mercredi 13 août 2008

5h30, Quelque part au bord du fleuve

Comme dirait Geneviève, la nuit fut « correcte ». Elle utilise ce qualificatif lorsque quelque chose n’est pas tout à fait merdique, mais pas loin de l’être. C’est que le propriétaire du terrain adjacent jugeait que l’été n’était pas assez pluvieux ainsi et avait programmé ses gicleurs pour arroser son étang pendant toute la nuit. Bravo! « Tara ta ta ta ta…… Tara ta ta ta ta » Au début, nous avons cru à l’arrivé de l’armée Canadienne, mais nous avons ensuite compris l’ineptie de la situation. Cette nuit plutôt mouvementée se prolongea avec une grâce matinée royale. Ce matin-là, il n’y avait pas de croissant ni de thé pour le roi et la reine, mais du pain sec avec beurre de peanuts. Et nous sommes partis comme des voleurs.

Suivant le chemin du roi, nous avons découvert de petits villages trop sympathiques, des gens trop souriants, des routes trop extraordinaires et, par-dessus tout, un généreux vent de dos qui nous propulse de contrées en contrées. En arrêtant sur la route pour nous prendre à manger, nous nous sommes longuement questionné à savoir pourquoi les gens de la campagne sont si gentils comparativement à ceux de la ville. Je ne sais pas, mais cela me donne envie de m’y installer. Au milieu d’un champ de blé, une petite maison. Deux jeunes en train de refaire la toiture et derrière, des musiciens donne un concert intime à quelques personnages sortis tout droit des années 70. Cette commune aurait fait rougir tous ceux qui se cachent derrière leur individualisme.

C’est vers midi que nous avons découvert qu’il faisait trop chaud pour avancer davantage. Nous avons donc garé nos montures près d’une rivière à l’écart de la route et nous avons dormi. Combien de temps ? Aucune idée. Mais juste assez pour bien digéré les super sandwiches à saveur de bonne humeur que Geneviève nous avait préparés. Et nous sommes repartis, direction Trois-Rivières!

Le soleil (concept abstrait de nos jours) était maintenant caché par les nuages et nous avions chacun le mal du cycliste, communément appelé le « mal-de-cul ». Entrant à Trois-Rivières, le tonnerre nous suggéra de prendre une pause au gros ‘’M’’ jaune. Mais c’était peine perdu de tenter de demeurer au sec, il a plu le reste de la journée… Cela nous força à prendre un souper bénis des dieux sous le perron couvert d’une église. Le corps du Christ…Amen!

Ensuite, nous avons filé jusqu’à la prochaine halte routière où nous nous sommes installés pour la nuit. Du haut du cap, nous avions une vue imprenable sur le fleuve, mais les rafales de vent, mêlés à la pluie, nous firent se rabattre dans notre tente jusqu’au lendemain. Ok, dormir dans une halte routière est illégal. D’ailleurs, un agent de sécurité est venu nous le rappeler tard dans la nuit.
- C’est pas un camping icitte
- Ok monsieur
- Êtes-vous en vélo ?
- Oui monsieur
- Ah ouuuuuuiiiiin !?!
Le ton avait changé et notre interlocuteur était maintenant notre ami. Il me raconta quelques blagues et me proposa de surveiller nos vélos pendant la nuit.

Le lendemain, nous avons roulé au soleil avec un ami que nous avons rencontré le soir précédent. Fils d’un aventurier qui a traversé l’Amérique à vélo, il en était à son initiation. Il était parti d’un petit village près de Repentigny et se rendait, seul avec son vélo, visiter un ami à Amqui en Gaspésie. Le type était jeune, mais il avait une détermination extraordinaire. Voyager seul c’est dans une catégorie à part. Je respect cela énormément. Tu te souviens de ma résolution de 2008 Geneviève? « Ne jamais attendre les autres pour partir à l’aventure ». Notre ami l’avait compris, lui.

Nous avons roulé vers Québec à la recherche de champs où nous aurions pu cueillir des framboises, mais nous n’avons pas trouvé. Heureusement pour les framboises… elles auraient passé un mauvais quart d’heure, je vous l’assure!

La fin du week-end approchait déjà! Seulement 40 km à faire quand le malheur arriva. C’était un avertissement pour la suite. Il faut toujours être prêt à tout sur la route. Le poids de mon corps et de mes sacoches ont fait exploser un rayon de roue arrière, la laissant complètement tordue et pratiquement inutilisable. Cela nous embêtait particulièrement, car nous n’avions pas les outils nécessaires pour faire la réparation. Mais pas question de marcher les 20 km qui nous séparent de l’atelier de réparation. Je continue sur ma roue fausse en espérant quelle tienne le coup.

Je vous disais que les gens de la campagne sont particulièrement sympathiques? Voici un autre exemple : Pendant que nous avancions tranquillement, mais surement vers Québec, une camionnette nous arrêta au bord de la route. Je connaissais le conducteur, il nous avait dépassés à vélo un peu plus tôt. Voyant que nous étions en mauvaise posture, celui-ci avait foncé vers sa demeure, pris son pick-up et était revenu nous offrir un raccompagnement à la maison. Wow! Mais nous avons refusé. Il fallait finir ce que nous avions commencé. De toute façon c’est probablement ce que Mike Horn aurait fait…

3 commentaires:

  1. -_- pis t'arrêtes ton histoire là?

    Salaud :D

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  2. héhé ouais il était tard et je manque de sommeil!

    Va falloir se faire une petite expédition tout terrain mon gars!

    Tres bientot meme!

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  3. nous avons apprécié faire ta connaissance Geneviève et nous vous souhaitons un très beau voyage.

    Marjolaine et Michel

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