samedi 27 juin 2009

China!!!

En traversant la frontière du Vietnam à la Chine, notre vie a changé. Instantanément, l’ambiance s’est transformée ; beaucoup plus de sourires, des gens curieux et sympathiques. Nous avons même du remplir un questionnaire de satisfaction pour évaluer le travail des douaniers ! En ce qui concerne la nourriture, nous sommes satisfaits ! Nous trouvons de délicieux légumes de toutes sortes offerts à prix ridicules ! Choc culturelle en vue : on ne peut plus faire la différence entre un salon de coiffure, un restaurant et un garage ! Les affiches en chinois abondent et nous laisse loin d’un monde où l’Anglais est utile.

Nous décidons donc de partir à l’aventure et laissons dernière nous nos amis James et Cecilia qui continuent leur parcours en autobus. Après seulement 15 km de route, nous rencontrons trois cyclistes Allemands qui arrivent de Kunming où nous nous dirigeons. Échange de cartes et de conseils ; ils avaient fait beaucoup de recherches pour tracer un itinéraire parfait. Trois semaines de vélo en Chine, il valait mieux pour eux d’optimiser les beaux endroits. Nous empruntons donc leur route en sens inverse.

Les premiers paysages de la chine sont marqués par la pauvreté. Étonnant de voir tant de misère dans un pays qui est maintenant considéré comme une puissance économique mondiale. Comme nous le faisions au Cambodge et au Thailande, nous avons cherché un endroit pour planter notre tente pendant que le soleil nous quittait. Un séjour chez l’habitant nous semble intéressant ! Avec beaucoup de gestes et de sourires, une dame nous mène chez elle. Dans un village si pauvre qu’il nous remémore le Cambodge. Curieusement, là où la pauvreté est incontestable, la générosité est aussi certaine. Malgré nos tentatives d’explications ils n’ont jamais compris le concept de la tente pour dormir à l’extérieur. Pour eux, il est hors de question de dormir sur le sol. Après un long débat nous avons donc convenu qu’il fallait dormir dans l’étable ! Une petite plate forme de bois entourée de foin et de chevaux nous faisait office de lit d’invités.


La tradition en Chine est d’offrir du porc à l’invité en guise de bienvenue. Pour notre part, la famille était bien fière de nous offrir du gras pur de cochon. Aucune nourriture de cabane à sucre ne pourrait battre le taux de gras de ce que nous avons eu dans notre assiette ! Merci à Pierre d’avoir secrètement vidé mon assiette. Nous avons repris la route abasourdis par la gentillesse des gens. Le Vietnam n’est pourtant pas si loin !

Nos premiers hôtels en Chine sont plutôt rudimentaires. Certains hôtels n’ont même pas de toilette. Il faut se rendre aux toilettes publiques du village ; 2 trous dans la terre où l’intimité est inexistante. Nous sommes heureux de pouvoir faire du camping partout et d’avancé à notre gré sans trop planifier autre chose que la nourriture. Partout où nous allons, les chinois nous accueillent comme des rois. Il n’est plus question de s’égueuler sur les prix, les Chinois sont honnêtes. Pendant notre semaine pour se rendre a Kunming, les litchis abondaient de partout et les arbres remplis de mangues défilaient sur notre route. Des routes de campagnes bien sympathiques entrecoupées de zones industrielles sans charme. La Chine nous réserve bien des surprises ! A l’approche des montagnes, la nature est maîtresse et les paysages sont toujours magnifiques.

Nous n’avons aucune connaissance précise de la position des montagnes en Chine. Alors que nous commençons à monter, une voiture s’arrête pour me donner 2 bouteilles d’eau. La montée sera surement longue ! Sans trop savoir si le sommet est loin, nous avons du planter la tente dans cette montée qui s’étirait sans fin. Le lendemain, nous avons atteint le sommet après plus de 45 km de monté abrupte! Affamés une fois au sommet, nous nous somme payé un festin typique chinois : une assiette d’aubergine, de champignons et d’œufs !


La saleté de la Chine nous a bien marqué dès le début. Les ordures sont distribuées aux quatre vents et les villages s’annoncent par une odeur prononcée d’urine. Par contre, tous les terrains agricoles et les jardins sont impeccables. Aucune mauvaise herbe, des rangs bien droits et des gens minutieux à accomplir leur travail. Le contraste entre les champs et les villages est frappant.


La communication n’est pas facile en chine. Presque personne ne parle l’Anglais. Un jour, alors que Pierre avait fait une crevaison, une foule s’est ressemblé autour de nous. Nous avons donc profité de l’occasion pour demander un endroit pour mettre la tente. Un généreux agriculteur nous a dirigés vers son terrain. La foule suivait derrière. L’hospitalité ne devait pas s’arrêter là. Deux jeunes de notre âge nous ont invités à manger chez eux. Ils nous ont cuisiné un de ses festins. Malgré l’apparence malpropre des maisons, l’intérieur est très surprenant. Des appareils électroniques made in China, des beaux meubles et une énorme télévision. Nous rigolons en essayant de communiquer avec notre nouveau dictionnaire. Nous avons appris que les agriculteurs mangent seulement deux repas : le premier a 10h30 et l’autre à 4h30. Malgré plusieurs obstacles, l’échange culturel se fait bien.


Les routes en Chine sont très imprévisibles. Des belles routes goudronnées aux chemins de terre cahoteux. Le plus surprenant est de voir l’infrastructure présente sur des routes de mauvaise qualité. Protections contre l’érosion, ponts suspendus, tunnels, rien ne manque… sauf la route ! Il n’y a rien à comprendre au système chinois.


Lors d’une nuit dans un de nos hôtels deluxe, nous avons eu droit à un concert de rats dans le plafond de notre chambre. Nous sommes donc repartis pas très reposé pour notre dernière journée de vélo avant un long repos à Kunming. Seulement quelques kilomètres nous séparaient de la ville, mais il a fallu rouler pendant plusieurs heures. Les vélos sont interdits sur les autoroutes et les routes secondaires font des spirales autour de la ville ! De plus, nous nous sommes perdus dans un bordel de trafic et de construction.

C’est ainsi que nous avons franchi notre objectif intermédiaire : Kunming. La différence entre la campagne et la ville est choquante. Les voitures, la mode, les restaurants et les hôtels partout. Kunming est situé à 2000m d’altitude. Malgré ses 5 millions d’habitants, elle est très peu polluée, alors nous pouvons voir un beau ciel bleu en permanence. La température est excellente et l’ambiance est sympathique. Nous avons maintenant un nouveau défi : apprendre le mandarin ! Nous allons donc prendre un repos de 1 mois sans vélo (presque). Le but de notre arrêt est principalement de suivre des cours de mandarin afin de pouvoir communiquer l’essentiel avec les gens lorsqu’on retournera sur la route… Un beau défi !