jeudi 26 février 2009

Nouveaux Amis!

Détrompez-vous, ce qui suit n'a rien à voir avec les notifications envoyées par votre Facebook adoré. Ces dernières semaines, la route a été généreuse avec nous. Elle nous a offert l'amitié de deux personnes simples, ultra sympathiques: Romina et Fransesco, alias Romy & Cincio. Nous nous étions donné rendez-vous à Thakek au bord du Mekong. Pas d'endroit précis, pas d'heure non plus. Nous faisons confiance au destin! C'est en buvant une bière au bord de la rivière et en admirant le coucher du soleil que nous apercevons les deux Suisses déambuler devant les stands de crêpes, de l'autre côté de la rue. Ce sera le début d'une belle aventure!


L'idée de partager nos futurs péripéties avec d'autres cyclistes nous emballe. Je dois quand même avouer que nous avions certaines craintes à cet égard. Depuis le départ, nous avons établi des habitudes qui facilite notre vie de nomades. Par exemple, nous aimons déjeuner avant l'aube et profiter des premiers rayons de soleil alors que nous sommes sur nos vélos. Ainsi, depuis le Cambodge, nous avons manqué que très peu de levés de soleil. Nous aimons aussi rouler lentement et nous arrêter un peu partout pour profiter des odeurs, des couleurs et des ambiances. Enfin, nous prenons un malin plaisir à préparer nos repas en partageant une belle grosse bière froide. En faisant équipe avec le tandem, nous devrons peut-être compromettre certaines de ces habitudes. Mais en y réfléchissant bien, sommes-nous des gens qui polissent leur routine à ce point?

Autour d'un repas qui ressemble étrangement à une raclette, nous planifions la suite du voyage avec les Suisses:

Francesco, pilote de tandem, est un montagnard d'expérience. Photographe professionnel à ses heures, il rapporte en Suisse des images qui ne laisse personne indifférent. Diplômé d'Oxford en physique pure, qui a dit qu'un intellectuel ne pouvait être cool?

Romina, puissant moteur de tandem, est aussi une montagnarde aguerrie. Ses aventures autour du globe en font rêver plus d'un! S'exprimant parfaitement dans 5 langues, pas étonnant qu'elle soit la directrice d'une auberge jeunesse de Genève! Accompagnée de Francesco, bombe atomique de muscles (tel qu'il se défini), ils forment un couple super photogénique. On ne sera pas surpris de voir les ventes de tandem exploser en Europe l'an prochain! Le but de leur voyage: revenir chez eux en vélo! Pas besoin d'être fort en géographie pour comprendre l'ampleur du projet!



Ne voulant pas trop déranger nos vieilles habitudes respectives, nous proposons de rouler séparé et de se rejoindre pour les repas. De toutes façons, ce serait de la folie de tenter de suivre leur char de course! Dès les premiers instants, la présence de nos amis nous donne le sourire. Ils sont de très bonne compagnie! Après peu de temps, nous partageons avec eux, presque tous les instants du voyage. Peu à peu, une fraternité s'installe... si bien que leurs malheurs et bonheurs nous affectent autant que les nôtres! Nous mettons ensemble l'énergie de quatre personnes pour franchir cette zone plutôt monotone qu'est le Sud du Laos. C'est maintenant quatre pour un et un pour quatre!




Ensemble, nous passons devant cette rivière bleue qui donne envie de s'y baigner. Nous arrêtons le temps d'un riz aux légumes et discutons d'une possible excursion dans la nature éloignée afin d'observer des cascades d'eau. Le plan est un peu compliqué vous conviendrez... Nous devons trouver un endroit sécuritaire pour laisser nos vélos et tout notre matériel, faire de l'auto-stop sur 20 km, négocier avec des pêcheurs pour remonté la rivière de 20 km en chaloupe et revenir avant la noirceur. Le défi est peu banal, mais nous y allons!



Nous atteignons notre but pour y découvrir de minuscules torrents, une fois de plus! Par contre, nous avons découvert un décor magnifique sur cette rivière qui traverse une vallée inhabitée. A un moment, nous croisons des gens bien excités de notre présence qui nous signe de s'arrêter pour l'apéro. Il n'en fallait pas plus pour convraincre notre chauffeur de pirogue de s'arrêter. Un arrêt au milieu de nul part. Quatre Vietnamiens nous accueil dans ce qui semble être leur auberge de backpacker: un bulldozer abandonné au bord de la rivière. Ils en profitent pour nous faire goûter des liquides et des solides tous plus dégueulasses les uns que les autres! Francesco a particulièrement apprécié la glu verte à saveur de scorpions! Nous revenons à nos vélos après une pénible session d'auto-stop à la noirceur sur une autoroute déserte.



Toujours assoiffés de nouvelles aventures, nous proposons de faire un feu au bord de la rivière et d'y passer la nuit... mais ça, c'est une autre histoire!

lundi 16 février 2009

Laos - Vers les hauteurs

C'est avec plus de 3000 km au compteur que nous traversons le pont qui mène vers la frontière du Laos. Pour nous, ce pont marque la fin du Cambodge, mais étrangement, il marque aussi la fin des paysages cambodgiens. Les champs de riz laissent la place à une forêt clairsemée. Il faut l'avouer, le Cambodge fût très exigeant sur plusieurs aspects. Par contre, nos 4 jours de congé près de la frontière nous ont redonné l'énergie pour conquérir un troisième pays en autant de mois.



En attendant notre passage vers le Laos, nous cumulons les belles rencontres avec des cyclistes de longues routes. Nous avons croisé, par hasard, le couple Suisse qui voyage sur un tandem. En comparant nos itinéraires, nous avons convenu qu'il serait agréable de rouler ensemble quelques jours. Leur prochaine destination étant la Chine, il sera possible de les suivre jusqu'au Nord du Laos, oû nous couperons vers le Vietnam. Pour l'instant, nous tenons à profiter de nos derniers jours de congé au Cambodge. Nous tenterons de les rejoindre plus tard, sur la route vers Vientiane.

Nous avons passé une partie de la nuit avec un couple de cyclistes Espagnols fort sympathiques. Deux jeunes adeptes de la fiesta qui voyagent avec une simplicité déconcertante. Leur joie de vivre nous redonne de l'énergie qui semble se faire plus rare ces derniers temps.

Et notre chemin croisa aussi celui d'un couple plus âgé qui poussent leurs pédales depuis plus de 2 ans. Leur solide background de cyclistes nous fait rêver. Nous avons profité de cette rencontre pour prendre quelques conseils qui rendent la route plus agréable. Ce genre d'information, on ne le trouve ni dans des livres, ni sur internet. Chacun voyage à sa façon, mais nous apprenons beaucoup des gens que nous rencontrons sur la route. Nos habitudes de routards sont aujourd'hui très différentes de celles du début. Depuis cette rencontre, nous cuisinons maintenant la majorité de notre nourriture. Il est vrai que les restaurants asiatiques offrent leur menu à faible prix. Par contre, les petites portions ne conviennent pas trop à la faim infinie de cyclistes affamés! Dès maintenant, je deviendrai le spécialiste du riz et des pâtes, tandis que Geneviève fera la gestion des légumes. Dorénavant, nous mangeons végétarien! Nous profitons alors de nos passages dans les villages pour visiter les marchés de légumes qui sont, en général, seulement fréquentés par les locaux. Nos soirées sont maintenant agrémentées par des repas divins servis en quantités monstrueuses!

Nous sommes maintenant prêt à affronter le Laos et ses montagnes qui font déjà peur à la vision de notre carte topographique. Notre passage à la douane laossienne ressemble à celui du Cambodge. Le douanier joue la carte de la corruption; Nous répondons par un refus total de contribuer à cette cause. Lorsque nous les menaçons de monter la tente devant le poste frontalier, ils apposent leurs étampes sur nos visas. Voila! Nous pédalons maintenant sur les terres du Laos!

Nous faisons notre premier arrêt sur une île qui baigne dans le Mekong. Zone ultra-touristique, nous en profitons pour nous évader dans un kayak d'une qualité lamentable. La force de nos bras et de nos épaules n'existe plus... le vélo nous laisse avec des membres supérieurs plus faibles que jamais. Par chance, Geneviève est habile de la rame, sinon nous serions en train de redescendre le Mekong en direction de Pnom Penh!

Le sud du Laos est une grande zone désertique. Le paysage semble avoir pris des couleurs d'automne et la route s'étire souvent sur des longues lignes droites de plus de 30 km. Pas de sites touristiques (sauf les îles), pas de point d'intérêt non plus. Les villages ressemblent à ceux des films spaghetti western. Il y a des maisons ici et là, mais personne à l'extérieur, sinon que de rares fermiers avec des chapeaux de cowboy. Il faut parfois demander la charité pour trouver une endroit où dormir, car les distances sont énormes entre chaque ville.

Geneviève et moi sommes de bonne humeur. La monotonie du paysage est oubliée par la musique dans mes oreilles qui motive chacun de mes coups de pédale. En une semaine, nous rejoignons Thabok, où nos amis Suisse nous attendent avec leur tandem prêt pour les montagnes!

mercredi 11 février 2009

Highway to hell (suite)

Etape 4 - Fin de la bonne humeur

Nous poursuivons notre route en marchant et en poussant difficilement nos vélos. Le peu de repos que nous avons accumulé pendant la nuit précédente nous permet de pousser nos bécanes sur 10 km dans un temps record! L'équilibre de Geneviève sur son vélo s'améliore d'heure en heure. Nous réussissons donc à rouler sur des sections très techniques sans trop perdre le contrôle. Entre Chiang Mai et Bangkok, sur la route presque parfaite, elle ne pouvait agripper sa gourde et boire en roulant. Maintenant, elle est devenue une cycliste agile! L'effort nécessaire pour ne pas chuter dans ces sentiers est intense. Ce matin, le peu d'énergie qu'il nous reste est vite dépensé. Avec 10 km à faire pour atteindre un premier village sur le sentier, il n'y a plus rien de drôle. Une mauvaise humeur contagieuse s'empare de Geneviève. Le genre d'état qui te fait perdre ton sang froid et qui te fait focusser sur le négatif.
De mon côté, je m'en veux personnellement de nous avoir placés dans un tel merdier. Nous n'avançons presque plus. La tête lourde de pensés négatives nous traversons un important complexe de ruines que nous visitons sans mots, sans joie. Je crois qu'à ce moment, nous aurions tous les deux pris notre vol de retour pour Montréal. Enfin, nous rejoignons Ta Seng, le village qui nous sauve de notre solitude, de notre soif et de notre désespoir. Rassemblement d'une vingtaine de huttes, Ta Seng est l'endroit où passons la nuit afin de réfléchir à ce que nous voulons pour la suite...

Etape 5 - Le moteur au service de l'homme

Selon les locaux, il reste 35 km de sentiers très mauvais pour sortir de ce trou. L'accessibilité de cet endroit est réduite au maximum. Pas question de continuer de la même façon que nous sommes arrivés ici. Pas question de faire souffrir Geneviève plus longtemps. Pas question non plus de retomber dans le stress d'une autre nuit dans la jungle. Nous faisons le tour des fermiers du village et négocions le prix de notre évasion. Pour 25$, un moteur sur 2 roues tirera un chariot avec nous et nos vélos à bord. Les pensées positives reviennent tranquillement...


Etape 6 - Fin du calvaire?

Phnom Deik, fin du highway 66! Nous payons le conducteur du chariot et lui laissons le reste d'une bouteille de vodka que nous trainons depuis le jour de l'an.

Sur notre carte, il y a un autre "highway" douteux qui nous mènerait jusqu'au Laos. Il y a aussi la possibilité de regagner la route principale du Cambodge et remonter au Laos sur plus de 750 km d'asphalte. Notre dernière expérience en terrain hasardeux nous fait préférer la route principale, mais la validité de nos visas rend impossible toute initiative dans cette direction. Le détour de 600 km est trop grand... Nous nous dirigeons vers cette route que les gens qualifient de "bad bad road". Serait-ce le début d'une nouvelle mésaventure?



Etape 7 - Drôle de rencontre

Nous quittons Phnom Deik au soleil levant en roulant toujours sur une route de poussière pas trop mauvaise. Nous refaisons des provisions en prenant soin, cette fois, de ne pas manquer d'eau. Après 2 heures de vélo, un véhicule de l'armée nous intercepte et nous demande notre destination. ''Chhep !'' Nous leur répondons. Notre réponse produit un effet instantané sur les occupants du camion. Tous éclatent de rire en faisant de grands mouvements. Notre ambition semble, une fois de plus, dépasser les limites du raisonnable. Ils nous proposent donc de nous y emmener dans leur 4x4 qui a l'allure d'un blindé de la 2e guerre. Un bon deal!

Dans le véhicule, les gens sont très sympathiques. Par contre, les motifs de leur escapade vers la frontière du Laos sont très nébuleux. Pourquoi passent-t-ils par ces routes impraticables? Pourquoi insistent-t-ils pour ne pas que nous passions la nuit avec eux, à Chhep? Il faut ici comprendre que notre situation géographique est aussi celle préférée par les trafiquants d'héroïne qui transit la drogue du Laos vers la Thaïlande. La journée avance et tout devient plus clair. Nous profitons du transport, mais une fois rendus à Chhep, nous allons dormir au prochain village, â 20 km.

Étape 8- Pauvreté extrême

Notre isolement se fait sentir. Le paysage est magnifique. Par contre, la pauvreté des gens qui nous entourent est si extrême qu'elle nous terrorise. Souvent, nous pédalons sans mots, dans une atmosphère de désolation, en traversant les villages. Pas de mur, pas de toit, les familles dorment sur une plateforme en bambou qui les protège des animaux et des fourmis. Les gens sont presque tous nus, exposant leur maigreur. Les enfants ne nous saluent pas au passage, ils pleurent de peur. Notre regard qui croise le leur est comme un choc électrique. Aucun sourire ne s'échange, seulement de l'incompréhension, comme deux races de chiens qui ne se sont jamais vu auparavant. Nous les analysons, ils nous analysent.

Si cette région est très éprouvante psychologiquement, l'effort physique pour la parcourir est raisonnable. Le fond du sentier en sable dur nous laisse parcourir les derniers 120 km dans la forêt en 2 jours. Alléluia!!

Nous traversons le Mekong en pirogue et laissons définitivement la jungle derrière nous après 7 jours dans la brousse à surmonter toutes les épreuves immaginables. Nous nous posons donc à Stung Treng pour 4 jours, le temps de faire quelques mises au point, de se reposer et de préparer notre passage au Laos!








Voici les statistiques pour le Cambodge!

Nombre de jours. 30
Nombre de jours roulés. 20

Nombre de kilomètres. 1550
km/jour. 55 km/jour roulé. 77

2347 chutes de Pierre
2348 chutes de Geneviève, dont 1 solide sur la tête. Heureusement qu'elle porte son casque!
Nombre de blessures sérieuses. 0

Nombre de crevaisons 1 Pierre, 2 Geneviève

Nuits camping/ chez l'habitant. 10
Nuits hotel / guest house. 20

Douleurs chroniques.
Geneviève - Estomac
Pierre - Estomac de Geneviève

vendredi 6 février 2009

Route 66 - Highway to hell

Pour quitter le Cambodge et gagner le Laos, nous avons 2 alternatives:

1- Redescendre au Sud-Est pour ensuite remonter plein Nord sur plus de 800 km de routes bien asphaltées.
2- Traverser la province du Preah Vihear sur des routes que personne ne connaît réellement.

L'option 1 est généralement celle choisie par tous cyclistes sains d'esprit. L'option 2 est celle que nous envisageons. Notre manuel du Cambodge est spécialisé dans les circuits hors pistes de motocross. En parlant de la direction que nous pensons prendre, il nous met en garde: préparez-vous aux pires conditions routières et ce sera l'aventure de votre vie. ''Adventure trip of your life'' selon notre guide. 4 mots sur lesquels nous basons notre décision de s'y rendre. Si ça passe en motocross, ça passe en vélo nous pensons! Le Preah Vihear est au Cambodge ce que le Yukon est au Canada. Certes, il y a des routes, mais peu de gens les connaissent bien. Dans ces lieux, la nature est maître. Toute infrastructure humaine se fait littéralement avaler et détruire par l'eau, la végétation et le sable. Nos vélos pleins à craquer de nourriture, nous quittons Siem Riep avec des papillons au ventre. Ce qui nous attend pour les prochains jours ne sera certainement pas de tout repos.

Étape 1 - Nuit au temple

Au petit marché à 40km de Siem Riep, je vérifie les coordonnées GPS... c'est bien ici! Nous tournons à gauche dans cette ruelle de village qui semble mener nul part. La ruelle se transforme en une petite route de poussière rouge qui est plutôt bonne. Nous sommes confiants! Toujours selon notre manuel, un ami du premier ministre qui habite le coin s'est chargé personnellement de rénover la route. En échange, il réclame 5$ à tout étranger qui passe devant la barrière qui coupe le chemin après 30 km. Cet argent étant destiné à organiser la corruption du pays, on nous conseil d'éviter d'encourager ce genre d'action. Nous fonçons donc à toute allure en contournant la barrière. Le gardien, trop occupé à faire le ménage de ses narines n'y voit que du feu!



Le soir nous marchons dans la forêt pour y découvrir des ruines qui datent de plus de 1000 ans. Le site étant peu visité par les touristes, nous étions pratiquement seul dans les parages! Nous dormons chez les moines où nous sommes toujours bien reçu. Dehors, une partie de volleyball de plage s'organise. La rapidité des Cambodgiens VS la grandeur du Canadien!


Étape 2 - Fin de la route

La belle route de terre se poursuit sur 40km nous laissant croire que nous attendrons le Laos dans 4 jours. Après, plus rien... Ce qu'il y a devant nous c'est un sentier peu invitant. Le bûcheron du coin nous l'indique: c'est bien la ''route'' pour traverser le Preah Vihear... le highway 66. Je dois ici vous expliquer ce que veulent dire les auteurs de nos cartes lorsqu'ils parlent de Highway. Le mot ''highway'' fait référence à la longueur de la route. Rien ne devrait laisser entendre que la route est bonne. Nous nous lançons donc dans ce sentier large de 1 mètre qui ne pourrait même pas servir de piste de ski de fond tellement il est ravagée. Le fond en sable blanc, très mou, nous oblige à descendre de nos vélos et pousser les 100 kg que nous transportons. 40km: C'est ce que nous devons parcourir pour arriver à un endroit habité. Sur le sentier, il n'y a que de la forêt. Aucune maison, aucune rivière pour boire. Après 20 km nous sommes épuisés, assoiffés et nos réserves d'eau sont presque épuisées. Découragés par les circonstances, nous montons le camp, prenant l'eau d'un trou de vase recouvert d'une pellicule douteuse verte fluo. Notre filtre étant brisé, je dois filtrer les algues en utilisant mes chaussettes qui ne sont pas tellement propres non plus. 10 minutes à 100 degré et un paquet d'épices dans l'eau nous fera oublier l'origine du liquide. Jusqu'à maintenant, notre moral tient toujours, mais nous appréhendons la suite. A 6 km/h, combien de temps prendrons les 200 km qu'il nous reste à franchir? Le calcul nous fait peur. Nous tentons de dormir, mais le sommeil ne vient pas... les bruits de la forêt nous garde en alerte toute la nuit. Je n'avais jamais dormi dans un endroit aussi éloigné de toute civilisation.



Étape 3 - Une nuit d'horreurs

La nuit fût terrible. A quelques reprises, j'entends les vélos craquer près de la tente, mais je n'arrive pas à voir quel genre d'animal rôde dans les parages. Dans la noirceur, la main sur ma bouteille de poivre de cayenne, je suis prêt à affronter n'importe quel monstre! Un peu plus tard, le bruit d'une explosion nous fait sursauter dans la tente. Une mine anti-personnelle! L'explosion a eu lieu à moins de 1 km, c'est certain! Nos lectures sur le sujet nous avaient appris que seul le poid d'un humain est suffisant pour faire péter se genre de connerie. Nous sommes terrifiés... Un peu plus tard, le bruit lointain d'une moto qui s'approche... et puis... plus rien. Est-ce que le conducteur vient à notre rencontre à pied dans la nuit? Pour quel motif? Résumé de la nuit: 12 heures de noirceur à imaginer toutes les histoires ces bruits entendus. Au soleil levant, nous sommes de retour à pousser nos vélos. Mais ce matin nous sommes contents de le faire... pourvu que la noirceur ne revienne pas de si tôt!


Étape 4 - A suivre!

dimanche 1 février 2009

Les temples de Siam Reap

À mesure que notre périple avance, nous rencontrons de plus en plus de cyclistes. La plupart d'entre eux ont l'âge de nos parents. Alors, étant de jeunes cyclistes, nous écoutons nos aînés pour tous conseils :) Une fois rendu à Battabang en vélo, nous avons pris un bateau qui nous amenait directement à Siam Riep. Selon notre guide de voyage, il faillait s'attendre au pire avec cette traverse. Même à être prêt à nager avec nos bagages! Nous avons compté le nombre de vestes de sauvetage et nous avons embarquer dans le bateau de bois. À notre grand plaisir, nous n'avions pas à pédaler les 175km de vélo pour se rendre à Siem Riep par la route. En plus, ce fût une très belle journée sur l'eau avec des paysages magnifiques. La traversée sur la petite rivère étroite fût complétée en 8h.






Tout au long de la journée, nous avons vu plusieurs villages flottants de pêcheurs . C'était vraiment impressionnant de voir les enfants marcher sur les maisons flottantes quand le plancher est loin d'être stable. Parfois, il manquait des planches au plancher ce qui peut les faire tomber à l'eau à tout moment d'inattention. Des bateaux avec des écoliers. Des bateaux avec des magasins et dépaneurs! Sur presque 2 heures, le bateau n'avançait presque plus car nous ne voyons que du vert sur l'eau: nénuphars et plantes marines avaient pris possession de la rivière. Les branches des arbres sur les rives de la rivières recouvrait l'eau et lorsque le canal était tellement étroit, les branches pénétraient dans le bateau et poussaient tous les passages d'un côté. Nous penchions alors sérieusement d'un côté... celui de l'eau! C'était vraiment une expérience unique!

Une fois arrivés à destination, comme tous les touristes abord, nous nous sommes fait harceler par les tuk tuks (taxis) pour se rendre à Siam Riep à 15km. A notre grand plaisir, nos vélos nous offrent une liberté sans limites. Nous le réalisons davantage en voyant les pauvres touristes dépendants de tous. Après quelques détours pour trouver un hôtel, nous avons rencontré un couple en tandem avec des sacoches Arkel (fait au Québec). Pierre les rattrape avec ses grandes jambes et s'exclame:
-Hello Canada!
-salut! Salut!
-Ah,vous êtes Québécois?
-Oui de Drummondville.

Robert et Josée voyagent depuis 10 mois en vélo. Ils sont parti de Londres pour rouler jusqu'en Turquie, avec un arrêt au Népal (http://web.mac.com/nomadesavelos/Site/Bienvenue.html) Les voilà rendu en Asie, au Cambodge dans la même ville que nous. Le soir même, les liens d'amitié entre cyclistes se sont créés. Robert nous a même donné un coup de mains pour les vélos jusqu'à ajuster notre position ergonomique sur le vélo. Par ailleurs, les petits doigts de Pierre vont de mieux en mieux.

Siam Riep est LA ville la plus touristique de l'Asie du sud-ouest. Vous pouvez vous imaginer toutes sortes d'hôtels...tout est là. Le luxe et l'argent coexistent ici. Cela ne ressemble à rien du Cambodge typique. Près de la ville, il y a des temples de plus de 1000 ans et le célèbre Ankor Wat. Pour visiter ce site, il y a plusieurs choix: forfait de 1 journée, 3 jours , 5 jours et je crois même 1 semaine. Cela vous explique la grosseur des lieux. Il y a des temples aussi loin que 50 km de l'entrée. Pour Pierre et moi, notre choix s'est arrêté sur une seule journée complète oû nous avons vu le lever et le coucher du soleil. Robert et Josée ont visités avec nous et nous avons pris notre petit déjeuner sur Angkor thom, un magnifique site avec plus de 52 faces de Bayonne. Le soleil s'est levés sur chacune d'elles. Le coucher du soleil fût Ankor wat, le centre des temples et le plus célèbre. Un autre site était à couper le souffle, puisque la nature a prit possession des temples. Les immenses racines font parti du décor.

J'ai la chance d'avoir visité 2 des 7 merveilles du monde, le matchou Picchu au Pérou et Ankor wat au Cambodge, deux sites totalement différents. La masse de touristes n'est pas trop envahissante, puisque la supercifie du site est tellement grande. La journée fût très agréable. En vélo, il nous arrivait souvent de ne pas voir de touriste entre les sites. L'ambiance est très différente, je dirais mystique et intrigante. Il est difficile de l'exprimer avec des mots, voilà donc un petit topo des plus beaux temples.

Nous avons, par ailleurs, rencontré une autre couple Suisse en tandem de notre âge qui commençait leur périple. Cambodge, Laos, Chine et ensuite, ils retournent en Suisse en vélo. Peut-être que nos chemins se croiseront au Laos et que nous auront la chance de rouler avec eux. www.cincio.ch

Nous en avons profité à Siam Riep pour se faire des provisions car c'est la denière grosse ville du Cambodge que nous allons croiser d'ici le Laos. Chargés à bloc de beurre d'arrachides, nous partons à l'aventure sur l'ancienne autoroute 66 qui était utilisée il y a 1000 ans pour rejoindre 2 temples... Aventure à suivre