samedi 22 novembre 2008

Les courageux

Il y a maintenant 4 jours, j’ai quitté mon emploi, je dirais même mes 2 emplois, mon appartement, ma vie que j’appellerais plutôt une course folle depuis ces derniers mois… pour aller parcourir l’Asie en Vélo avec mon chum Pierre. Malgré que je suis depuis toujours une promeneuse, ce projet a stupéfait plusieurs personnes de mon entourage. Il a aussi suscité plusieurs questions. Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que ce périple va t’apporter ? Que feras-tu as ton retour, plus un sou en poche et sans boulot ?

Je n’avais aucune réponse à leur donner, j’en avais aucune pour moi-même…seulement la certitude que je devais partir et que c’étais le moment idéal.

J’ai toutefois réalisé que ces interrogations avaient un point en commun. Elles étaient toutes générées par un mal contagieux: la peur. La leur. L’insécurité à l’idée de se retrouver devant rien, sans salaire, dépouiller de leurs repères et de leurs activités, et de leur identité professionnelle. Et dans un univers étranger, par surcroît.

Certains m’ont posé la véritable question qui les taraudait: as-tu peur? À celle-ci, je pouvais répondre sans hésitation: non. Je ne sais pas de quoi avoir peur. Oui je vais vivre diverses situations pas toujours faciles mais je n’ai pas peur. Mais puisque j’allais affronter différents monstres issus de leur imagination, ils ont qualifié mon geste de ″courageux″. Du courage ? Je ne sais pas. C’est une qualité que l’on entrevoit chez d’autres mais difficilement chez soi.

Mais si de courage il est question, alors j’affirme que je ne suis pas la seule sur cette planète. Des centaines de personnes larguent le métro-boulot-dodo universel comme je vais le faire pour voyager en vélo en Asie ou ailleurs dans le monde. Ces voyageurs émergent des quatre coins du monde avec un ex-boulot, un petit kit de survie et avec la volonté de découvrir le monde. Et dans leur cœur, une même quête : prendre un break, vivre autrement, plus librement.

En Occident, être sans emploi est difficile, tant pour le portefeuille que pour l’ego. La carrière est au centre de nos vies et les cercles sociaux sont généralement intolérants vis-à-vis des gens qui ne travaillent pas. Ce sont peut-être eu les véritable courageux. Car la planète se montre plutôt clémente envers les chômeurs volontaires qui la sillonnent en toute impunité.

Il existe donc encore une échappatoire au travail, un lieu en ce monde où l’on peut prendre une pause sans inquiétude, libéré des pressions sociales qui dictent l’alternative : travailler ou manger ses bas. Peut-être qu’il y a-t-il un seul moyen, le voyage!!!

-D'après un texte d'Annick Poitras

4 commentaires:

  1. Après cinq lectures, j'admire tous ce que tu m'as fait vivre durant ces quelques mots. Que d'émotions! Tu écris vraiment bien et j'adore le contenu! Je suis tellement fière de toi! Fonce... Je t'aime
    Bon voyage

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  2. Bonjour chère Ge,

    toi, celle que j'ai seulement eu la chance de rencontrer trois fois!

    Le temps, le temps et les choix de vie!

    Moi, je te répondrai, regarde moi, je travaille depuis près de 2 ans sans salaire. Alors, tu peux bien t'en permettre aussi:) Est-ce que c'est courageux, certain diront que oui, moi, d'autres diront que c'est cave:) Moi je dis juste, j'aime ce que je fais et c'est tout. Les rêves sont ceux qui nous qualifie en tant qu'individu.

    Je vous souhaite un beau trip et profitez-en. Je vous admire.

    PS: Fais attention à toi et à ce beau grand gaillard que j'aime tant:)

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  3. Lors de notre rencontre dans un camp de basket je t'ai suggéré de lire ''À vélo jusqu'au ciel''d'un gars de Chicoutimi. Moi ce livre m'a plu énormément.Il est vrai que tu devrais en faire autant, avec l'adresse que tu démontres avec les mots fais nous ce plaisir, mais avant tout....
    Bon voyage :)

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  4. À la croisée des chemins de la vie se trouvent trois cyclistes.

    Le premier regarde en arrière et regrette la route qu'il a pris et s'engage dans le chemin devant lui sans trop se demander pourquoi... pour lui, la vie c'est simple, c'est linéaire.

    Le deuxième se souvient bien du passé et tente à tout pris de faire quelque choses de nouveau, mais il s'engage dans la voie de gauche et continue son chemin sur la route.

    Le troisième décide de prendre le champ, car dans la vie comme à vélo, les meilleurs moments se trouvent lorsqu’on peu faire son propre chemin!

    Bref, la vie n'est pas une simple destination, mais plutôt un long voyage... nous devons donc s'assurer que ce voyage soit celui que nous désirons vraiment!

    Je vous souhaite tout le bonheur du monde! N’oubliez pas de vous perdre, car c’est là qu’on se retrouve le mieux!

    Jessy

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