mardi 31 mars 2009

Aventures de Montagnes!

Je suis assis devant un ordinateur et je tente tant bien que mal d'envoyer une sauvegarde de nos nombreuses photos accumulées jusqu'à présent. Le type assis à mes côtés est vêtu de ses plus beaux habits militaires; Un lieutenant je présume. Du moins je le devine à en juger de son attitude fière qui tire vers l'arrogance. Au Vietnam, se battre pour son pays est un acte divin qui mérite d'être souligné. Au Cambodge, chaque famille aimait voir un de ses garçons devenir moine. Au Vietnam, c'est plutôt le statut de militaire qu'on idolâtre au plus haut point. Je disais... Le type joue à un jeu de danse où il faut taper sur le clavier le plus rapidement possible pour faire bouger un personnage à l'écran. Un jeu qui brille par son intelligence, je vous assure! Après avoir fait 2 ou 3 séries de break danse virtuel, le lieutenant me regarde d'un air blasé. En guise de distraction, il se charge de fouiller le contenu de mon disque dur externe et cela au nom de la sécurité publique! Ce disque contient tout ce que je possède en format numérique. Photos de jeunesse, projets personnels, enregistrements de guitare, etc... Bref, il y en a pour des jours à faire le tour! C'est pendant qu'il regarde l'ensemble de mes mp3 que je ''pète ma coche''. Je lance l'argent due sur le comptoir, prends mes trucs et me sauve en vitesse rejoindre Geneviève à l'hôtel.
- Ils me font trop chier, nous partons maintenant!
Nous quittons Dien Bien Phu avec notre lot de mauvaises expériences (après 4 jours seulement!) et la tête remplie de doutes sur les 2 mois qui restent à faire ici.

Sur la route, nous faisons la rencontre d'un couple d'Américains qui voyagent dans la même direction que nous. 61 ans et 64 ans, ils ont roulé sur tous les chemins de la Terre... presque! Possédant un vélo sur chaque contient, ils roulent depuis 1970! Nous faisons route avec eux en partageant nos histoires drôles de routards. Le monsieur possède une cantine à crème molle à Milwaukee. L'été, il raconte ses histoires aux jeunes qui sortent de l'école et viennent se sucrer le bec. L'hiver, il s'envole vers les pays lointain avec sa femme pour faire des kilomètres. Malgré leur âge, ils ont toujours l'allure d'un jeune couple! Serait-ce la route qui leur donne cette jeunesse? Nous sommes tellement en bonne compagnie que nous nous promettons une visite dans le Wisconsin question de tester cette fameuse crème molle!

Nous les quittons ensuite pour faire notre plus grosse journée de vélo depuis le début du voyage. 100 km, 3 cols, 3000 m de dénivelé, près de 10h de vélo! Nous dépassons nos limites... Geneviève m'impressionne par sa force tant physique que mentale. Nous devons rejoindre la prochaine ville à tout prix, car le camping est interdit au Vietnam. Les autorités prévoient même des amendes sévères aux habitants qui désireraient héberger un touriste dans leur demeure. Voila un pays acceuillant! Par chance, les paysages sont magnifiques! Au milieu de ces gigantesques montagnes, je me sens très petit avec mon vélo. Ici, je retrouve le sentiment que j'avais en marchant dans la vallée qui mène à l'Everest. Le silence, les sommets et les petits villages... tout est merveilleux! La légère brise qui nous fournit de l'air frais accentue le sentiment de liberté!

Dommage qu'à certain moments, nous aillions à côtoyer des gens stupides sur notre route. Les rares motos qui nous dépassent le font à 10 cm de notre guidon en prenant bien soin de nous donner une bonne frousse. Les enfants s'agrippent à nos vélos pour voler se qu'ils pourraient agripper tandis que les autres nous lancent des cailloux de la taille d'une balle de tenis. A 5 km/h, dans une montée de 12%, nous sommes très vulnérables à toutes sortes de conneries. Souvent, il est difficile d'apprécier le paysage. Qui donc a décidé, un jour, de placer des Vietnamiens au Vietnam? Quelqu'un le sait? Ce serait un si beau pays...

Nous arrivons ensuite à Muong Lay, ville cible des pires intempéries. Lorsqu'à la télévision vous voyez des inondations en Asie, c'est souvent ici que les images sont prises. C'est aussi ici la ville la plus chaude du pays (moyenne de 39 celcius l'été!). Devant les inondations, le gouvernement à compris que c'était un message des Dieux. Il fallait mettre à profit tout ça! L'an prochain, on commencera donc la construction d'un barrage hydroélectrique en aval de la ville. Une fois la construction terminée, la ville nagera 150 m sous les profondeurs et la seule façon de la visiter sera en sous-marin! D'ici les prochains mois, les habitants de la municipalité tentent de sauver les meubles en se réfugiant dans les montagnes. Si vous connaissez les dégâts faits par les Chinois sur le Yangzi, vous comprendrez la gravité d'un tel projet. Ici, le projet dépassera la taille du Yangzi! Que l'écologiste en vous reste tranquille! Le tout sera fait sans pollution me dit-on. Les réservoirs d'huiles des maisons seront retirés avant l'inondation selon les dires d'un ingénieur du coin. Wow! Ils ont vraiment pensé à tout! Vraiment...

Pendant notre séjour dans la municipalité en phase terminale, nous avons eu la chance d'assister à un mariage vietnamien. Pas que nous avons été invités, mais le mariage se déroulait directement à notre hôtel. une réception d'environ 150 personnes qui remplissent des tables, mangent et boivent en essayant de parler plus fort que monnoc' Nguyen qui s'exécute au karaoke. Une cacophonie intense de 3 heures. A 15h (on veille tard!), tout le monde quitte en motocyclette avec un (5) verres de trop derrière la cravate mal assortie. A la fin, il ne reste que les résidus du repas qui tapissent le sol. Impossible de marcher, la placer est trop dégelasse! Pire que la cafétéria de notre polyvalente après un fameux ''food-fight''!

Après une journée de repos bien mérités, nous nous dirigeons vers le Nord afin d'y visiter quelques marchés tenus par des minorités ethniques qui vivent dans les montagnes. Nous espérons y trouver des gens qui pourront faire changer notre opinion des Vietnamiens! Svp, il y a quelqu'un de sympathique dans la salle?!

mercredi 25 mars 2009

Good Morning Vietnam!

Pour la première fois, nous traversons une frontière sans être sur nos vélos. Dans l'autobus, nous sommes déçus de ne pas avoir pu rejoindre le Vietnam en pédalant. En direction de Dien Bien Phu, nous avons hâte de découvrir le pays. Il faut dire que nous avons entendu beaucoup d'histoires de voyageurs provenant du Vietnam. Quelque belles aventures, mais aussi beaucoup de mauvaises expériences. La majorité de ces dernières sont en relation avec l'argent et la politesse des Vietnamiens. Nous envisageons de passer plus de deux mois dans ce pays, alors nous prenons conseils:
- Négocier tout ce que nous payons.
- Bien vérifier la monnaie rendue. (ils en rendent jamais trop!)
- Ne jamais manger au restaurant sans d'abord mettre au clair le prix de l'assiette (parfois par écrit!).
- Ne pas tolérer les écarts de conduite de ceux qui manifestent un manque de respect.
Devant les réalités que nous devrons affronter au Vietnam, nous sommes prêts mentalement à demeurer calmes en toutes circonstances.

Dès nos premiers pas dans ce pays communiste, nous notons plusieurs différences avec les autres pays d'indochine que nous avons visités. En premier lieu, nous nous faisons épier dans la rue plus que jamais. Est-ce en raison de notre taille? Ou est-ce notre couleur? Ou tout simplement, que leur culture fermée, fait du monde occidental, un univers extraterrestre? Ensuite, les habitations et hôtels sont de meilleure qualité. Fini les trous à rats! Enfin, la langue du pays utilise un alphabet adapté avec une dizaine d'accents différents qu'on appose aux voyelles des mots. He oui! Nous ne sommes plus illettrés! Nous pouvons désormais déchiffrer les affiches et les menus!

Première journée, Dien Bien Phu; Nous peinons à trouver une restaurant où manger en après-midi. Cette ville de plus de 100 000 habitants meurt entre 13h et 17h! Nous sommes seuls. Deux estomacs vides qui sortent les gens de leur sieste pour trouver de la nourriture...

Deuxième journée; En allant écrire quelques histoires sur internet une groupe de jeunes ont la bonne idée de me voler mon ordinateur de vélo, ainsi que nos lumières arrières. Il faut leur pardonner, car ces jeux sur lesquels nous les voyons pitonner pendant des heures leur assurent une débilité certaine. La famille est absente lorsqu'est le temps de leur enseigner les bonnes valeurs. Lorsque que je fais part de l'incident au responsable du groupe de jeunes, il me regarde avec un sourire niais qui en dit long sur sa capacité à résoudre un problème.

Troisième journée; Ça cogne à la porte de la chambre d'hôtel! Dans un anglais très approximatif, le propriétaire nous fait comprendre que le prix de la chambre vient spontanément de bondir et qu'il faut ajouter un montant à la facture que nous avons réglée à notre arrivée! Curieusement, l'hôtel est plein ce soir... Courte discussion, suivi d'une longue engueulade; son 6$ d'extra il peut bien se le foutre... vous voyez bien ce que je veux dire...



Quatrième journée, nous nous faisons réveiller a 6:30 am par le même personnage. Des réparations "urgentes" doivent être exécutées dans notre chambre. Il nous fait signe avec la délicatesse d'un éléphant que nous avons 30 minutes pour quitter l'hôtel. Est-ce que quelqu'un a déjà entendu parler d'un hôtel qui impose un check-out a 7hr? Qu'il nous sorte par la force... je lui referme la porte au nez!

Épuisés par la ville et cette concentration de voleurs et de bandits, nous quittons en vélo pour aller visiter les villages autour. Des rizières à l'infinie, des cultivateurs avec leur chapeau en forme de cône se plient en deux pour faire la récolte. Les arbres sont en fleurs, j'en profite alors pour prendre quelques photos. C'est à ce moment que deux policiers nous interceptent. Vérification des passeports et visas, fouille de notre sac, visionnement de tous les photos sur nos caméras numériques.
- Erase this one, en me pointant une photo qui est un gros plan sur un arbre rose de fleurs.
Nous étions en présence d'un minable policier en plein power trip qui ne savais pas trop quoi faire avant de sen retourner licher le derrière de son supérieur.
- Go back to the city... This is not a place for tourists here...
- You don't want tourists in Vietnam? Parfait, nous passons le message monsieur l'agent.

Si la guerre est finie depuis longtemps au Vietnam, cela ne veut pas dire qu'on y trouve la paix...

dimanche 15 mars 2009

Laos - Fin d'une aventure!

14 février; St-Valentin! Une journée toute spéciale! ''Pour l'occasion, ma chère Geneviève, je t'emmène faire un tour de vélo! Pas n'importe où... dans les cols du Laos réputés pour être les plus beaux circuits de cyclotourisme au monde! Le tout commence à 7hr le matin avec une longue descente de 20 km. En altitude, le froid nous traverse le corps. Normalement, nous devons arrêter dans les descentes pour refroidir les freins. Aujourd'hui, il faut arrêter pour se réchauffer les mains et les cuisses! Frigorifiés, nous arrêtons au pied du col pour se faire bouillir un bon café qui nous redonne quelques couleurs. L'inconfort nous donne un bon fou-rire! L'ambiance est super bonne entre Geneviève et moi!



Nous enchaînons avec une série de montées qui nous mènent vers Luang Prabang. Dans une pente abrupte, au chauffeur de taxi en panne soigne sa peine avec une bouteille d'alcool de riz et une vieille guitare sur laquelle il ne reste plus que 4 cordes. J'en profite pour sortir la mienne et l'accompagner pendant qu'il s'élance sur des solos. Une bonne expérience! Malgré l'incompatibilité des langues, la musique demeure un language universel!



Nous arrivons ensuite à Luang Prabang, ville qui fait parti du patrimoine du UNESCO. Dès notre arrivé, nous aimons l'endroit! Le fait que le développement de la ville soit contrôlé par une instance internationale la protège contre les exagérations liés au tourisme. Nous y découvrons une ville aérée, aux couleurs de l'ancienne colonie française qui longeait le Mekong. L'architecture nous plaît, mais tout cela est négligeable comparé à la bouffe qui est ridiculement peu chère et excellente! Pour l'équivalent de 0,60$, des stands de bordures de rues proposent une variété de plats végétariens à la manière d'un ''ALL YOU CAN EAT''!! Geneviève, Romina, Francesco et moi sommes d'accord; Nous voulons passer plusieurs jours ici!


Pause de vélo, nous louons 2 motos et mettons le cap sur Xanyabouli, ville hôte du plus gros festival d'éléphants en Asie du Sud. La ville étant située à 150 km au Sud, cela nous semble être une journée relaxe de conduite dans des décors enchanteurs. En fait, il s'agit plutôt de rouler a fond pendant 10h sur des chemins pourris, à avaler près d'un kg de poussière et d'attendre pour traverser des rivières en pirogue. Mon esprit aventurier devrait être satisfait, mais non, c'est tout simplement trop épuisant! Bref, cela ne laisse que très peu de temps et d'énergie pour observer les éléphants!

Pendant les 2 heures où nous visitons le festival, Romina, véritable fanatique des éléphants, teste leur appétit. Conclusion: N'aiment pas les oranges, aiment les bananes, mais pas plus que 2 (?!) Sceptiques, nous repartons en moto... Dans la nuit, la conduite est difficile. La poussière liée au trafic n'est plus, mais nous avalons maintenant des insectes de tous les sortes. Soudain, la moto de Fransesco ne nous suit plus. Les deux Suisses les plus malchanceux que nous connaissions sont victimes de leur 2e crevaison! Les services d'un mécanicien de nuit dans la forêt leur coûte plus cher que ceux d'un médecin! Nous étions quand même heureux de revoir nos amis sains et saufs et qu'ils n'aient pas plongé dans un de ces précipices sans protection. Quelle aventure pour 2h de festival!

De retour à Luang Prabang, un malaise m'envahit et me garde au lit pour 3 jours. Une gastro interminable (d'éléphant j'imagine!). Nous repoussons notre départ à chaque matin. Après quelques jours, nous décidons de mettre les vélos sur un bateau afin de remonter le Mekong. Cette croisière nous permet de sortir de la route principale et d'explorer les villages de minorités ethniques du Nord du Laos. La route est superbe, les gens sont beaux et les montagnes sont celles des cartes postales!




Et le 17 février arrive, anniversaire de Geneviève. Incapables de me sortir du lit, Fransesco et Romina invitent Geneviève dans un super restaurant italien. A voir leur sourire à leur retour, cela devait être une soirée mémorable!

C'est pendant la dernière montée que Geneviève commence à sentir la gastro d'éléphant l'affaiblir à son tour. Nous arrêtons une camionette qui la transporte jusqu'à la prochaine ville où elle passera, elle aussi, 3 jours au lit. Romina, de son côté est prise avec une vilaine infection à la gorge qui empire de jours en jours. Seul Fransesco résiste à tous les virus... pour le moment!

Tout cela est bien triste, mais ce n'était pas le pire! Demain, ce sera la fin d'une belle histoire. Demain, nous nous dirigerons vers le Vietnam et les Suisses partiront de leur côté vers la Chine. A la croisé des chemins, une drôle d'atmosphère règne. L'état des filles empêche toute célébration et le seul sentiment qui reste est la tristesse de se séparer. Voila 3 semaines que nous vivons avec Fransesco et Romina. Nous devons déjà leur dire au revoir sans trop savoir quand nous les reverrons à nouveau.

Le jour J, nous faisons les adieux et se lançons vers le Vietnam. Il semble que la frontière soit ouverte aux étrangers, mais rien n'est moins certain. Nous verrons bien dans 300 km! En route, les jeunes dans la rue nous tendent la main pour qu'on leur tape dans la mitaine. ''High 5!!! Ils ont déjà vu des cyclistes ici Geneviève! On pourra surement passer la frontière! J'en suis certain.... à 50% !''

La route vers le Vietnam longe une rivière qui coule entre de hauts sommets. Le paysage est féerique et le trafic absent. La route est ravagée par l'érosion qui emprunte à chaque année des morceaux d'asphalte et des poteaux électriques. A 100 km de la frontière, la route asphaltée disparaît. Notre santé de nous permet pas de couvrir la distance requise pour sortir du pays avant que nos visas expirent. Nous devons donc sauter dans un bus, les vélos sur le toit, pour rejoindre le Vietnam. Comme d'habitude, traverser dans un autre pays signifie qu'il faudra s'engueuler avec des employés corrompus du gouvernement afin de déjouer toutes arnaques. Cette fois, c'est avec le conducteur d'autobus que la scène commence. Le pauvre voleur voulait doubler le prix de nos billets (déjà doublé lorsque tu as la peau blanche) parce que nous avons des vélos. Le petit Vietnamien aura bien tenté de hurler contre nous pour nous faire peur un peu, mais les touristes dans l'autobus nous supportaient trop bien!

Statistiques du Laos

Nb km: 1800

Nb jours: 30
Nb jours roulés: 20
Nb jours avec 1000m+ de dénivelé: 5

km/jour: 60
km/ jours roulés: 95

Crevaisons: 2 Geneviève, 1 Pierre
Bris mécaniques: Pneu Pierre complètement fendu
Réparation: Geneviève a un nouveau cyclomètre depuis Vientiane!

Maux chroniques: Aucun! L'estomac de Geneviève se porte mieux (en général) avec la bouffe que nous cuisinons!
Aucune chute non plus!

mercredi 11 mars 2009

Des Montagnes et des Montagnes!

La capitale du Laos nous a apporté certaines joies, dont la réparation de note caméra! Un petit kiosque au bord de la rue a réparé la lentille de notre appareil. De mon côté, jai trouve une esthéticienne! La méthode d'épilation diffère un peu du Québec, mais le résultat final est le même. À Vientiane, la veille de notre départ, nos amis Suisses ont découvert un problème mécanique sur leur tandem. Tous en pleine forme, nous avons repris la route pour 5 grosses journées de vélo à travers les montagnes du Laos. A ce qu'il parait, c'est la plus belle partie du Laos. Effectivement, ce fût le cas!

La première journée, nous sommes partis avant les Suisses comme à l'habitude afin qu'ils nous rattrape en chemin. Arrivés à destination, en début d'après-midi, sur le bord de l'eau, nous n'avions pas encore aperçu Romina et Francesco. Nous étions au réservoir de Na Ngum, un barrage hydroélectrique créer en 1971 qui a donné lieu à un vaste étendu d'eau, parsemé d'îles. De notre chambre, nous avons une très belle vue. Inquiets pour nos amis qui se sont toujours pas arrivés, nous buvons notre bière après notre journée de vélo. Nous imaginions beaucoup de scénarios jusqu'à ce que nous les apercevions enfin! La jante de leur tandem avait encore brisé! Le lendemain matin, ils doivent donc retourner dans la capitale en bus pour faire la réparation. Nous allons continuer notre route de notre côté...Si la chance leur sourit, nous allons nous rejoindre en chemin. En fin d'après-midi, nous avons fait une bonne baignade dans le réservoir. L'eau de la douche, étant la même température, nous avons profité d'un bain naturel! Le soir même, les Suisses nous ont cuisiné une excellente soupe aux courges.



Deuxième journée, 110km et notre carte mentionne que la route est très plate. Ce qui ne fût point le cas! Nous avons passé la journée à monter et descendre des côtes assez abruptes! Nous voici donc arrivés à Vang Vieng. Cette ville est très touristique, même trop touristique! En résumé, il s'agit d'une rue principale qui héberge un hôtel, suivi d'une restaurant et ainsi de suite sur plus de 2 km. Décevant! De plus, les tables des restaurants sont placées comme au cinéma; tous les touristes regardent vers la TV qui diffuse des films et des ''Friends'' sans arrêt. Aussi, les touristes affectés par l'alcool et la drogue se promènent en maillot de bain dans la rue à travers les locaux qui portent seulement des vêtements longs (pantalons et gilets). Vous pouvez nous imaginer! Nous décidons quand même de s'y arrêter une journée pour attendre les Susses qui vont finalement nous rejoindre avec une nouvelle roue. Autour de Vang Vieng, il y a beaucoup de grottes à visiter. Pierre et moi, très motivés, décidons d'aller explorer 3 grottes situés dans la même région. Cependant au Laos, le touriste doit payée pour tout! Chaque grotte, cascade, parc nationaux et temple a un prix d'entrée. A la fin, cela coûte cher, alors nous décidons d'explorer la plus grosse dans tous ses recoins!

Armés de nos lampes de poche, nous visitons les différentes chambres. À quatre pattes, je me dis qu'on doit bien arriver au bout de la grotte, mais non! Nous rampons à plat ventre et découvrons d'autres chambres. Je peux vous dire que c'était du sport ! Particulièrement pour moi, avec mes genoux, puisque nous étions en petit bonhomme pendant plusieurs heures. Un français s'est aventuré avec nous et a même tenté des passages assez étroits. Satisfaits et poussiéreux, nous avions explorer la grotte en entier!

Troisième journées de vélo, nous commençons les vraies montagnes. Fini les petites buttes! Avec les Suisses, nous partons tôt et nous coucherons à des ''hot springs'' ce soir. Cela est une vrai source de motivation! Après le dîner, nous pédalons lorsque nous voyons un énorme campeur sur la route. Ce sont nous amis Denis et Sarah (la famille Roux) avec qui nous avons passé le jour de l'an. Nous chemins se recroisent! Incroyable:) Nous passons quelques heures à discuter et ils nous donnent des conseils sur le Vietnam, d'où ils arrivent. Ils mentionnent qu'un de leur amis les suit en vélo et qu'il devrait arrivé d'une minute à l'autre. Ils ont planifié de dîner ensemble. c'est alors qu'on voit une tête blanche : leur ami de 73 ans!!! Il voyage en solo depuis 30 ans pour des périodes de 3 mois. Lorsqu'il revient en France, il fait des vidéos de son voyage dans différents pays. Cette année, il fait le Laos en sens contraire au nôtre. Il est très impressionnant à voir! Une fois que nous avons fait les montagnes et les cols, ce monsieur nous épate davantage.

De retour sur la route en après-midi, il nous reste 20km de monter à faire et nous sommes arrivés à note récompense de la journée. Les ''hot springs'' se situent en plein dans la montagne. Il y a 5 petites huttes et 4 d'entre elles sont occupées par des cyclistes. Nous avons discuté de notre passion comune, le vélo.



La quatrième journée de vélo fût la plus difficile. Nous étions tous prêts mentalement, il y avait 24km de monter sans arrêt, mais les paysages en valaient les coups de pédales. WOW, la vue et les paysages étaient à couper le souffle! Toutefois, les 24 km de montée étaient interminables! Ce fût notre plus longue journée de vélo, car sur 77 km, nous en avons monté 45 km. Le froid des montagnes se faisait sentir en soirée pour la première fois. À Klan Ka Cham, où nous avons dormi, il y avait encore plusieurs cyclistes. Ce tronçon de chemin du Laos est très reconnu par les cyclistes partout dans le monde.


5eme journée de vélo et la dernière avant un repos bien mérité à Luang Prabang. Après avoir monté pratiquement toute la journée d'hier, nous commençons la journée avec 18 km de descente. Tôt le matin, avec les Suisses, nous avons regardé le lever du soleil au sommet de la montagne avant d'entamer la descente. Les effets de la lumière avec les montagnes nous ont fait vivre un moment magique. Les photos terminées, c'est un départ! La température descend incroyablement vite. Nous faisons quelques arrêts pour donner un repos à nos freins qui surchauffent, mais surtout pour se réchauffer. Pierre et moi, plus rapide en descente, arrivons en bas, frigorifiés! Nous décidons de faire du café pour se réchauffer et les Suisses pourront en profiter à leur arriver. Cela fait depuis notre départ du Québec que nous n'avions pas eu froid...Sensation étrange :) Nous buvons notre café, attendons les Suisses qui n'arrivent jamais! Leur tandem fait des caprices avec cette fameuse roue arrière. Je décide de continuer sur une monté de 15 km. Pierre me rejoindra avec les Suisses. Près de 1 heure plus tard, il me rejoint seul. Aucune nouvelle des Suisses...
Pendant la montée, Pierre a aperçu des bananiers. Notre consommation abusive de bananes nous poussa à cueillir près de 5 kg de bananes qui nous ont suivit sur près de 400 km avant qu'elles mûrissent! Impossible de manger les 5 kg qui ont mûrit d'un coup. Nous avons donc du donner la plupart aux gens sur la route! Voici une idée comment nous n'accordons pas d'importance aux poids de nos vélos. Parmi tous les cyclistes rencontrés depuis le début, nous sommes ceux avec les vélos les plus chargés!

Arrivé enfin sur la montagne, nous discutons avec une Australienne voyageant en sens inverse. C'est alors que les Suisses réapparaissent! Ils avaient cassé 2 rayons dans la descente. Nous terminons notre journée ensemble et c'est avec un sourire aux lèvres que nous pédalons dans la belle ville de Luang Prabang. Ce fût le plus beau tronçons de vélo de notre voyage!

A la demande d'Ariane, voici quelques photos de paysages! Pour la musique, on ne peut plus la changer. Droits d'auteurs je crois... :(



mercredi 4 mars 2009

Vélo & Souveraineté

10e journée de vélo consécutive. L'énergie est au minimum. Les Suisses roulent loin devant pendant que Geneviève et moi roulons ensemble. Sur cette longue route droite sans fin, la seule distraction est de compter les bornes qui nous séparent de Thabok. ... 12 km, 11, 10, 9, 8, 7, 9...
- Quoi !? 9 !?
-Tu crois qu'ils se sont fourrés entre le 9 et le 6 ?
- J'espère, sinon je fais une plainte !
Nous sommes visiblement un peu écoeurés. Nous nous promettons donc des vacances à Vientiane dans deux jours!
... 5 km, 4, 3, 2, 1 et nous voici à Thabok, petit oasis de bonheur. Pas qu'il y ait tant de choses à découvrir de ce village, mais le congélateur de l'épicerie du coin déborde de cornets de crème glacée! La morne journée de vélo est vite oubliée avec mon cône dans les mains! Je me souviens qu'étant plus jeune, j'aimais marcher un 18 trous de golf avec mon père dans l'unique but de mériter ma barre de chocolat au 9e! Il semble que peu de choses aient changées, car j'ai toujours l'impression d'accorder autant d'importance aux petits plaisirs gastronomiques!

Nous faisons la rencontre de Jean et Geneviève, un couple de cyclistes Québécois qui traversent le Laos du Nord au Sud. Des personnages fort sympathiques, avec lesquels nous partageons un repas bien animé! J'étais heureux que Jean, un homme aux fortes opinions, sorte son discours politique en faveur de l'indépendance du Québec. Même si je ne partage pas ses convictions, je respecte sa vision du Canada et je tenais à ce que les Suisses puissent enfin comprendre le grand débat des Québécois.


Amoureux du Québec, Jean et Geneviève sont des passionnés de la nature. Jean a délaissé le cyclotourisme il y a 20 ans pour se consacrer au canot de rivière. Le grand barbue et la petite blonde sont maintenant responsables de la base de plein air du parc de la Vérandrye. De retour sur la route avec les mêmes vélos (!!), ils ne semblent pas avoir perdu leur enthousiasme pour la découverte du globe sur deux roues! La seule difficulté pour eux est de se familiariser avec la nouvelle technologie des cyclistes.

Le lendemain, nous partons pour Vientiane où nous comptons prendre 3 ou 4 jours de repos. Pour entrer dans la vile, nous délaissons la route principale et empruntons un chemin qui serpente entre les rizières. Wow! Le vert des champs est si brillant autour qu'on oublie souvent de regarder devant! Enfin des paysages qui valent la peine d'être vu! Geneviève me fait remarquer que c'est la première fois depuis 1000 km que sortons des sentiers battus! Cela nous fait du bien! Nous roulons les yeux grands ouverts jusqu'à ce que la route se transforme en un véritable cauchemar. Nous devons tourner sur une route où le passage des camions nous empêche de voir à plus de 5 mètres devant. Comme jamais auparavant, nous sommes couverts de poussière. Nos poumons le sont aussi... Le sable me grince entre les dents jusqu'à ce que nous apercevions Vientiane.

La capitale du Laos ne revête que peu d'intérêts. Des boulangeries scandinaves, des pizzerias siciliennes, des épiceries françaises, etc. Les riches retraités qui remplissent les autobus de tours guidés y trouvent facilement leur compte! Pour nous, tout ce luxe ne reflète en rien les vraies couleurs de ce pays. Nous profitons donc des commodités de la grande ville pour repartir sur la route tout frais et reposés, les sacs pleins de beurre de peanuts!


* Nous sommes en train de se battre avec les virus qui sont rendu sur nos cartes mémoires. Si quelqu'un s'y connait, nous sommes pris avec le virus nommé "New Folder.exe"!

lundi 2 mars 2009

Camping (... enfin presque)

Ok, voici pour vous l'histoire du camping au bord de la rivière...


Je poussais mon vélo dans un sentier de sable mou qui donne sur une grande plage qui définie la longue rivière bleue. Dans la noirceur, j'apercevais seulement la lumière du vélo de Geneviève et celle du tandem un peu plus loin derrière. Chacun de nos pas faisant lever une quantité incroyable de poussière, nous avions du mal à respirer. Il était tard, nos estomacs criaient famine et demain, une grosse journée de vélo nous attendait afin de se rapprocher de Vientiane, la capitale du Laos. Cela faisait déjà 9 jours que nous roulions sans journée de repos et la fatigue commençait réellement à se faire sentir. Peu importe, une soirée de camping entre amis nous motivera toujours!

Pendant que Geneviève et Romina montaient les tentes au bord de la rivière, Francesco commença le souper et je m'occupai de ramasser du bois pour le feu. Le menu de ce soir: riz aux légumes traditionnel et pâtes aux tomates et courgettes! Il faut mettre en évidence les talents culinaire de nos amis qui ont des fortes racines italiennes!

Les tentes montées, nos lits préparés, nous dégustions notre repas au bord du feu lorsque nous nous retrouvons encerclés de lumière. Des lampes qui pointent dans notre direction! ''Ehh merde, de la visite...'' Une dizaine de personnes armées de AK-47 s'amusaient de nous voir manger en plein air. Faisant le tour de notre matériel, ils ont vite compris que nous comptions bien y passer la nuit.

Nous étions venus ici en amis et nous comptions bien leur faire comprendre. Les seules armes que nous possédions étaient trois pauvres couteaux suisses qui ont du mal à couper une carotte en deux! Nous avons donc offert à celui qui semblait être le chef de la gang de partager notre repas avec lui. Les présentations faites, nous comprenions maintenant que nous avions affaire aux policiers de la régions. Seulement, en ces lieux perdus, le port de l'uniforme semblait facultatif. Un détail, vous conviendrez! Profitant d'un temps mort dans la discussion, le chef pris un air sérieux et nous fît comprendre que ce n'était pas possible pour nous de rester à cet endroit. Il nous expliqua que le camping est une activité dangereuse. Que les Laossiens sont des gens mauvais. Que des monstres allaient venir pendant la nuit nous assommer avec des haches géantes. Et d'autres histoires abracadabrantes... Wow! Les explications ri-di-cules sortaient tout droit d'un film de science fiction! Pas étonnant que le sport national du Laos soit désormais la télévision!

Ranger tout le matériel et partir trouver un endroit sécuritaire (lire touristique) où dormir prendrait certainement une heure et nous couperait sec le plaisir d'une soirée de camping au bord du feu en bonne compagnie. Je me rappelai alors que dans tout bon pays corrompu, une peu d'argent règle la majorité des problèmes! Pour quelques dollars, nous avons donc offert à ces messieurs armés jusqu'aux dents de protéger notre campement pendant la nuit. Peu de chance... je ne sais pas, mais nous essuyons un refus. Possiblement que la corruption ne s'applique pas lorsqu'elle est exercée au profil du touriste. Ou peut-être qu'ils étaient trop nombreux pour s'avouer corrompus. Finalement, au lieu de sortir ma guitare et pousser quelques blues de feu de camp, j'ai du plier bagages avec les autres... triste fin!

Tard dans la nuit, nous avons trouvé un petit hôtel qui nous accommoda. Le propriétaire, voyant notre situation, flaira la bonne affaire. Il nous proposa des chambres hors de prix. Geneviève, hors d'elle, lui mima nos aventures de la soirée. Comment les policiers nous ont obligés à venir ici. Comment nous refusions de payer ce prix pour dormir à un endroit où nous ne voulions pas être.

Je ne crois pas que le propriétaire ait compris quelque chose à notre histoire, mais il nous fît quand même un rabais vu l'incroyable performance de Geneviève! Personnellement, j'étais aussi daccord avec lui, c'était du mime digne des plus grands théâtre!