi. Nous avions imaginé un concentré de ce que le Vietnam peut offrir: beautés et conneries. C'est avec une certaine appréhension que rejoignons la capitale. Fatigués par les nombreux kilomètres en peu de temps, nous accrochons nos vélos pour une grosse semaine! Si ce congé devait nous servir de repos, la présence de Yan, Geraldine, James et Cecilia nous a gardés éveillés tard chacune des nuits! Chaque soir, nous nous retrouvons à boire des bières froides au prix ridicule de 0.10$ sur les trottoirs de Hanoi! Nous apprécions au maximum chaque moment passé avec ces amis. Personne ne pourrait dire si nous allons nous revoir un jour! Pour cette raison, chaque rencontre devient une occasion spéciale. Et en un clin d'oeil nous étions devenu des touristes réguliers! Visites des musées, tournées des bars et pâtisseries. Enfin, nous avons investi dans un super week end tout inclus à Halong Bay avec James et Cicilia. Il faut dire qu'au Vietnam cet endroit est aussi célèbre que la tour Eiffel en France. Dodo sur le bateau, baignades au milieu de la mer de Chine, bouffe exquise; Bref, nous nous sommes offert des petites vacances de luxe!

C'est avec émotion que nous avons quitté nos amis pour se diriger vers la Chine, la destination finale! 150 jours sur la route, plus de 8000km et des centaines de photos dans la tête... Il nous faut un vrai repos pour digéré le tout et continuer à apprécier toutes les beautés qui nous entourent. La Chine sera pour nous l'endroit idéal pour réaliser des projets qui nous motivent beaucoup. Pour le moment, nous prenons un moment pour faire le bilan de ce que nous avons accompli jusqu'ici; de ce que nous avons aimé; de ce que nous avons moins aimé. La suite sera remplie d'aventures. Nous sommes maintenant experts pour stimuler le hasard et provoquer des événements mémorables! Nous avons reçu des mots d'encouragement depuis le départ qui nous donnent des ailes. Certains nous avouent que les histoires de voyages font rêver. Je me souviens lorsque je visionnais Asimut -le film réalisé par Olivier et Mélanie- ma tête se remplissait de rêveries. Maintenant, c'est notre tour. Nous réalisons que ce genre d'expédition est ridiculement accessible à tous! Nous croisons des cyclistes de tous genres: des vieux, des jeunes, des riches, des pauvres, des athlètes et des bedonnants. Nous connaissons peu de bonnes raisons de ne pas vivre ses rêves. Pourquoi pas vous?

Statistiques (mi-parcours):

154 jours depuis le départ.
+/- 100 jours de vélo.
+/- 50 nuits de camping.

8 000 km depuis Chiang Mai.

+/- 10 crevaisons.
+/- 0 problème mécanique majeur!

Thailande (+ facile pour les cyclistes)

Routes (5/5)
Les routes sont tout simplement parfaites en Thaïlande pour faire du cyclotourisme. Les routes secondaire comme les autoroutes sont munis de bandes très larges qui rendent la circulation à vélo un véritable plaisir! La signalisation est exagérément précise et claire. Il faut être aveugle pour se tromper de chemin. Il faut quand même avouer que circuler à gauche nous à causé quelque maux de tête au départ!

Gens (4/5)
La Thailande est définitivement le pays des sourires. Les gens sont relativement habitués aux touristes. Ils apprécient et sont intéressés par notre présence, mais demeurent timides. Le sport est très valorisé et les gens sortent souvent leur pouce en guise d'encouragement. Ils sont très respectueux envers les cyclistes. Avec un peu de Thai, la communication est relativement facile.

Accessibilité (5/5)
Il est d'une facilité déconcertante de voyager en Thaïlande. Il est facile de trouver un endroit pour piquer sa tente. Les gens sont aussi désireux de nous héberger. Les hôtels coûtent autour de 5$. Apportez votre tente!

Nourriture (3/5)
Les endroits pour manger sont dispersés à chaque 500m. La nourriture est souvent très épicée (plus qu'en Inde!) et parfois un peu grasse. En général, c'est très bon, mais peu raffiné... Beaucoup de bizarreries (intestins, cerveau, etc.). Environ 1$/personne.

Aventure (0/5)
Il est difficile de passer 1 mois hors des sentiers battus. Pour les aventuriers, la Thaïlande est trop facile. Nourriture et hôtels partout, routes faciles, gens accueillants... Un peu plus de défi svp!


Cambodge (Gens + sympathiques)

Routes (2/5)
Les autoroutes sont étroites et les routes secondaires sont souvent en terre battue. Un vélo de montagne est préférable! Lorsqu'on s'éloigne de la grande route, il faut être prêt au pire. Des ponts manquent; des autoroutes se transforment en piste de BMX. Le cambodge est le seul pays où il nous a fallu une boussole pour trouver notre chemin sur un highway! Signalisation très limitée.

Gens (5/5)
Comme la Thaïlande, les gens sont souriants, mais ils sont moins timides. Le Cambodge est le pays du rire! Très respectueux, ils viennent facilement vers les étrangers. 50% de la population a moins de 20 ans. Les jeunes veulent apprendre l'Anglais et se débrouillent très bien! La communication avec les gens est très facile. Un peu de Khmer est pratique pour communiquer, mais loin d'être essentiel.

Accessibilité (3/5)
La pauvreté est un obstacle important. Les hôtels sont généralement propres, peu chère, mais sans eau chaude et électricité (5$). Le camping est relativement facile, mais attention de ne pas sortir des sentiers (mines antipersonnelles!). Il faut définitivement une tente pour quitter la route principale.

Nourriture (2/5)
La nourriture se fait plus rare qu'en Thaïlande. Il faut faire des provisions pour les longues routes! Moins épicée et moins propre; on doit souvent manger de la viande qui a doré au soleil toute la journée! Un peu plus cher qu'en Thaïlande. (2$/personne)

Aventure (5/5)
Au Cambodge, il suffit de quitter la route principale pour que les péripéties surgissent. Définitivement un beau terrain de jeux pour l'aventurier qui sommeil en vous! Les paysages désertiques et la proximité de la mer font le charme du pays. Se perdre dans la jungle est aussi une expérience inoubliable!


Laos (+ populaire pour le cyclotourisme)

Routes (3/5)
Une belle et longue route du Sud au Nord. Les routes sont désertes de voitures. Près de Vientiane, la circulation devient plus rapide et dangereuse. En général, les routes sont de bonne qualité et on peut rouler au milieu de la voie! Signalisation inexistante.

Gens (3/5)
Les gens sont plus introvertis et on vient rarement vers les étrangers. Par contre, les Laossiens sont très respectueux. Alcool serait le bon mot pour décrire le pays. On y brasse la meilleure bière du Sud-Est asiatique et les gens consomment allègrement l'alcool de riz à partir de 7h le matin! Des milliers de gens qui se saoulent en regardant pousser le riz... La communication est plus difficile même si le Lao est semblable au Thai.

Accessibilité (4/5)
Pour les cycliste en bonne condition physique, il est facile de faire du vélo au Laos. Les distances sont parfois longues entre les hôtels (6$), mais il y a des beaux endroits pour piquer sa tente! Les routes sont remplis de cyclistes!

Nourriture (2/5)
La nourriture est encore plus rare qu'au Cambodge. Il faut parfois compter sur les bon vieux paquets de Ramens. Le prix de la nourriture est un peu plus élevé qu'au Cambodge et qu'en Thaïlande (2$).

Aventure (3/5)
Depuis 10 ans, le Laos est le terrain de jeux de milliers de touristes. L'industrie du tourisme a explosé depuis. Il est difficile de sortir des sentiers battus sans devoir payer une agence de tourisme. Certaines villes sont tâchées à jamais par l'industrie du tourisme incontrôlé. On ne sent plus trop le sens du ''vrai'' Laos. Par contre, les paysages sont vraiment grandioses.


Vietnam (+ beaux paysages)

Routes (3/5)
''Inprévisibles'' est le bon mot. Les routes sont en général bonnes mais sont souvent coupées de tronçons complètement détruits. Les klaxons sont un véritable cauchemar. La circulation est relativement dense sur les belles routes et inexistante sur les chemins de pierres. Nous conseillons les moins belles routes plus tranquilles. Attention aux chiens ...et aux Vietnamiens! Signalisation relativement claire.

Gens (0/5)
Une bonne raison de ne pas aller au Vietnam. Même le Dalai Lama ne saurait garder son calme dans ce pays. Vraiment, une jungle...

Accessibilité (2/5)
Des hôtels partout prêt à arnaquer les riches touristes (de 7$-20$). Camping interdit.

Nourriture (3/5)
Super bon! Très santé! Mais, il faut bien mettre au clair par écrit la commande et le prix avant de manger. Chaque repas est un combat contre l'arnaque. (de 0.50$ à 10$ pour la même assiette!) Fatiguant...

Aventure (4/5)
Outre le fait de devoir côtoyer les gens les plus sauvages, le Vietnam offre les paysages les plus spectaculaires. Des endroits rêvés pour s'évader et apprécier la vue. Les contacts avec les locaux sont limités par des lois ridicules. Venez prendre quelque photos au Vietnam et repartez vite au Cambodge avec votre chapeau d'aventurier!