jeudi 9 juillet 2009

Le nouveau défi!

Alors que le soleil rouge se couchait sur le Vietnam et que nous approchions la frontière de la Chine, nous avons fait une rencontre qui changera le reste de notre voyage. Deux jeunes aventuriers sur des vélos chinois roulaient en direction opposée. Cheveux au vent, sourire aux lèvres ; des cyclistes qui ont fière allure !
Salutation habituelles :
- D’où vous venez ?
- Où vous allez ?
- Il vous manque de quelque chose ?
- Oui ! Des gens sympathiques !
- Patience... La Chine n’est plus très loin !
Les deux Américains travaillent à Kunming ; ville où nous nous dirigions pour apprendre le Mandarin ! Adeptes de Couch Surfing, ils nous proposèrent de nous héberger quelques jours et de nous faire découvrir Kunming. La solidarité entre voyageurs à vélo est sans limite. Le rendez-vous est fixé… Le hasard ne pouvait être plus généreux ! Deux nouveaux amis et un endroit pour dormir du même coup !

C’est dans un minuscule studio de Kunming que Stewart et Juliet nous ont accueillis pour 5 jours. Profitant d’un moment creux au travail (NGO environnemental), Stewart nous a fait découvrir la ville au rythme des locaux. Restaurants traditionnels, coutumes étranges, danses burlesques, spectacles saisissants, sports inconnus… le tout appuyé par des petits cours de Mandarin ! C’est que Stewart et Juliet vivent en chine depuis maintenant 2 ans et qu’ils maîtrisent la langue d’une manière déconcertante ! Les voir faire la conversation à la serveuse d’un restaurant nous étourdi. Comment une langue aussi complexe peut être maîtrisée par des occidentaux. Nous sommes motivés ! Nous avons un mois pour y arriver ! C’est notre nouveau défi !

Dès la première semaine, nous nous sommes introduits dans une ligue d’Ultimate Freesbee. Il s’agit d’un sport où il faut courir comme des enragés pour attraper au vol un disque lancé par un coéquipier. Un sport qu’on réservait aux chiens il y a quelques années ! Geneviève et moi nous sommes bien amusés et avons rencontré beaucoup d’amis qui viennent d’un peu partout sur la planète! Geneviève retrouvait un peu le sentiment du jeu d’équipe qui lui manque depuis qu’elle a quitté le basketball. Pour ma part, j’appréciais les après-matchs atour d’une belle grande table ronde remplie de bières et de mets chinois !

Nous avons ensuite emménagé dans un grand appartement situé dans le quartier étudiant. Partageant la location avec Lui Jian (Chinoise) et Alberto (Italien) la langue de communication officielle de l’appartement était le Mandarin. L’Anglais demeure utile comme bouée de secours ! Ici, tous les étrangers que nous connaissons parlent la langue locale avec une certaine aisance. Dans une soirée où une majorité d’étrangers sont présents, la discussion demeure en Mandarin. Je vous l’assure, ce phénomène est bien propre à la Chine ! Jamais nous n’avons vu un blanc parler le Khmer au Cambodge ! Notre environnement d’apprentissage était bien établi, il ne nous manquait plus que de trouver un professeur de langue !


Nos recherches se sont arrêtées lorsque nous avons rencontré Sicilly. Du haut de ses 150 cm, cette petite femme de 23 ans nous a tout de suite plu. S’exprimant dans un Anglais impeccable et dans un Mandarin de Beijing, elle était la personne qu’il nous fallait ! Elle s’est offerte pour nous donner 2h de cours par jour pendant 1 mois. C’est ce qui est nécessaire pour atteindre un niveau de base en Chinois. Entendons-nous, le niveau de base que nous voulons atteindre nous permettra de commander au restaurant, demander des directions et entretenir une conversation digne de la pré-maternelle. Dans l’apprentissage de cette nouvelle langue, il s’est avéré que Geneviève et moi formions un excellent duo ! Geneviève, véritable dictionnaire sur deux pattes, peut retenir une quantité incroyable de mots. De mon côté, je me débrouille pas trop mal pour prononcer des phrases qui peuvent avoir un certain sens. Il nous manquerait seulement quelqu’un pour bien comprendre tout se que les gens nous racontent dans la rue ! Tant d’accents différents, tant de dialectes ; nous arrivons maintenant à comprendre environ la moitié de ce que les gens nous expriment.

Prendre une pause nous a fait le plus grand bien ! Premièrement, il nous fallait un peu de repos pour bien digéré les derniers 6 mois de vélos, de rencontres, de beaux paysages et d’aventures. La pire chose qui pourrait nous arriver serait de perdre le goût de l’aventure et de ne plus réaliser la chance que nous avons d’être ici. Nous avions donc le sentiment qu’il fallait arrêter un peu pour mieux repartir !

Kunming est une ville super ! Puisqu’elle est située à 2000m d’altitude, sa température est celle d’un printemps ensoleillé. Pas trop chaud, pas trop froid ! En raison de son altitude, le ciel de Kunming est très particulier. Les nuages sont très près et dessinent des forment qu’on observe rarement ailleurs. Les couchers de soleil sont remarquables ! Partout dans la ville, de nombreux parcs ultra propres nous font oublier les dépotoirs que nous avons vus avant. A toutes heures de la journée, les gens s’y rassemblent pour danser, chanter, jouer aux cartes et discuter. Kunming est une belle ville vivante ! La solitude ne semble pas exister chez les personnes âgées. A cet égard, l’occident a beaucoup à apprendre des Chinois chez qui l’esprit de communauté prend vraiment un sens.




Tant de gens nous avons rencontré sur la route. Tant de gens avec qui on aimerait garder contact toute notre vie, mais nous savons bien que cela est impossible. Il y a tout de même des gens qui nous ont profondément marqué et qui, malgré la distance, resteront dans nos pensées pour longtemps. Parmi ceux-ci il y a Sicilia (Italie) et Ally (Calgary) que nous avons rencontré dans une soirée bien sympathique sur le toit d’un édifice de Kunming. Sicilia, musicienne extraordinaire, vous donne un frisson sans limite lorsqu’elle joue de sa flute de pan. Ses discours sur l’énergie humaine sont captivants ! Ally est probablement la personne la plus sociable que nous ayons rencontré. Toujours entouré de dizaines d’amis, son enthousiasme est contagieux. Un soir, alors que l’alcool avait bien fait son effet, elle me proposa l’idée de monter sur la scène d’un bar et de jouer une chanson qu’elle aimerait chanter. Oui, oui…un jour… bien sûr ! Je lui ai répondu en sachant que cette idée ne passerait pas la gueule de bois qui nous attendait le lendemain. Enfin, quelques jours plus tard, nous y étions, Ally, Sicily et moi sur la scène d’un bar du centre-ville en train de jouer quelques morceaux que nous avions pratiqués! Qui aurait cru entendre du Jean Leloup live in China ? Un baptême de la scène pour ma part ! De la bonne énergie comme dirait Sicilia !

Ainsi, nous avons bâtit une petite routine d’étude et de sorties que nous aimions. Après quelques semaines, nous étions déjà bien connus dans le quartier et les gens du voisinage étaient bien fiers de nous saluer au passage. A chaque jour, notre niveau de Mandarin s’améliorait et nos discussions avec les voisins s’approfondissaient. Autant que possible, nous avons tenté d’éviter les contextes où il est possible de parler Anglais. Une fois par semaines, nous faisions des sorties avec le club de vélo local. Dans le groupe, personne ne parlait Anglais alors c’était une excellente occasion de pratiquer ce que nous avions appris ! Fait cocasse : les 120 km de ‘’sport’’ s’étirent sur 12 heures à force de pauses-cigarettes et de copieux repas bien arrosés ! Chaque montée est une bonne raison d’en allumer une ! Fait cocasse #2 : Les chinois ont des vélos de montagne à 5000$ qui brillent. Ils essuient leur vélo avec des papiers mouchoirs après avoir roulé dans la poussière. L’apparence est très importante ici aussi ! Pas question de rouler avec un vélo crotté !

C’est ainsi que nous avons vécu pendant 1 mois à Kunming. Demain, des amis du Québec viennent nous rejoindre! Nous partons avec nos sacs à dos vers la frontière du Tibet avec Geneviève et Jérome ! Ça promet !!!

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