Sur notre route, nous avons croisé une auberge que plusieurs nous avait recommandée. Sous le nom de Beach House, on y reçoit les voyageurs à petit budget (backpackers) comme si c’étaient des princes arabes. A première vue, l’endroit semblait sympathique. On y sert des déjeunées gratuits à volonté! Wow! Quel bonheur de pouvoir manger des Muslix dans un pays où le beurre d’arachides est rare! Le café importé de la Nouvelle-Zélande nous assurait des matins ensoleillés! Jusqu’à ce que… le confort ne suffise plus pour nous satisfaire. Le problème avec ce genre d’endroit c’est qu’on y rencontre un nombre extraordinaire de voyageurs qui se donne la vie facile en voyageant de nid douillet en nid douillet. Pas d’aventures, pas d’histoires intéressantes. Les discussions tournent autour du prix de leur dernière chambre d’hôtel où du prix de la bière sur les îles. Déçus, nous sommes repartis. Rien appris. Nous n’étions pas de meilleures personnes non plus. Pas une perte de temps… mais presque.
Un peu plus loin sur la route nous avons bifurqué vers une baie qui semblait déserte. A l’intersection, on y apercevait seulement une pente abrupte qui se dirigeait vers la mer. Selon ce qu’on en dit, on y retrouve la plus belle plage de l’île principale. Ok. Et les plus grands hôtels de ce monde. Évidemment. La journée s’étirait et nous savions que si nous y descendions, c’était pour y rester. Cette fois je ne le sentais pas. En général, je n’aime pas planter ma tente sur dans le stationnement d’un Hilton. Encore moins sur SA plage privée. Tout à coup, la solution apparue…
Nous étions de retour au point de départ. Transformés. Physiquement et mentalement. Nous avions découvert un nouveau peuple et un nouveau territoire. Des gens merveilleux dans une contrée magique. Nous sommes revenus bronzés comme des fermiers, les cheveux longs et la barbe forte. Les surplus de Noël étaient brûlés depuis longtemps. Les machines étaient bien huilées. Nous étions prêts. Prêts pour le prochain grand défi; la traversée de l’Australie!
Nous avions aussi pris le rythme fidjien. Preuve : il nous a fallu 1h30 pour mettre les vélos dans les boîtes lors de notre départ de Montréal. Pour partir de Fidji, cela nous a pris 6 heures. Mission accomplie, la vie avait repris son cours normal. Nous avions désormais le temps de respirer et de vivre!
Le temps de le dire et nous étions en Australie. Pour le moment, il n’y avait rien à signaler. Sauf peut-être que nous étions anxieux. Anxieux parce que c’était la première fois que nous voyagions à vélo dans un pays industrialisé. Est-ce que nous serions aussi bien reçus ici? Est-ce qu’il serait possible de vivre simplement sans se mettre la corde au cou du côté financier?
Le premier contact avec les Australien fût lorsque nous passâmes le poste douanier. La dame inspecta nos vélos. Jeta un regard de dédain et nous annonça avec découragement « il va falloir laver toute cette boue! ». Voilà! L’Australie est un pays développé. Ils ont beaucoup à perdre et pas question d’importer quelques bactéries des pays pauvres. Nous comprenions. La douanière fît un nettoyage majestueux de nos vélos, de nos souliers et de nos sacs! Wow! Merci. C’était parfait! J’aurais tout de même aimé qu’elle huile ma chaîne un peu après, mais je n’ai pas osé demander.
Tout est toujours impossible...
RépondreSupprimerHeureux sont les ignorants, car le paradis leur appartient.